Par ZHOU MI
Des véhicules destinés à l’exportation attendent d’être embarqués au port de Yantai (Shandong), le 7 décembre 2021.
Figurant toutes deux parmi les économies les plus importantes du monde, la Chine et l’UE ont de forts besoins complémentaires en matière d’économie et d’industrie. Bien qu’il y ait des différences évidentes sur les plans de l’échelle économique et du stade de développement, l’interaction positive entre les deux parties constitue un soutien essentiel pour le développement intensif et stable du commerce international.
Dans un contexte de graves conflits géopolitiques et de grandes fluctuations des prix des matières premières, l’ajustement des relations économiques et commerciales mondiales s’est accéléré. Le maintien des attentes solides du marché favorisera non seulement la Chine et l’UE, mais également la reprise économique mondiale.
La Chine et l’UE ont de forts besoins complémentaires en matière d’économie et d’industrie.
Malgré l’impact de la pandémie de COVID-19,le commerce bilatéral entre la Chine et l’UE a conservé une croissance stable en 2021, ce qui reflète bien la reprise économique et l’amélioration de l’environnement industriel. Le développement du commerce joue un rôle positif dans la satisfaction de la demande des consommateurs ainsi que dans l’amélioration des chaînes industrielle et d’approvisionnement. En janvier-février 2022, le volume des échanges bilatéraux entre la Chine et l’UE a atteint 137,16 milliards de dollars,et l’UE est redevenue le plus grand partenaire commercial de la Chine.
Du point de vue des données, le volume des échanges bilatéraux entre la Chine et l’UE a enregistré une augmentation significative sur une base mensuelle en 2021 : on constate une croissance tous les mois de l’année, sauf en février (où l’on observe une diminution).
L’une des caractéristiques structurelles du commerce bilatéral entre la Chine et l’UE réside dans les différences de demande économique et de pouvoir d’achat des différents pays de l’UE.L’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et l’Irlande sont les plus importantes sources d’importation pour la Chine.
Les olives noires de Kalamata, exportables dans le cadre de l’Accord Chine-UE sur les indications géographiques, à Kalamata, en Grèce, le 1er avril 2021
Touchés inégalement par la pandémie, les pays européens affichent différentes performances économiques, d’autant plus qu’ils ont adopté différentes mesures de prévention et de contrôle.Jusqu’à présent, la capacité d’approvisionnement du marché en Allemagne est fondamentalement stable. S’appuyant sur son industrie manufacturière très forte, l’Allemagne représente toujours une proportion très élevée des importations chinoises en provenance de l’UE. Au mois de janvier 2021, cette proportion a atteint 40,9 % ;au mois de décembre, elle a été de 36,8 %, taux le plus bas de l’année.
La France a conservé la deuxième place des importations chinoises en provenance de l’UE.En 2021, c’est au mois de décembre qu’on a observé le chiffre le plus élevé (14,2 %), tandis que le chiffre le plus bas a été enregistré en janvier(11,3 %). L’augmentation progressive de cette proportion reflète l’amélioration de l’environnement économique de la France et le fait que ce pays a su plus adéquatement répondre aux besoins du marché chinois.
La troisième place est occupée par l’Italie. Au mois de janvier 2021, les importations chinoises en provenance de l’Italie ont totalisé 2,46 milliards de dollars, et ce chiffre est passé à 2,67 milliards de dollars au mois de décembre. En général, ces trois pays européens (l’Allemagne,la France et l’Italie) représentent ensemble à peu près 60 % des importations chinoises en provenance de l’UE. Derrière eux, les Pays-Bas, l’Irlande, l’Espagne, la Suède et la Belgique pèsent chacun un poids similaire dans les importations chinoises.
137,16 milliards de dollars Volume des échanges bilatéraux entre la Chine et l’UE en janvier-février
En termes d’exportations, les différences entre les pays européens sont plus lissées. La fabrication chinoise est compétitive dans un large éventail d’industries, ce qui permet aux pays de l’UE d’importer des marchandises de la Chine en fonction de la demande de leur propre marché. L’Allemagne est la plus importante destination des exportations chinoises vers l’Europe. Au cours de l’année dernière, la proportion mensuelle des exportations chinoises vers l’Allemagne fluctuait entre 21,2 % et 24,5 %. Quant aux Pays-Bas, qui se classent depuis longtemps derrière l’Allemagne,ce chiffre varie entre 18,7 % et 20,9 %. La France,l’Italie, l’Espagne et la Pologne représentent une proportion similaire à cet égard, respectivement 8,8 %, 8,7 %, 7,1 % et 7,1 %.
Du fait des destinations d’exportation relativement disparates, les marchandises chinoises disposent d’une base continue et stable pour répondre à la demande du marché des pays de l’UE ; elles peuvent encore apporter un soutien significatif au développement socio-économique de ces pays, malgré le grave choc de la pandémie.
Le commerce bilatéral entre la Chine et l’UE couvre toutes les catégories de douanes, et la différence évidente en matière de structure de l’importation et de l’exportation reflète une complémentarité entre les deux parties.
Les biens les plus importés par la Chine en provenance de l’UE sont des machines électroniques,dont la valeur a atteint 51,1 milliards de dollars en 2021, soit 16,5 % des importations chinoises de l’année en provenance de l’UE. Les aéronefs et les moteurs électriques occupaient respectivement la deuxième et la troisième place des importations chinoises en provenance de l’UE, avec une valeur de 43,26 milliards de dollars (14,0 %) et de 41,2 milliards de dollars (13,3 %). Par ailleurs, les médicaments et les instruments optiques que la Chine a importés en 2021 en provenance de l’UE ont tous deux dépassé 10 milliards de dollars.
Les moteurs électriques sont la principale exportation de la Chine vers l’UE, pour 132,89 milliards de dollars en 2021, soit 25,7 % du total.La deuxième place est occupée par les machines électroniques, avec une valeur de près de 100 milliards de dollars (19,3 %).
La proportion des autres marchandises exportées vers l’UE est relativement faible. Parmi celles dont la valeur a dépassé 10 milliards de dollars en 2021, on trouve le mobilier (26,02 milliards de dollars), les véhicules (20,97 milliards de dollars), les jouets (19,85 milliards de dollars),les instruments d’optique (17,73 milliards de dollars), les produits chimiques organiques (15,56 milliards de dollars), les vêtements tricotés(15,49 milliards de dollars), les matières plastiques (15,15 milliards de dollars), les vêtements non tricotés (14,74 milliards de dollars) et les produits en acier (12,7 milliards de dollars).
À l’heure actuelle, l’économie mondiale est confrontée à un énorme choc. L’augmentation de la demande de produits médicaux provoquée par la pandémie, ainsi que le changement important de l’offre et la demande sur le marché de matières premières (telles que les ressources énergétiques et les aliments) causé par le conflit entre la Russie et l’Ukraine ont obligé tous les pays à redéfinir leur position et leurs attentes dans le domaine de la participation à la coopération économique et commerciale internationale.
La Chine et l’UE ont toutes deux besoin d’un apport stable et des éléments de ressources venant de l’extérieur pour maintenir leur propre stabilité socio-économique. D’une part, l’énergie,les ressources et les biens intermédiaires importés constituent des conditions importantes pour maintenir le fonctionnement normal de l’économie et répondre aux besoins de la production et de la vie. D’autre part, avec la coordination de l’industrie manufacturière et des services dans le pays, les éléments de ressources importés peuvent être combinés avec les ressources locales pour fabriquer des produits qui peuvent réintégrer le cycle international et répondre aux besoins d’autres pays. Face aux changements drastiques du commerce international, la Chine et l’UE doivent déployer des efforts pour maintenir un fonctionnement normal de leur économie.
Dans l’atelier de l’entreprise Hangao Machinery à Rugao (Jiangsu), le 26 février 2022
Dans le même temps, il convient de noter que les répercussions économiques de certains blocus et sanctions économiques se font sentir.L’insuffisance de l’approvisionnement énergétique et alimentaire a eu un impact énorme non seulement sur la Chine et l’UE, mais aussi sur les pays à revenu faible et moyen ainsi que sur les pays les moins avancés. La catastrophe sociale qui en résulte prend rapidement de l’ampleur.
Face à la catastrophe humanitaire, la Chine et l’UE doivent renforcer leur participation à la chaîne d’approvisionnement vers l’extérieur et à la chaîne de valeur tout en stabilisant leur développement socio-économique respectif, pour aider d’autres pays à améliorer leur capacité d’approvisionnement domestique. Depuis longtemps, la Chine et l’UE ont des échanges économiques et commerciaux avec les pays africains,avec une bonne base de coopération. Au cours des dernières années, la Chine et l’UE ont fait quelques tentatives en matière de coopération sur les marchés tiers, mais les efforts ne suffisent pas. Sous la pression de la pandémie, les pays africains ont besoin d’un soutien externe plus fort dans le domaine des éléments de développement et des capacités de développement.
Le conflit russo-ukrainien a une influence considérable sur l’Europe. Il faut non seulement combler les différences à l’intérieur de l’UE pour prendre des mesures économiques plus cohérentes, mais également établir des relations économiques et commerciales extérieures plus stables en poussant activement le mode de développement économique et industriel à s’adapter au nouvel environnement extérieur. D’un engagement en une véritable contrainte réglementaire, la transformation accélérée de l’Accord d’investissement Chine-UEaidera l’Europe à établir un nouvel équilibre de développement dès que possible, et favorisera la reprise économique mondiale et la progression du processus de mondialisation économique.