Laurent Bili :« Le virus n’a pas de frontières et nous devons être tous solitaires. »
Dans la lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus, de nombreux pays et des amis encouragent et soutiennent le peuple chinois. Pour Laurent Bili, ambassadeur de France en Chine, il a accordé une interview exclusive à CGTN Français pour exprimer au peuple chinois sa sympathie et le soutien de la France.
Pour limiter la diffusion du virus, la Chine a mis en œuvre des mesures et actions diverses,telles que la création de deux établissements en dix jours, spécialement réservés à la réception des patients confirmés, et la grande mobilisation de tous les Chinois pour la prévention et le contrôle de l’épidémie. Comment évaluez-vous ces mesures fermes et efficaces prises par la Chine ?
Je voudrais tout d’abord exprimer ma solidarité avec le peuple chinois et saluer son courage et son calme dans cette épreuve. Nous comprenons la situation tout à fait exceptionnelle et les défis auquel sont confrontées les autorités chinoises, et aussi les mesures nécessaires qui doivent être prises dans ce contexte. Je suis admiratif de la mobilisation de tous, et notamment des médecins et du personnel de santé, en particulier à Wuhan, qui font vraiment un travail fantastique. La réponse à la crise a été au cœur des entretiens que le président Emmanuel Macron a eus avec le président Xi Jinping le 18 février.
Dans un premier temps, la Chine a informé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’épidémie, et elle a publié en temps utile, de manière transparente et ouverte l’évolution de l’épidémie. Quelle est votre appréciation sur l’attitude transparente et responsable de la Chine dans la recherche de la coopération internationale ?
Nous avons relevé que le directeur général de l’OMS a souligné la qualité de l’échange et de la collaboration avec la Chine depuis la déclaration de l’épidémie le 31 décembre 2019. La reconnaissance de l’épidémie comme « urgence de santé publique de portée internationale » le 31 janvier devrait permettre de mieux coordonner la réponse internationale. La France est désireuse de coopérer encore davantage avec la Chine et la communauté internationale pour lutter contre ce fléau.
Nous sommes reconnaissants au gouvernement français pour sa sympathie et son aide à la Chine.Il s’agit d’un incident purement de santé publique,mais on remarque encore des réactions excessives de la part de certains pays, provoquant la panique et même la discrimination. Donc quel est votre réaction sur ce sujet ?
Toute discrimination est évidemment inacceptable. La France a fait le choix d’une attitude responsable et se conforme strictement aux recommandations de l’OMS. Au sein de l’Union européenne, et vis-à-vis de nos autres partenaires, nous plaidons également en ce sens.
Bien que l’épidémie se soit produite en Chine,il s’agit également d’une crise mondiale de santé publique pour l’humanité. Nous n’avons qu’une seule Terre et formons une communauté de destin.Comment, selon vous, la communauté internationale devrait-elle approfondir sa coopération pour relever ensemble ce défi ?
Le virus n’a pas de frontières et nous devons être tous solidaires. La coopération scientifique s’enrichit de la contribution de tous. La recherche médicale française est mobilisée pour trouver des remèdes et mieux comprendre le virus afin de pouvoir enrayer l’épidémie au plus vite. L’OMS a vocation à piloter la réponse internationale aux crises sanitaires. Le cadre apporté par leRèglement sanitaire international de 2005a montré son efficacité et plaide pour un renforcement des structures existantes.