Projets d’avenir

2017-01-04 03:32:22LenouveauplanquinquennaldelaChinesembleprvoirunrenforcementdelacooprationsinoafricaineparNiYanshuo
中国与非洲(法文版) 2016年4期

Le nouveau plan quinquennal de la Chine semble prévoir un renforcement de la coopération sino-africaine par Ni Yanshuo

Projets d’avenir

Le nouveau plan quinquennal de la Chine semble prévoir un renforcement de la coopération sino-africaine par Ni Yanshuo

À son arrivée au Grand Palais du peuple à

Beijing, Ie Nigérian Ikenna Emewu ne s’attend pas à faire Ia Une des medias chinois. Le 2 mars dernier, des journaIistes du monde entier y sont conviés pour Ia conférence de presse de Ia 4esession du XIIeComité nationaI de Ia Conférence consuItative poIitique du peupIe chinois (CCPPC), Ia pIus haute instance poIitique du pays. Le Nigérian est choisi parmi Ies centaines de journaIistes présents pour poser une question au porte-paroIe du comité, Wang Guoqing. Par sa pertinence, sa question aIIait prouver sa profonde connaissance des réaIités chinoises. « Je suis très intéressé par Ie déveIoppement de Ia Chine. Je travaiIIe au Nigéria, mais je regarde Ies informations chinoises presque tous Ies jours. Je suis très au courant de ce qui se passe en Chine », expIique Ie rédacteur en chef du journaI The Sun. « Dans mon pays, Ies nouveIIes concernant Ia Chine sont toujours très popuIaires », raconte-t-iI à CHINAFRIQUE. Ce jour-Ià, Emewu fait Ia Une de nombreux sites et journaux.

Le Nigérian participe à un programme de formation de 10 mois organisé depuis 3 ans par I’Association dipIomatique de Chine, une organisation non gouvernementaIe promouvant Ia dipIomatie pubIique. Dédié aux journaIistes africains, ce programme permet à pIus de 20 professionneIs d’approfondir Ieurs connaissances sur Ia Chine. « Étant donné Ie déveIoppement rapide de I’économie chinoise et I’augmentation des échanges entre Ia Chine et I’Afrique, Ies Nigérians veuIent en savoir pIus sur Ia Chine », affirme Emewu. « Je pense que Ies deux sessions m’ont permis d’obtenir des informations très fiabIes sur Ia Chine. »

lutter contre la pauvreté

Les deux sessions, ou lianghui, sont Ies sessions annueIIes du Comité nationaI de Ia CCPPC et de I’AssembIée popuIaire nationaI (APN), qui se tiennent habitueIIement au mois de mars. Pendant Ies lianghui,Ies membres de Ia CCPPC et Ies députés de I’APN pIanifient Ie déveIoppement annueI de Ia Chine. Cette année, Ies deux sessions revêtaient une importance particuIière puisqu’iI faIIait égaIement pIanifier Ie déveIoppement du pays pour Ies cinq prochaines années. Le 16 mars, Ies autorités ont ratifié Ie XIIIePIan quinquennaI du pays, Ie projet poIitique pour Ie déveIoppement de Ia Chine de 2016 à 2020. SeIon Ie pIan, Ia Chine poursuivra un déveIoppement innovant, coordonné, vert, ouvert et de partage. Promouvant égaIement une réforme structureIIe du côté de I’offre.

« AméIiorer Ies conditions de vie de Ia popu-Iation est I’objectif principaI du déveIoppement économique et du progrès sociaI, c’est un des axes du pIan », expIique Zhou Hongchun, chercheur au département de déveIoppement sociaI du Centre de recherches du ConseiI des affaires d’État sur Ie déveIoppement. Interviewé par I’agence Xinhua, Zhou souIignait I’importance du pIan : « Le XIIIePIan quinquennaI est un projet essentieI pour notre objectif centenaire d’avoir une société modérément prospère en 2020. Pour y arriver, Ia réduction de Ia pauvreté doit être au cœur de ce projet. » Le pIan prévoit d’en finir avec Ia pauvreté dans Ies zones ruraIes d’ici 2020.

ikenna Emewu

Session de l’Assemblée populaire nationale.

Étant donné les solides bases économiques de la Chine, établies pendant trois décennies de développement rapide, la croissance de 6,5 % prévue par le XIIIePlan quinquennal est nettement suffisante pour soutenir et promouvoir la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique.

He Wenping, chercheuse à l’Institut Charhar et à l’Institut d’études africaines et ouestasiatiques de l’ASSC

port de lianyungang, dans la province du Jiangsu.

De nombreux progrès ont été faits dans ce sens ces dernières années. La Chine était ainsi Ie premier pays en déveIoppement à atteindre Ies Objectifs du miIIénaire pour Ie déveIoppement (OMD) dans ce domaine, réduisant de moitié Ie nombre de personnes vivant dans Ia pauvreté. En 2015, près de 14,42 miIIions de personnes sont sorties de Ia pauvreté en Chine, seIon Ie Rapport d’activité du gouvernement présenté par Ie Premier ministre Li Keqiang à I’ouverture de Ia 4esession de Ia XIIeAPN, Ie 5 mars. MaIgré ces progrès, 55 miIIions de personnes vivaient encore sous Ie seuiI de pauvreté nationaI -avec des revenus annueIs inférieurs à 2 300 yuans (353 doIIars) - fin 2015, seIon Ies chiffres du Bureau nationaI des statistiques. S’iI sembIe difficiIe de sortir 55 miIIions de personnes de Ia pauvreté en cinq ans, Hong Tianyun, directeur adjoint du Groupe dirigeant du ConseiI des affaires d’État pour Ia Iutte contre Ia pauvreté et Ie déveIoppement, reste optimiste : « Nous trouverons des moyens pIus efficaces et pIus précis pour atteindre cet objectif, en Iançant par exempIe des campagnes d’éducation, encourageant Ie soutien financier ou en créant des pIates-formes pubIiques pour sensibiIiser Ia popuIation et Ies inciter à combattre Ia pauvreté à nos côtés. »

Modèle pour l’Afrique

Les objectifs chinois en matière de pauvreté ont attiré I’attention des inteIIectueIs africains, qui pensent que I’Afrique peut apprendre de I’expérience chinoise. « Par I’innovation dans Ies sciences et Ies technoIogies, Ie pIan quinquennaI cherche à réduire Ia pauvreté et I’écart de richesses », expIique à CHINAFRIQUE EmmanueI Igbinoba, chercheur au Centre d’études chinoises de I’Université de SteIIenbosch, en Afrique du Sud. « Les autorités veuIent atteindre cet objectif en aidant Ies popuIations à générer des revenus dans Ies régions Ies pIus pauvres. » SeIon Ie chercheur, Ia Chine peut être un modèIe pour I’Afrique : « Les autorités sud-africaines et africaines peuvent s’inspirer des stratégies chinoises, particuIièrement en ce qui concerne Ia Iutte contre Ia pauvreté, pour Ies appIiquer en Afrique. »

Moteur de l’économie mondiale

Le raIentissement de I’économie chinoise attire égaIement I’attention des Africains et du monde entier. Depuis que Ia Chine a Iancé Ia réforme et I’ouverture à Ia fin des années 1970, Ie pays a connu une croissance à deux chiffres. Mais cette croissance commence à raIentir au début du miIIénaire. Pendant Ie XIequinquennat (2006-2010), Ia croissance du pays atteint 11,2 %, eIIe tombe à 7,8 % durant Ie XIIequinquennat (2011-2015) et eIIe devrait être de 6,5 % avec ce XIIIePIan quinquennaI. Mais de nombreux observateurs sont encore optimistes pour I’avenir économique de Ia Chine. Lors de sa visite au MaIawi au début d’année, Ie ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a affirmé que Ia rapide croissance chinoise des trois dernières décennies avait grandement contribué au déveIoppement économique mondiaI. MaIgré Ie raIentissement de I’économie mondiaIe de I’année dernière, Ia croissance du PIB chinois était de 6,9 %. « La croissance économique chinoise demeure unique au monde, stimuIant grandement Ie déveIoppement de I’économie mondiaIe », assurait Wang. « L’Afrique bénéficie toujours de ce déveIoppement. »

Un point de vue que partage Martyn Davies, chargé des marchés émergents et de I’Afrique pour DeIoitte and Touche’s. SeIon Iui, pour évaIuer I’impact du raIentissement de I’économie chinoise sur I’Afrique, iI ne faut pas uniquement se concentrer sur Ia croissance du PIB. « II faut aussi prendre en compte Ies mesures mises en pIace par Beijing pour booster Ia croissance par I’investissement de capitaux [comme Ie financement d’infrastructures] », expIique Davies à CHINARFIQUE. SeIon I’expert, Ia restructuration économique chinoise vers un modèIe économique basé sur Ia consommation offrira d’importantes opportunités aux économies africaines à dominante agricoIe, notamment au sud et à I’est du continent. « La demande croissante de produits agricoIes en Chine représente une réeIIe opportunité », concIut Davies. Mais I’économiste sud-africain craint que Ie passage à une économie de services et de consommation soit préjudiciabIe aux économies de consommation. « Beaucoup d’économies africaines sont basées sur Ia consommation. »

Approfondir la coopération

Après pIus de 30 ans de forte croissance économique, Ia Chine rentre dans une phase « normaIe », avec une croissance moyenne à rapide. « Dans cette phase, Ies principaux objectifs de Ia Chine sont d’ajuster sa structure économique et de réduire sa surcapacité », expIique à CHINARFIQUE He Wenping,chercheuse à I’Institut Charhar et à I’Institut d’études africaines et ouest-asiatiques de I’Académie des sciences sociaIes de Chine (ASSC). « Pendant Ies cinq années du XIIIePIan quinquennaI, Ia coopération entre Ia Chine et Ies pays africains va se déveIopper. » Lors du sommet de Johannesburg du Forum sur Ia Coopération sino-africaine, Ie Président chinois Xi Jinping a annoncé des projets de coopération dans dix secteurs, et un financement de 60 miIIiards de doIIars. Parmi ces secteurs, Ia coopération pour I’industriaIisation, Ia modernisation agricoIe et Ia coopération financière. « L’approfondissement de Ia coopération sino-africaine dans ce nouveau contexte de croissance « normaIe » reflète Ia détermination chinoise à promouvoir Ie déveIoppement africain, et I’union sino-africaine pour faire face aux difficuItés actueIIes », affirme He. « Les économies chinoise et africaine sont compIémentaires », assure Ia chercheuse, rappeIant que Ia Chine ajuste son économie passant de I’exportation de marchandises à I’export de capitaux.

Suivant Ie XIIIePIan quinquennaI, Ia Chine devrait promouvoir Ia coopération internationaIe pour Ies capacités de production et Ia fabrication d’équipement. « La coopération pour Ies capacités de production peut atteindre Ie niveau de déveIoppement vou-Iu par Ia Chine et I’Afrique. La coopération dans ce secteur a des bases soIides », expIique He. AIors que Ia Chine rentre dans Ia phase intermédiaire de son industriaIisation, avec une production excédentaire, Ia pIupart des pays africains sont dans Ia phase préIiminaire. Ces pays ont besoin de produits de base, teIs que Ie fer, I’acier ou Ie ciment. Pour I’instant, ceux-ci sont majoritairement importés. « [Les pays africains] doivent acquérir des capacités de production dans ce secteur pour accéIérer Ieur industriaIisation », ajoute He. SeIon Ia chercheuse, iI est temps pour Ia Chine et I’Afrique de mettre en pIace une coopération de Ieur production puisque Ia Chine a du capitaI, des équipements, de Ia technoIogie et de I’expertise de gestion aIors que Ies pays africains ont une abondante main d’œuvre et des ressources natureIIes. MaIgré Ie ra-Ientissement, Ia Chine et I’Afrique ont Ies économies avec Ia croissance Ia pIus rapide au monde. « Étant donné Ies soIides bases économiques de Ia Chine, étabIies pendant trois décennies de déveIoppement rapide, Ia croissance de 6,5 % prévue par Ie XIIIePIan quinquennaI est nettement suffisante pour soutenir et promouvoir Ia coopération économique et commerciaIe entre Ia Chine et I’Afrique. » CA

✉ niyanshuo@chinafrica.cn

Des députés de l’ApN posent pour une photo de groupe.