La France à l'Expo culturelle de Dunhuang

2016-11-23 07:08LURUCAImembredeladaction
今日中国·法文版 2016年11期

LU RUCAI, membre de la rédaction

La France à l'Expo culturelle de Dunhuang

LU RUCAI, membre de la rédaction

Le tableau agrémentant un séchoir de soie.

Une relation étroite a été établie entre Dunhuang, un lieu reculé du Nord-Ouest de la Chine, et la France, pays lointain de l’Ouest de l’Europe. Le mérite de cet accomplissement revient à la première Exposition culturelle internationale de la Route de la Soie qui s’est tenue les 20 et 21 septembre dernier à Dunhuang dans le Gansu.

En tant qu’invité d’honneur de l’exposition, la France a offert aux visiteurs venus des quatre coins du monde une exposition culturelle intitulée « Voyage au cœur de la civilisation : le charme français », qui présente les villes, l’art, la géographie, l’histoire et l’architecture français et permet de connaître les échanges entre la France et la Chine. « Cette route magique et pleine de charmes, exhibée à l’Exposition culturelle, a amplement inspiré l’art, la poésie, les langues et la pensée en Europe », indique M. Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France en Chine. « La Route de la Soie n’est pas seulement un axe de commerce. Au cours des huit siècles derniers, elle a permis un dialogue entre la France, la Chine et l’Asie centrale, en d’autres termes un dialogue entre les civilisations issues du confucianisme, du bouddhisme et de l’islamisme. On peut dire que, sans la Route de la Soie, la culture française ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. »

Montrer la France tous azimuts

Le hall français est composé de quatre parties. Chaque partie comprend ellemême plusieurs unités. La partie intitulée « La France millénaire » montre la qualité du patrimoine culturel français du passé et du présent ; la partie « Les pays de la Route de la Soie » évoque les aventures créatives générées par les inspirations de la Route de la Soie, constituant le lien reliant la France à la Chine ; la partie « Rencontre en France » présente des techniques diverses dans des domaines tels que la gastronomie, les mathématiques et la médecine française ; la partie « Le charme régional » présente des chefs-d’œuvre de créations venus de la région Occitanie (Pyrénées-Méditerranée), de Lyon et de Paris.

Dans la partie « La France millénaire », sont exposés des meubles anciens en Marqueterie Boulle venus de la cour françaisedu XVIIIeet du XIXesiècle, ainsi que des horloges, des estampes, des tapisseries de cette époque-là. Ces objets mettent en scène la vie de la cour française. Avec l’apparition de la Route de la Soie maritime et des compagnies de navigation au XVIIesiècle, les objets en laque et en porcelaine, les textiles, le thé et les arômes d’Asie sont arrivés en Occident et ont suscité un engouement pour l’Asie. D’après Zhang Yu, président du China Arts and Entertainment Group et organisateur de cette exposition, « La clé du style Boulle et du style Rocco français est la muse chinoise ». Selon lui, au XVIIIesiècle, la passion pour la sinologie était en vogue en France, ainsi les artistes français ont emprunté des éléments culturels chinois, comme par exemple le style des peintures traditionnelles chinoises représentant des paysages, pour créer leurs œuvres. Telles furent les influences des échanges culturels de l’époque sur les artistes français.

Une œuvre de Pierre Verrier illustrant un atelier de soie à Lyon au XIXesiècle.

D'après Zhang Yu, président du China Arts and Entertainment Group et organisateur de cette exposition, « La clé du style Boulle et du style Rocco français est la muse chinoise ».

La rencontre entre la soie chinoise et la ville de Lyon

Dans la partie intitulée « Le charme régional » de l’exposition, une série de peintures sur des tableaux en porcelaine ont attiré le regard du public. Ces peintures nous font découvrir la culture des mûriers, mais aussi l’élevage des vers à soie, le dévidage et le tissage de la soie par les Chinois, à savoir tout le processus de fabrication de la soie. En effet, il s’agit de tableaux agrémentant les séchoirs de soie dans les ateliers de Lyon il y a des centaines d’années. Ces peintures ont été réalisées par l’artiste français Antoine Vollon.

Depuis des siècles, en tant que capitale française du textile, Lyon maintient une relation étroite avec l’Asie. La Chine est le point de départ de la Route de la Soie, tandis que Lyon en est l’un de ses terminus. Au XVIesiècle, grâce aux encouragements du roi François Ier, le tissage de la soie s’est développé à Lyon. Dès 1665, Louis XIV a commencé à agrémenter son palais de soie fabriquée à Lyon. Sous le règne de Louis XV et Louis XVI, les commerçants et les patrons des ateliers de Lyon ont commencé à fournir de la soie aux familles royales françaises et étrangères. En 1844, le gouvernement français a envoyé une mission commerciale en Chine. La mission française a visité des ateliers de soie dans les provinces du Guangdong, du Jiangsu et du Fujian. Des étoffes de soie et des échantillons rapportés de la Chine ont été exposés à Paris, Lyon et Saint-Étienne.

Les techniques des ouvriers lyonnais se trouvent au premier rang en Europe. Les collections du Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon en sont le témoin. Possédant 2,5 millions d’œuvres, ce musée est l’un des plus connus au monde. Pourmontrer la prospérité de l’industrie de la soie d’alors dans la ville de Lyon, la partie française a spécialement sélectionné pour l’exposition 34 objets de soie parmi les collections du Musée de la soie de Lyon. Les tableaux en porcelaine en font partie.

La France et la Chine, pays situés aux deux extrémités opposées du continent eurasiatique, conservent tous deux soigneusement la tradition du tissage, témoignant de la présence de la Route de la Soie et d’un passé glorieux. C’est aussi grâce à ces points communs que les deux pays peuvent aujourd’hui profiter de cette exposition pour admirer les œuvres de l’un et de l’autre et échanger.

Une Citroën à demi-chenille présentée à l'exposition.

La une de la revue L'Image rapporte la mission du voyage de Citroën en Orient.

L'histoire et la réalité du voyage en Orient

L’un des thèmes de cette exposition est le lien entre la France et la Route de la Soie, autrement dit celui de la France avec l’histoire et la réalité chinoises.

Dans l’unité « Le voyage en Orient » située dans la partie baptisée « Les pays de la Route de la Soie », une Citroën produite dans les années 1930 a attiré l’attention des visiteurs. C’est la voiture du commandant en chef adjoint du convoi français qui a été envoyé en Chine par la société Citroën. Elle est surnommée « l’étoile et la lune argentée ». En 1931, la société Citroën a fabriqué, spécialement pour la mission « Le voyage en Orient III », des voitures à demi-chenille. Chaque voiture fait 4,6 m de long, 1,69 m de large et 1,8 m de haut. Le convoi est composé de 50 personnes et comprend deux groupes. L’un est parti de Beyrouth au Liban et a suivi la Route de la Soie en passant par le massif du Pamir. Il a dû surmonter beaucoup de difficultés pour rejoindre Urumqi dans le Xinjiang. L’autre groupe est parti de Tianjin. Finalement, le convoi au complet est arrivé à Beijing en février 1932. Il a parcouru un total de 12 000 km en l’espace de 13 mois.

Cette exploration est non seulement une aventure en Orient le long de la Route de la Soie, mais elle a aussi laissé derrière elle des documents et des enregistrements vidéo précieux qui ont également été exposés et qui permettent aux spectateurs de voir de manière concrète la rencontre entre les civilisations et les traces laissées dans l’histoire.

Dans son discours, M. l’Ambassadeur Gourdault-Montagne a dit que « les échanges entre la France et la Chine ont une longue histoire mais ne se limitent pas seulement au passé » et que « toutes les régions françaises attachent une grande importance au renforcement des échanges franco-chinois ». Selon lui, la Route de la Soie a exploré de nouvelles perspectives pour les échanges économiques sino-français et la coopération en matière d’infrastructure. Elle offre également une terre fertile à la coopération future, soit la redécouverte du patrimoine culturel par les nouvelles technologies, le développement des villes et des campagnes respectueux de l’environnement ou encore les échanges durables entre les artistes chinois et français.