JIAO FENG, membre de la rédaction
Organisé du 3 au 4 septembre 2018, le Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine(FCSA) a obtenu des résultats fructueux. Dans le cadre de la promotion des « dix programmes de coopération », le président chinois Xi Jinping a annoncé la mise en œuvre dans les trois années à venir et au-delà de « huit initiatives majeures » prioritaires. La coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique, avantageuse pour les deux parties, offre de belles perspectives. À la lumière de la construction d’une communauté de destin, un nouveau chapitre va s’ouvrir pour la coopération économique et commerciale sino-africaine.
Le 4 septembre 2018, le Dialogue de haut niveau entre les leaders et les représentants des entreprises et des industries Chine-Afrique a lieu à Beijing.
Le développement du continent africain est ralenti partrois grands goulots d’étranglement : un retard en matière d’infrastructures, un manque de travailleurs qualifiés et une pénurie de capitaux. Après 40 ans de réforme et d’ouverture, la Chine a accumulé une expérience en matière de technologie et de gestion qui peut servir de référence pour l’Afrique. Ces dernières années, la Chine, en coopération avec des pays africains, a construit de nombreuses zones de développement économique,parcs industriels et parcs scientifiques qui ont constitué un point fort de la coopération sino-africaine.
Le Mozambique possède de riches ressources naturelles mais accuse un retard en matière de transport et de logistique.Beijing Urban Construction Group (BUCG) a construit dans ce pays des centres de traitement de produits agricoles (riz, maïs,coton) ainsi que des entrepôts frigorifiques de grand volume, et s’engage actuellement dans la construction d’un parc industriel et logistique.
« Les infrastructures sont la garantie du développement d’un pays. L’eau, l’électricité et les routes sont indispensables à la construction. Ainsi, la construction de routes et d’aéroports pourra améliorer la connexion avec les zones périphériques et stimuler le développement des industries concernées, » affirme Li Daosong,directeur du département des affaires internationales du BUCG.« La mise en service de notre parc industriel, qui combine notre chaîne industrielle à un modèle de développement local, pourra réduire considérablement les coûts de stockage et améliorer l’efficacité du transport des produits. »
La construction et le modèle de gestion du parc industriel s’inspirent des expériences de la réforme et l’ouverture de la Chine. Le développement de l’industrie en Afrique peut générer de nombreux emplois. « Nous avons formé beaucoup de techniciens locaux. Aujourd’hui, les Africains représentent 78 % du nombre total des employés de la filiale africaine de BUCG, explique Li Daosong. Notre entreprise utilise autant que possible des matériaux de construction disponibles là où elle s’implante,ce qui permet de stimuler l’industrialisation de cette région.Nous souhaitons augmenter la proportion d’employés locaux de notre filiale en Afrique et former davantage de gestionnaires locaux, même des directeurs généraux. »
« Je vais en Afrique tous les ans, et je ressens vraiment les changements année après année. Nous apportons à cette région ce dont elle a besoin pour se développer. Nous espérons que l’Afrique finira par développer son propre secteur manufacturier en utilisant ses propres ressources. La coopération sino-africaine a véritablement donné lieu à un dialogue, à un partage et à des constructions conjointes », ajoute M. Li.
Les « huit initiatives » proposées par le gouvernement chinois encourageront la participation des entreprises chinoises à la construction d’infrastructures en Afrique dans les domaines de l’énergie, du transport, de la communication et des ressources hydriques transfrontalières.
Le 31 août 2018, des parterres de fleurs le long de l’avenue Chang’an pour célébrer le Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine
Le 22 juillet 2015, la Banque nationale du Kenya a créé à Nairobi sa première succursale ayant comme devise de règlement le RMB.
L’Afrique peut tirer profit de son retard en matière de développement Internet et informatique. En outre, c’est une zone où les services de paiement mobile se développent rapidement.D’après des données de McKinsey, en 2017, la moitié des 282 plates-formes de paiement mobile de la planète provenait d’Afrique subsaharienne. De plus, on compte en Afrique presque un million de comptes mobiles actifs qui supportent de nombreuses fonctions telles que le paiement, l’épargne, le crédit, l’assurance et l’investissement, et ce chiffre connaît une augmentation annuelle de 30 %.
L’e-commerce transnational joue un rôle de plus en plus important dans le commerce sino-africain. Créée en 2014 au Kenya, la plate-forme d’e-commerce Kilimall, qui s’est implantée au Kenya, en Ouganda et au Nigeria, est devenue un canal d’achat important et fiable pour les consommateurs africains. Pour le moment, Kilimall a fondé des centres d’opération dans trois villes chinoises, respectivement Shanghai,Shenzhen et Changsha. La plate-forme est devenue le symbole de l’e-commerce africain en Chine.
Le 6 juin, la plate-forme www.ca-b2b.com a été mise en service. Il s’agit d’une plate-forme d’e-commerce transnationale sino-africaine qui fournit des services en ligne de facilitation du commerce international, notamment en matière de publicité,de consultation juridique, de dédouanement, d’assurance, de logistique, de paiement et de vérification des devises étrangères.Dans la rubrique intitulée Informations sur la demande, on peut lire des titres comme « L’exportation urgente d’aloès d’Afrique du Sud » et « Le Kazakhstan a besoin de plastique », et on peut trouver les références du contrat dans le message.
Les « huit initiatives » montrent clairement qu’il faut promouvoir la coopération sino-africaine dans le domaine de l’e-commerce. Simple et efficace, l’e-commerce présente de nombreux avantages et est donc considéré comme un canal privilégié de coopération économique et commerciale sino-africaine.
Ces dernières années, la collaboration financière est devenue un point phare et un pôle de croissance de la coopération sinoafricaine.
Les « dix programmes de coopération »proposés en 2015 indiquent que la Chine étendra à des pays africains le règlement en RMB ainsi que des opérations d’échange de devises et qu’elle encouragera les institutions financières chinoises à créer plus de succursales en Afrique pour fournir un soutien financier à l’industrialisation et à la modernisation de l’Afrique.
La Chine est prête à fournir un soutien de 60 milliards de dollars américains à l’Afrique sous diverses formes : aides gouvernementales, investissements et financements par des entreprises et institutions financières. Cela comprend 15 milliards de dollars d’aides sans contrepartie, de prêts sans intérêt et de crédits préférentiels, une ligne de crédit de 20 milliards de dollars, le soutien à la création d’un fonds spécial de 10 milliards de dollars pour le financement du développement et d’un fonds spécial de 5 milliards de dollars pour le financement des importations en provenance de l’Afrique. En outre, la Chine facilitera l’émission d’obligations aux pays africains et aux institutions financières africaines et, dans le respect des règles et des procédures multilatérales, elle aidera les pays d’Afrique à mieux utiliser les aides fournies par des institutions telles que la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, la Nouvelle Banque de développement et le Fonds de la Route de la Soie.
Pour promouvoir la coopération financière sino-africaine,la Chine a créé le Fonds de développement Chine-Afrique, le Fonds pour la coopération sino-africaine sur les capacités de production et le Prêt spécial pour le développement des PME africaines. Les programmes d’investissement vers l’Afrique du Fonds de développement Chine-Afrique touchent de nombreux domaines (les infrastructures, l’industrie manufacturière, l’agriculture, etc.) qui jouent un rôle important pour stimuler l’investissement en Afrique des entreprises chinoises et qui produisent de bons résultats économiques et sociaux. Jusqu’à présent,le Prêt spécial pour le développement des PME africaines a accordé un total de 2 milliards de dollars de prêts à 32 pays africains, ce qui a permis aux PME africaines de surmonter leurs difficultés en matière de financement et de fournir un soutien important à un grand nombre de petits et moyens projets comme la plantation et le traitement de produits agricoles, la fabrication de machines pour l’industrie légère et le commerce de petits articles ; en outre, cela a permis de créer de nombreux emplois en Afrique et a dynamisé le développement du commerce extérieur africain.