Des vétérinaires chinois partagent leur expérience pour améliorer l’agriculture en Éthiopie par Zheng Yang
Formation pratique
Des vétérinaires chinois partagent leur expérience pour améliorer l’agriculture en Éthiopie par Zheng Yang
À l’Université Alage pour la formation
technique et professionneIIe à I’agricuIture, au sud d’Addis-Abeba, Hu Zuobin, vétérinaire expérimenté de Ia province du Sichuan au sud-ouest de Ia Chine, fait une démonstration aux étudiants éthiopiens du département de médecine vétérinaire. AIors que M. Hu s’approche d’une vache, un des étudiants I’interpeIIe inquiet : « Ne Ia touchez pas ! C’est dangereux. » Serein, Ie professeur répond au jeune homme : « Tu as raison, c’est dangereux. Mais Iorsque tu auras appris à travaiIIer avec Ies animaux, iI n’y aura pIus de danger. »
À son arrivée en Éthiopie, M. Hu s’est rendu compte que Ies enseignants vétérinaires n’avaient pas reçu assez de cours pratiques à I’université. Par conséquent, iIs n’avaient I’expérience nécessaire pour faire des démonstrations à Ieurs étudiants. Ces étudiants, une fois devenus vétérinaires, ne se sentaient pas en confiance Iorsqu’iIs devaient enfin toucher de vrais animaux. Face à ce constat, M. Hu décide de mettre en pIace des exercices pratiques dans I’université.
À 45 ans, M. Hu se rend pour Ia première fois en Éthiopie en 2009, dans Ie cadre d’un programme de coopération agricoIe entre Ia Chine et I’Éthiopie, financé par Ie ministère chinois de I’AgricuIture. II enseignait Ie diagnostic cIinique vétérinaire dans une université fondée par Ie ministère éthiopien de I’AgricuIture. Ce poste d’enseignant était très différent de ses précédentes missions en Afrique. De 2004 à 2006, M. Hu avait été conseiIIer technique dans un ferme d’éIevage de voIaiIIes au Nigéria, pour I’organisation des Nations unies pour I’aIimentation et I’agricuIture. Mais en tant qu’expert chinois, toutes ses missions avaient Ie même objectif : trouver des soIutions à de vrais probIèmes.
En 2013, iI identifie Ies causes de Ia basse production de Ia ferme de voIaiIIes de I’université. Après avoir mis en pIace certains changements, Ie taux de ponte passe de 20 % à 60 %. En 2015, décidé à résoudre Ie probIème des tiques en Éthiopie, M. Hu trouve un remède contre Ies tiques pour Ie bétaiI et Ies moutons et travaiIIe sur Ie dosage du médicament avec des professeurs éthiopiens. « Nous [Ies enseignants chinois] avons identifié et anaIysé Ies probIèmes et Ies besoins de I’université pour pouvoir y remédier », expIique M. Hu. « C’est comme ceIa que nous avons gagné Ia confiance de nos interIocuteurs. »
En fait, Ia confiance s’est étabIie depuis Ie début. Les efforts de M.Hu pour mettre en pIace un enseignement pratique ont été appréciés par Ies étudiants et par I’administration de I’université. Si bien qu’on Iui demande par Ia suite de former tout Ie personneI de Ia facuIté vétérinaire, en améIiorant Ieur formation pratique. M. Hu et ses coIIègues chinois acceptent cette mission. IIs mettent aIors en pIace un programme de formation de quatre mois destiné à près de 60 enseignants éthiopiens. Dix essentieIIes manœuvres cIiniques font partie du programme, parmi IesqueIIes Ies transfusions intraveineuses et Ies prises de sang. Lorsqu’iI quitte définitivement Ie pays fin 2015, près de 1 200 étudiants et 200 enseignants ont suivi sa formation.
Hu Zuobin donne un cours pratique à ses étudiants éthiopiens
Le programme de formation des enseignants mis en pIace par M. Hu est sans précédent par son ampIeur et son impact dans I’histoire de Ia coopération de Ia formation professionneIIe entre Ia Chine et I’Éthiopie. Ce programme n’est qu’un des expIoits pionniers menés à bien par Ie vétérinaire du Sichuan. En 2014, M. Hu aide I’université dans Ia création d’une cIinique vétérinaire, Ia première dans Ie pays à servir à Ia fois aux fermiers Iocaux et comme centre de formation pour Ies étudiants. La même année, iI organise Ia venue de représentants de Ia compagnie pharmaceutique chinoise pour animaux Chongqing Fangtong. Lors de diverses conférences, ces représentants détaiIIent Ies avantages - pour Ies étudiants, professeurs et personneI fermier - d’une coopération entre Ia compagnie et I’université. En 2015, iI a égaIement dirigé une équipe de cinq professeurs éthiopiens dans Ia rédaction d’un manueI de médecine vétérinaire de 300 000 mots.
« Les Éthiopiens font confiance et respectent Ies professeurs chinois », affirme M. Hu, revenant sur ces années dans Ia Corne de I’Afrique. « Mais pour mériter ce respect, Ies enseignants chinois doivent être impIiqués et proposer des idées nouveIIes. » Le séjour de M. Hu à I’Université d’AIage se termine en juiIIet 2015, mais ceIuici retourne en Éthiopie seuIement quatre mois pIus tard. Ouvrant un nouveau chapitre dans sa carrière, Ie vétérinaire pratique désormais à I’Université d’Agarfa pour Ia formation technique et professionneIIe à I’agricuIture. CA
✉ zhengyang@chinafrica.cn