Tous au chinois !

2017-05-09 02:13:30CuiXiaoqin
中国与非洲(法文版) 2017年1期

Tous au chinois !

L’Institut Confucius ouvre un monde de possibilités pour les étudiants étrangers de langue chinoise par Cui Xiaoqin

QUAND Amadou Thera monte sur la scène du Centre international des congrès et des expositions de Kunming pour présenter en direct une émission sur le web, il attire immédiatement l’attention des visiteurs chinois et étrangers. Cet étudiant malien de 26 ans était l’un des quatre animateurs du programme visant à présenter la 11eConférence mondiale de l’Institut Confucius, qui s’est tenue les 10 et 11 décembre dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine. Cette conférence annuelle est organisée par le Hanban, une institution publique chinoise engagée dans la promotion du chinois dans le monde. Plus de 2 200 délégués ont assisté à la conférence, y compris des présidents d’universités et les représentants des Instituts Confucius de 140 pays et régions.

Les internautes et les spectateurs étaient tous intrigués par le jeune homme, impressionnés par sa maîtrise presque parfaite de la langue chinoise. Pour cela, Thera peut remercier l’Institut Confucius du Mali, où il a commencé à apprendre le chinois il y a une dizaine d’années.

Fructueux résultats

Le rêve chinois de Thera commence en 2006, alors qu’il n’a que 16 ans, il s’inscrit à sa première classe de langue chinoise au Lycée Askia Mohamed, dans la capitale malienne, Bamako. En 2010, il obtient une bourse de l’Institut Confucius pour étudier la linguistique chinoise à l’Université forestière du sud-ouest, à Kunming. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes étudiants suivent les traces de Thera et apprennent le chinois dans les Instituts Confucius du monde entier.

L’Institut Confucius de l’Université de Zambie a connu un succès retentissant l’an dernier, ayant reçu deux prix. « Ces deux honneurs sont la reconnaissance de nos efforts. Actuellement, l’enseignement de la langue chinoise s’effectue dans plus de 10 provinces à travers la Zambie. La langue chinoise a été intégralement introduite dans notre système éducatif », explique à CHINAFRIQUE Luke Evuta Mumba, président de l’Université de Zambie. Compte tenu de ce succès, l’institut cherche à étendre ses activités et a mis en place des sites d’enseignement dans deux des universités publiques bien connues du pays : l’Université de Copperbelt et l’Université de Mulungushi. « Le chinois est très populaire dans notre pays », aff i rme Sande Ngalande, directrice de l’Institut Confucius de l’Université de Zambie. « Le chinois a gagné en popularité dans les écoles primaires zambiennes. Les écoles secondaires du pays exigent que tous les étudiants apprennent une langue étrangère, le français ou le portugais, et maintenant le chinois a également été ajouté. »

À des milliers de km de la Zambie, au Cameroun, un enthousiasme similaire pour la langue chinoise est visible. L’Institut Confucius de l’Université de Yaoundé II, créé en 2007, connaît une croissance rapide depuis lors. En novembre 2016, l’institut avait attiré plus de 13 000 étudiants. « Le chinois est très populaire au Cameroun. Les écoles secondaires publiques ont inclus l’enseignement de la langue chinoise dans leur programme d’études national. Au total, 80 écoles secondaires au Cameroun ont ouvert des cours de chinois », explique Yu Guoyang, directeur de l’Institut Confucius local.

Selon les statistiques du Hanban, la Chine a créé 511 Instituts Confucius et ouvert 1 073 Classes Confucius dans 140 pays jusqu’à 2016, bénéf i ciant à un total de 2,1 millions d’étudiants dans le monde entier. À partir de 2016, plus de 240 Insti-tuts Confucius dans 78 pays ont dispensé des cours sur la culture chinoise, notamment sur la médecine traditionnelle chinoise et le taijiquan.

Présélections pour le concours de langue « Pont vers le chinois », ici en Zambie.

Au Cameroun, des étudiants tentent de réussir le HSK (Test d’évaluation de chinois).

Localisation renforcée

Le Hongrois Ru Yi a été le premier professeur non Chinois embauché par l’Institut Confucius en Europe. Son intérêt pour la langue et la culture chinoise remonte à son enfance et l’a amené à participer à deux reprises au concours « Pont vers le chinois », organisé par l’Institut Confucius. Aujourd’hui, les Instituts Confucius comptent de plus en plus sur les enseignants locaux. Seulement au Cameroun, plus de 100 professeurs locaux enseignent la langue chinoise. « Soutenir la formation d’enseignants locaux est important pour promouvoir la compréhension mutuelle entre les différentes cultures », aff i rme Yu.

Pour Li Qingjun, la localisation des manuels scolaires est un autre aspect important de l’intégration des Instituts Confucius. « Le Hanban encourage les pays à publier des manuels scolaires chinois adaptés aux conditions locales. Par exemple, la Zambie est connue pour ses célèbres chutes Victoria et nous comptons donc un manuel chinois sur le tourisme en Zambie », raconte Li.

Exposition de manuels de chinois, lors de la 11eConférence mondiale de l'Institut Confucius à Kunming.

Progrès à faire

Selon Yu, l’enthousiasme des étudiants pour la langue chinoise n’est pas purement culturel, mais s’explique en partie par les opportunités professionnelles qu’ouvre la maîtrise de la langue chinoise. « Au Cameroun, l’Institut Confucius de l’Université de Yaoundé II a noué des relations de coopération avec de nombreuses entreprises locales chinoises, af i n d’aider les étudiants de haut niveau à obtenir un diplôme d’études supérieures. Les possibilités de stage ou même d’emploi dans ces entreprises sont attirantes », explique Yu à CHINAFRIQUE.

« Le département de chinois de l’Université de Zambie a mis en place un programme ‘2 + 2’ qui permet aux étudiants d’étudier le chinois pendant deux ans à l’Université de Zambie et d’aller ensuite en Chine pour se perfectionner pendant deux ans », dit Li. Beaucoup d’étudiants trouvent un emploi dans l’enseignement de la langue chinoise à leur retour en Zambie.

« L’Institut Confucius est une fenêtre de la réforme et de l’ouverture de l’éducation de la Chine. Après 12 ans de développement, il entre maintenant dans une nouvelle ère », déclarait Hao Ping, alors vice-ministre du ministère chinois de l’Éducation, lors de la cérémonie de clôture de la 11eConférence mondiale de l’Institut Confucius. « Les Instituts Confucius favoriseront davantage la communication bidirectionnelle entre les cultures chinoise et étrangère. » CA

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