Zhang Xian Le style distinct du peintre

LI YUAN, membre de la rédaction



Zhang Xian Le style distinct du peintre

LI YUAN, membre de la rédaction

Zhang Xian.

L a 2eédition du Forum Bonjour Brand sur le thème « Designed in France + Made in China » s’est tenue le 26 mai au Grand Palais du Peuple à Beijing, en présence de l’ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin qui a prononcé un discours. À l’occasion du forum, le peintre Zhang Xian a offert un album de peintures traditionnelles chinoises à M. Raffarin. En avril 2011, M. Raffarin avait déjà en sa possession son tableau à l’encre et à l’huile Le Lotus.

En reprenant l’essence de la peinture traditionnelle chinoise, Zhang Xian a créé des œuvres en utilisant avec audace le style impressionniste de peinture à l’huile, afin de combiner les couleurs vives de la peinture occidentale et le charme de la peinture chinoise à l’encre.

Fusion des styles chinois et occidental

Zhang Xian est né en 1954 dans une famille de peintres à Beijing. Son grandpère Zhang Meicun, disciple de Zhang Daqian, grand maître de peinture traditionnelle chinoise, était un peintre doté d’une forte personnalité et d’un talent exceptionnel. Son père Zhang Yuncheng a été élève de Xu Linlu, disciple de l’école Qi. Grâce à l’atmosphère artistique de sa famille, Zhang Xian s’est passionné jeune pour la peinture traditionnelle. Après des études et des expériences accumulées au fil des années， il est devenu un virtuose de la peinture à l’encre, et ses œuvres ont conquis collectionneurs chinois comme étrangers.

En 1999, sur l’invitation du maire de la ville allemande de Traunstein, Zhang Xian a organisé une exposition autour du thème « Art venu de Chine » dans la mairie. Il a rencontré beaucoup de peintres européens célèbres lors de cette exposition. Au cours de leurs échanges, il s’est aperçu que des éléments de peinture chinoise se retrouvaient dans de nombreuses œuvres européennes. C’est ainsi qu’il a pensé à innover en mariant les contrastes et le côté abstrait de la peinture occidentale aux techniques d’encre pulvérisée de la peinture traditionnelle chinoise.

Au cours des sept années suivantes, Zhang Xian a voyagé en Allemagne, en Italie et dans d’autres pays européens en étudiant l’art européen, tentant de faire jaillir des étincelles du choc des cultures. Grâce à sa pratique constante, il a formé un style original qui mélange l’expression propre à la peinture occidentale et l’essence de la peinture à l’encre de Chine.

La fleur de lotus， symbole de pureté dans le bouddhisme, constitue le sujet de nombreuses œuvres de Zhang Xian, qui s’intéresse au bouddhisme et au taoïsme. Il nous révèle dans sa plénitude la tonalité particulière de fleurs de lotus rouges ou bleues avec des feuilles élégantes sous différentes formes, en utilisant des teintes expressives claires ou foncées.

Zhang Xian intègre sa propre compréhension du taoïsme dans ses créations. Ces œuvres étendues et dynamiques incarnent une force de vie, de nature et d’harmonie.

Voler haut.

Le mélange des peintures à l’encre de Chine et à l’huile a provoqué de vives répercussions dans l’art chinois. Yu Feng, vice-président de l’Association mondialedes artistes chinois， a qualifié la peinture de Zhang Xian de plaisir visuel neuf, qui révèle non seulement l’atmosphère et le goût poétiques de l’art oriental, mais aussi la couleur et la lumière splendides de la peinture occidentale.

La peinture en vecteur de sentiments

En novembre 2004, sa peinture à l’encre de Chine Pays d’eau a été présentée dans l’avion spécial des dirigeants de l’État. Depuis, ses séries Le Charme du mont Huangshan et Les Fleurs de lotus y ont aussi été présentées. De plus, ses peintures ont fait leur apparition lors de nombreuses visites d’État et ont été offertes à des hôtes étrangers en tant que cadeaux d’État.

Le 16 juin 2012, depuis la base de lancement de Jiuquan, la Chine a lancé avec succès le vaisseau spatial habité Shenzhou IX, portant dix œuvres chinoises remarquables, dont une de Zhang Xian.

Le mélange des peintures à l’encre de Chine et à l’huile de Zhang Xian n’est pas inconnu des Chinois. En 2015, son œuvre a été élue pour La Primauté de la paix, une série d’intérêt public de CCTV, pour sa grande valeur esthétique et son beau symbole ； elle est aujourd’hui affichée dans les couloirs du métro pékinois.

Le mont Qomolangma.

Zhang Xian est également un peintre dévoué à l’intérêt public. En 1990, il a offert aux XIeJeux asiatiques toutes les œuvres présentées lors d’une exposition organisée conjointement avec le célèbre calligraphe chinois Tian Boping. En 2006, il a fait don d’une œuvre mélangeant les peintures à l’encre de Chine et à l’huile, Promouvoir l’harmonie pour accueillir les Jeux olympiques, au Comité international olympique. En 2007, il a fait cadeau d’une grande peinture à l’encre de Chine, intitulée Pays d’eau au sud du Yangtsé, à la Fondation de reboisement de Beijing. Un an plus tard, il a participé à la vente caritative organisée par la Croix-Rouge de Beijing au profit des sinistrés de Wenchuan. « Un artiste ne devient un pionnier de son époque et de son art qu’en ressentant profondément l’esprit de l’époque, en prêtant une vive attention au destin de la nation », déclare le commentateur Huang Zhenzhong.

Transmission d’instructions ancestrales

Signe du début d’un mélange de peintures à l’encre de Chine et à l’huile de Zhang Xian, Les fleurs de lotus lui ont valu la célébrité tant en Chine qu’à l’étranger. Les fleurs de lotus, qui sortent de lacs boueux, sont remarquables par leur pureté. Cette particularité rappelle le caractère discret de Zhang Xian, qui ne recherche ni la célébrité, ni la fortune. Selon lui, vivre de la peinture revient à choisir la pauvreté et la solitude. Il a transmis ces instructions ancestrales à son fils Zhang Moqian, qui aime aussi peindre et est très doué pour l’art.

Diplômé de l’Institut des beaux-arts de l’université Tsinghua et influencé par l’atmosphère artistique de sa famille, Zhang Moqian possède une vision différente de son père en matière de peinture. Il respecte la tradition, mais il désire la dépasser. Il est convaincu qu’un haut niveau d’esquisse constitue la base de l’art abstrait et croit fermement qu’un style ne pouvant être reproduit est l’atout d’un peintre. Il a visité plus d’une vingtaine de pays et régions， du Bhoutan à l’Autriche， afin de s’inspirer du choc des civilisations pour former sa propre compréhension artistique. Au bout de multiples démarches, il a développé, en tirant parti des techniques de peinture à l’huile, un nouveau style de mélange des peintures à l’encre de Chine et à l’huile qui diffère tout à fait de celui de son père. Ses œuvres Le Charme du Tibet et Le Monde en rêve nous dévoilent le talent artistique d’un jeune peintre. Au deuxième semestre 2016, à l’invitation de Guan Qige, président permanent de l’Association mondiale des artistes chinois, Zhang Moqian participera à l’exposition itinérante organisée par la branche européenne de l’association.

L’épanouissement de son fils apporte un grand réconfort à Zhang Xian. En vivant dans une famille artistique, Zhang Xian s’inspire lui aussi de la jeune génération. Lorsqu’on lui demande si la fleur de lotus restera son thème de prédilection, il répond que ce n’est qu’un départ de son mélange de peintures à l’encre de Chine et à l’huile et qu’il est en quête d’autres sources d’inspiration dans la nature. Il s’est mis déjà à dessiner l’imposant Himalaya, la impide source du Yangtsé, l’ancienne cité mystérieuse de Loulan, le palais du Potala à l’auréole du Bouddha... Les montagnes paraissent plus puissantes et les rivières plus vivantes sous le pinceau du peintre, qui semble libérer pleinement ses sentiments et trouver un fort appui spirituel entre monts et eaux.

Zhang Xian et son fils apprécient toujours les peintures des ancêtres qui les inspirent à chaque fois qu’ils les regardent. Tous les deux ont choisi de transmettre les instructions ancestrales et de faire rayonner l’essence de l’art chinois.