L’ombre du terrorisme

2017-01-24 11:30LERÉDaCTEURENCHEF
中国与非洲(法文版) 2017年1期

L’ombre du terrorisme

L’attentat barbare de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul au Caire en décembre dernier par des terroristes de Daech a une nouvelle fois attiré l’attention sur les dangers qui menacent l’Afrique de façon quotidienne. En 2016, la Somalie, la Lybie et le Nigéria furent régulièrement les cibles de Daech, d’Al-Shabaab et de Boko Haram, qui revendiquent les atrocités dans ces pays. Face à ce f l éau contemporain, l’expression souvent utilisée de « solutions africaines aux problèmes africains » nécessite malgré tout que l’Union africaine (UA) intervienne dans les conf l its à travers le continent pour montrer sa solidarité. À cet égard, l’UA doit davantage prendre en charge la sécurité africaine, c’est-à-dire les conf l its internes et la menace terroriste. Mais jouer un plus grand rôle nécessite plus de ressources. À l’heure actuelle, les opérations de maintien de la paix sont f i nancées par des partenaires de développement par le biais des Nations unies (ONU).

Cette année, il est nécessaire de voir se renforcer la relation entre le rôle de maintien de la paix de l’ONU et le rôle d’instauration de la paix de l’Union africaine. À cet égard et af i n de fournir les ressources nécessaires, le Fonds pour la paix de l’UA, proposé et adopté lors de son Sommet de l’année dernière, a un important rôle à jouer et sera lancé en 2017. Celui-ci devrait bénéf i cier de la mise en place d’une taxe de 0,2 % sur l’ensemble des importations qualif i ées. Le fonds f i nancera les opérations de paix et de sécurité de l’UA par l’intermédiaire d’une provision de 65 millions de dollars par an, provenant de chacune des cinq régions du continent et qui pourrait atteindre les 80 millions de dollars par région d’ici 2020. « Le combat contre le terrorisme coûte cher et la création de ce fonds est un développement bénéf i que. Nous espérons bénéf i cier de la solidarité des Africains et des partenaires internationaux. Il s’agit d’une menace commune, qui nécessite une approche globale », explique le commissaire de l’UA pour la Paix et la sécurité, Smaïl Chergui.

Avec les f i nancements nécessaires, le combat contre le terrorisme ne peut qu’être couronné de succès, mais il doit être abordé dans une perspective multilatérale, qui inclut les aspects militaires, diplomatiques, f i nanciers et du renseignement. De nombreux observateurs et acteurs – dont Peter Kagwanja, le PDG du think-tank Africa Policy Institute basé à Nairobi –considèrent cette approche comme une bonne stratégie d’ensemble. À la f i n de l’année dernière, Peter Kagwanja vanta les mérites des initiatives de lutte contre le terrorisme basées sur le renseignement et sensibles à la cohésion nationale, soulignant leur succès au cours des deux dernières années. Selon lui, « la transition du contre-terrorisme d’une approche basée sur l’aspect militaire vers une approche plus globale, qui s’efforce de gagner les cœurs et les esprits de la population, a remporté un franc succès, si l’on prend en considération la chute spectaculaire du nombre d’attaques sur le sol kényan ».

Dans la droite ligne de cette approche de popularisation, la bonne gouvernance est également essentielle pour lutter contre le terrorisme, car elle inclut des facteurs importants, comme l’état de droit, une société fonctionnant correctement et un secteur privé f l orissant. Alors que ces facteurs n’empêchent pas le terrorisme, comme en témoignent les attaques en Europe, ceux-ci permettent de créer un environnement dans lequel il est plus diff i cile au terrorisme de prospérer.

LE RÉDACTEUR EN CHEF