La Chine, partenaire de l’Afrique
Les pays africains étendent leur coopération avec les pays étrangers pour attirer les investissements dans divers domaines, notamment le secteur minier. Récemment, alors qu’ils participaient au Congrès et exposition de l’industrie minière en Chine, du 22 au 25 septembre dans la ville de Tianjin, le ministre sud-africain des Ressources minières, Mosebenzi Zwane, le ministre d’État nigérian pour le Développement des mines et de l’acier, Abubakar Bawa Bwari, et le haut conseiller de la conformité et des garanties de la Banque africaine de développement (BAD), Bakia Mbianyor, ont rencontré Liu Jian de CHINAFRIQUE, pour lui parler des investissements de la Chine dans le secteur minier africain.
Mosebenzi Zwane : Nous avons nos propres entités, qui ont travaillé sur le processus d’enrichissement, mais nous regardons également la capacité de la Chine [dans ce domaine]. Je suis fier que nous soyons parvenus à une relation mutuellement bénéfique, où nous pouvons bénéficier de la capacité de la Chine dans l’enrichissement.
Abubakar Bawa Bwari : Il s’agit d’un aspect très important. Nous n’y avons pas vraiment prêté attention, mais il faut que nous nous concentrions sur l’enrichissement. Il s’agit de la seule façon pour nous de valoriser les minerais. La plupart des minerais, qui sont exploités, sont envoyés vers les autres pays sous leur forme brute. Mais désormais, nous voulons nous concentrer sur l’enrichissement, afin que nos populations puissent en bénéficier. Nous voullons créer une chaîne de valeur et des emplois.
Les Chinois travaillent avec l’Afrique et les Africains en tant que partenaires, pas en tant que maîtres. Les Chinois ne mettent aucune condition préalable aux investissements.
Bakia Mbianyor, haut-conseiller de la conformité et des garanties de la Banque africaine de développement (BAD)
Mosebenzi Zwane : L’industrie minière d’Afrique du Sud s’est beaucoup développée, grâce à nos relations avec la Chine et aux investissements chinois. La Chine possède de nombreuses technologies. Certaines de nos mines d’or ne pouvaient pas être exploitées du fait de techniques et de technologies surannées. À cet égard, le partenariat [avec la Chine] nous a aidé à améliorer nos techniques et nos technologies. Avec le temps, nous serons capables de retourner à ces mines pour les exploiter. Je suis sûr que cela permettra d’augmenter notre PIB et de développer notre économie.
Abubakar Bawa Bwari : La Chine a l’expérience, la technologie et l’argent. De fait, le secteur minier nécessite beaucoup de capitaux. Nous avons également besoin de la Chine dans le domaine du service géologique. Nous avons signé en 2012 un protocole d’accord [avec le Service géologique de Chine] et nous espérons signer l’accord de coopération en décembre. Nous allons revenir en Chine en novembre pour faire une tournée de présentation à Beijing sur l’investissement minier sino-nigérian, où nous pourrons discuter plus en détails des activités et des opportunités minières pour les investisseurs chinois souhaitant venir au Nigéria.
Mosebenzi Zwane : Nous avons de très bonnes relations avec la Chine. Nous avons rencontré nos homologues et nous sommes accordés pour baser notre partenariat sur le respect, ainsi qu’une relation mutuellement bénéfique. La Chine a accompli ce qu’elle devait accomplir en termes d’investissement et de retour sur investissement en Afrique du Sud. Mais par les investissements, ils nous ont également aidés à nous assurer que l’ajout de valeur en aval avait lieu en Afrique du Sud.
Abubakar Bawa Bwari : C’est à nous de juger, pas à eux [les médias occidentaux]. Et nous n’avons aucune raison de nous plaindre. Nous ne sommes pas idiots. Nous savons ce que nous voulons pour notre pays. Personne n’a à nous dire ce qui est bon pour nous. Ils [l’Occident] nous ont dicté [notre conduite pendant des années] et nous n’avons pas vu les résultats. Ils nous ont fait des promesses, mais ne les ont pas tenues. Nous savons qui est là pour nous quand nous en avons besoin.
Bakia Mbianyor : N’espérez pas recevoir une bonne presse de la part des médias occidentaux. Les acteurs ayant dominé le paysage africain sont les entreprises occidentales. Bien sûr, il y a une tendance dans les médias occidentaux à rendre compte de manière positive des entreprises occidentales et pas des entreprises chinoises. Mais la réalité est que les pays africains, qui ont des minerais, possèdent un atout. Ce sont eux qui décident à qui donner les permis d’exploitation minière, quand autoriser le début des activités et quel pourcentage ils devraient posséder dans l’investissement. Comparés à d’autres pays, les Chinois travaillent avec
l’Afrique et les Africains en tant que partenaires, pas en tant que maîtres. Ils ne mettent aucune condition préalable aux investissements.
Mosebenzi Zwane : Nous sommes un pays très sensible à l’environnement. Nos attentes pour les entreprises chinoises venant en Afrique du Sud sont qu’elles nous aident à maintenir notre environnement propre. Quant au développement social, il s’agit d’une nécessité, qui n’aide pas seulement les Sud-Africains, mais tous ceux qui vont de l’avant, lorsque les entreprises viennent en Afrique du Sud et s’assurent d’investir dans le développement social. C’est ce que j’encourage à faire et je serai fier de les voir faire cela.
Abubakar Bawa Bwari : Nous voulons que les Chinois viennent, [mais] il faut que la relation soit mutuellement bénéfique pour les deux parties, avec un respect mutuel. Ils doivent notamment prendre soin de leurs communautés d’accueil, éviter les conflits et respecter nos lois. Lorsqu’ils viennent, ils doivent opérer selon nos lois et nos réglementations. Dans les faits, il n’est pas possible d’obtenir une licence, sans l’assentiment de la communauté d’accueil. Il s’agit donc d’une étape majeure pour obtenir une licence et il est nécessaire de discuter [avec la communauté d’accueil] sur les termes [de l’accord].
Bakia Mbianyor : Les entreprises chinoises sont relativement novices en matière d’environnement. Pour comprendre quels sont les défis et ce qu’elles doivent faire, elles doivent se joindre à des [organisations] déjà existantes dans le paysage africain, comme la BAD. Nous comprenons mieux le continent et nous comprenons les objectifs de développement, l’environnement social et les questions liées aux changements climatiques. Nous pouvons donc soutenir les opérateurs et les investisseurs chinois par la formation.
Abubakar Bawa Bwari : Dans le domaine du transfert de technologie, la Chine a déjà formé certains de nos ingénieurs par le biais de bourses d’études. La Chine est présente pour investir dans certaines de nos industries, ce qui a permis d’augmenter l’emploi. Ce n’est que le début. Nous pensons qu’avec le temps, il y aura beaucoup d’autres bonnes choses qui sortiront de cette relation.
Bakia Mbianyor : Les investissements chinois en Afrique sont mutuellement bénéfiques. Les Chinois viennent avec des compétences adaptées, des ressources financières pertinentes et, dans certains cas, des modèles commerciaux attrayants. Ce modèle est d’assister les pays dans la mise en œuvre de certains projets de développement. Il s’agit donc d’un échange mutuellement bénéfique pour les entreprises chinoises et les pays africains. CA
Pour vos commentaires : liujian@chinafrica.cn
économie Brèves
La Chine a adopté des mesures pour limiter les achats immobiliers spéculatifs, réduire les risques de bulles immobilières et stabiliser le marché. Un total de 21 villes chinoises ont récemment changé les règlements du marché immobilier. Selon le Bureau national des statistiques, les prix des logements ont augmenté dans 90 % des grandes villes chinoises. Les prix dans les 100 principales villes chinoises ont augmenté de 14,9 % dans les premiers neuf mois de l’année 2016, avec un record de croissance de plus de 2 % d’août à septembre, selon l’Académie des indices de Chine, un institut de recherche sur les biens privés.
Le secteur Internet joue un rôle de plus en plus important dans la croissance de l'industrie des technologies de l'information en Chine, selon la liste annuelle Hurun Rich des technologies de l’information, publiée le 18 octobre. Selon cette liste, la richesse moyenne des 50 premiers magnats chinois de l'informatique a atteint un record, enregistrant une flambée de 13 % d'une année sur l'autre, à 26,9 milliards de yuans (4 milliards de dollars). Jack Ma, fondateur et président exécutif du géant du commerce électronique Alibaba Group Holding Ltd, est en tête du classement des personnes les plus riches du secteur en Chine pour la troisième année consécutive, défendant sa position face à ses rivaux, comme Pony Ma, fondateur de Tencent Holdings Ltd. Selon l'Institut de recherche Hurun basé à Shanghai, la fortune totale de Jack Ma et de sa famille dans l'industrie des technologies de l'information s'élève à 195 milliards de yuans (29 milliards de dollars), suivie par celle de Pony Ma, dont la richesse a augmenté de 30 % d'une année sur l'autre à 134 milliards de yuans (19,8 milliards de dollars).
Le régulateur des marchés de la Chine a annoncé la levée des restrictions pour l’affectation des actifs pour les investisseurs étrangers qualifiés, afin de leur permettre d’avoir plus de liberté pour investir. Selon Deng Ge, porte-parole de la Commission de contrôle boursier, les affectations pour les investisseurs sous le Programme des investisseurs institutionnels étrangers habilités (PIIEH) ou le Programme des investisseurs institutionnels étrangers habilités en renminbi (PIIEHR), ne seront plus limitées. Auparavant, la Chine demandait aux investisseurs étrangers d’investir au moins 50 % de leurs biens en Bourse, et le ratio de leurs liquidités ne devait pas dépasser 20 %. Cette décision fait partie des efforts pour ouvrir le marché du capital. C’est également dans cet objectif que le gouvernement a introduit les PIIEH et PIIEHR, respectivement en 2003 et 2011.
La Chine va stimuler la croissance du secteur tertiaire dans le but de propulser la transition économique du pays. Le gouvernement va ainsi lever les restrictions pour le développement des soins des personnes âgées, de l’éducation et des services sportifs, selon la déclaration publiée par le Conseil des Affaires d’État en octobre. La Chine va permettre aux écoles privées d’ajuster leurs frais de scolarité, et encourager les institutions éducatives nationales à coopérer avec les écoles étrangères afin d’améliorer leur compétitivité. Le gouvernement va également promouvoir les véhicules de tourisme dans les régions rurales et urbaines, étendre les ports francs pour les croisières entrantes et les services de location de yacht. Les gouvernements locaux sont aussi encouragés à développer les installations de sports et loisirs.
6,7 % Croissance du PIB de la Chine durant le troisième trimestre 2016
10,4 % Croissance de la vente au détail de la Chine de janvier à septembre
34 milliards de dollars Valeur de la plus grande marque de Chine, Taobao
1,2 % Augmentation du flux d’IDE en septembre
7,9 % Croissance de l’économie tanzanienne durant le deuxième trimestre 2016
Le Conseil des Affaires d’État a publié un texte en octobre encourageant les fusions et la réorganisation du commerce dans les industries clés, étant donné que l’économie chinoise se dirige vers une voie plus ouverte, plus orientée vers le marché. Les entreprises sont ainsi encouragées à acquérir et réorganiser des compagnies dans une démarche transrégionale, pour que la Chine puisse créer un petit nombre de grandes compagnies de haute qualité. Les entreprises d’État sont quant à elles encouragées à attirer des capitaux privés, à travers le transfert d’actions, l’augmentation de capital et l’émission de nouvelles actions. Le texte rappelle l’importance de réformer rapidement les industries de monopole, et d’introduire des capitaux privés pour efficacement promouvoir des investissements variés. Les entreprises faisant face à des problèmes de surcapacité doivent accélérer leur fusion et réorganisation pour réduire la capacité excédentaire. CA