La médecine traditionnelle chinoise

2016-09-06 09:11ZHANGHUA
今日中国·法文版 2016年8期

ZHANG HUA



La médecine traditionnelle chinoise

ZHANG HUA

M algré le fait que la médecine occidentale soit de plus en plus généralisée aujourd’hui, la médecine traditionnelle chinoise a su garder une grande vitalité. Elle incarne même une singularité au sein de la médecine en générale.

La MTC possède de grandes qualités notamment dans le domaine du diagnostic et du traitement, et permet de guérir de nombreuses maladies et symptômes. Elle est une composante très importante de la culture chinoise.

La MTC a fait son apparition il y a environ 4 000 ans selon la légende de Shennong le goûteur des 100 herbes et celle de Fuxi qui a créé les 9 aiguilles. Ces mythes sont la preuve de la longue histoire de la MTC, mais rappellent aussi les deux disciplines principales de la MTC : l’acupuncture et la pharmacopée.

Le Compendium de Materia Medica (Bencao Gangmu) de Li Shizhen.

La MTC comprend trois traitements de base : la moxibustion, l’acupuncture et les décoctions. La moxibustion peut être faite à l’aide d’encens à base de plantes médicinales ou de cataplasmes. L’acupuncture se fait à l’aide d’une aiguille d’acupuncture avec laquelle on pique certains points pour traiter le patient. Enfin, les décoctions sont faites à base de plantes médicinales. Que ce soit la moxibustion ou l’acupuncture, tout est basé sur la théorie du yin et du yang.

La théorie médicale chinoise est née il y a 2 000 ans au cours de la dynastie d’avant les Qin. Le qi, la théorie des Cinq Éléments et du yin et du yang constituent le fondement théorique de la MTC. Le qi est à est l’origine de la vie, les Cinq Éléments s’engendrent et se dominent, le yin et le yang sont deux côtés opposés des choses ou des choses contraires. Lorsque le yin et le yang sont équilibrés, cela veut dire que le corps est en bonne santé. S’il y a déséquilibre, il faut alors rééquilibrer par la moxibustion, l’acupuncture ou une décoction. Le qi, le yin et le yang et les Cinq Éléments sont également à la base de la compréhension chinoise du fonctionnement du corps humain, des fonctions physiologiques, des changements pathologiques, et reflètent également la vision globale qu’a la MTC de la santé.

La MTC considère le corps humain comme un tout organique. Par conséquent, elle met l’accent sur une santé holistique à l’opposé de la médecine occidentale qui ne guérit qu’à l’endroit où ça fait mal. Cette façon holistique de soigner exige des médecins qu’ils fassent un diagnosticdialectique des symptômes pour guérir au cas par cas.

La transmission des connaissances de la MTC.

Concrètement, ils doivent être capables de trouver l’emplacement exact du mal, trouver la raison de celui-ci et trouver comment la maladie s’est déclenchée pendant le diagnostic. Pour expliquer de manière encore plus précise, on peut citer l’exemple du médecin de l’Antiquité Hua Tuo (environ 145 à 208) qui avait prescrit deux médicaments totalement différents à deux personnes se plaignant de maux de tête.

Le diagnostic dans la MTC fait appel à « quatre méthodes » et « huit principes » : les quatre méthodes sont « observation », « examen auscultatoire et flaireur », « interrogation » et « prise du pouls ». Les « huit principes » désignent en réalité quatre paires de contraires : « surface-profondeur », « chaud-froid », « vide-plein » et « yin-yang », utilisés pour identifier les contradictions majeures et les principaux aspects de la maladie. C’est le reflet de la pensée dialectique que contient la MTC.

Le premier livre de théorie médicale chinoise est le Traité de la médicine interne compilé sur ordre de l’empereur Jaune qui date d’il y a 2 000 ans. Aujourd’hui encore, les médecins chinois l’utilisent comme manuel de base de MTC.

Le premier traité chinois de phytothérapie : le Materia Medica de Shennong est apparu sous les Han (206 av. J.-C.–220). Les plantes y sont classées en différentes catégories d’après leurs qualités curatives, fortifiantes et leur toxicité et en trois classes d’après leur qualité : haute, moyenne et basse. Elles sont également classées en quatre catégories suivant si elles sont considérées d’une nature « froide », « fraîche », « tiède » ou « chaude » et selon leur goût : acide, amer, sucré, épicé ou salé.

Le médecin Zhang Zhongjing, contemporain de Hua Tuo, compile le premier traité de médecine appliquée Traité du froid nocif et des maladies diverses qui devient par la suite le Traité du froid nocif et Synopsis des prescriptions de la chambre d’or. À la même époque, Hua Tuo découvre le mafeisan, qui est considéré comme le premier anesthésique du monde. Sous la dynastie des Sui (581-618), Wang Shuhe (201-280) écrit le Classique du pouls qui est le premier traité chinois de ce genre. La Version révisée de Materia Medica est éditée sous les Tang (618-907) et est considérée comme le premier recueil officiel national des médicaments du monde. Sous la dynastie des Ming (1368-1644), Li Shizhen (1518-1593) compile une encyclopédie : le Compendium de Materia Medica.

Vers la fin des Qing (1644-1911), la Chine a connu un déclin et l’afflux de la médecine occidentale. Les effets thérapeutiques rapides de celle-ci ont déstabilisé la MTC. Elle s’est même retrouvée au cœur d’un débat sur sa survie ou son abandon.

Mais après la fondation de la Chine nouvelle en 1949, la MTC a connu un renouveau. Aujourd’hui, la MTC fait face à plusieurs défis : la baisse du niveau des services médicaux, l’effacement des particularités de la MTC, le manque de médecins et l’absence de théories innovantes. Pourtant, le prix Nobel qu’a reçu la spécialiste en MTC Tu Youyou en octobre 2015 pourrait permettre de donner un nouveau souffle à la MTC.

(Article publié par Monthly Digest du groupe Zhonghua Book Company)