L’Afrique a tout intérêt à profiter des investissements et savoir-faire chinois en matière d’énergies renouvelables par Lin Boqiang
Coopération énergétique
L’Afrique a tout intérêt à profiter des investissements et savoir-faire chinois en matière d’énergies renouvelables par Lin Boqiang
La Chine a non seulement une technologie des énergies renouvelables éprouvée, mais les capacités de fabrication et la puissance financière nécessaires. C’est pourquoi les pays africains cherchent à travailler avec la Chine.
LA coopération sino-africaine en matière
d’énergie est un des sujets Ies pIus abordés quand on évoque Ia coopération énergétique sur Ie pIan internationaI. Après des années de déveIoppement rapide, Ia Chine devra désormais repenser cette coopération. SeIon I’Agence internationaIe de I’énergie, Ie déveIoppement économique et sociaI de I’Afrique sub-saharienne dépend majoritairement du secteur de I’énergie. Grâce aux énergies renouveIabIes, Ies Africains ont accès à une énergie propre, abordabIe et adéquate.
Les centraIes d’énergie éoIienne et soIaire sont particuIièrement adaptées au continent par Ieur flexibiIité et Ia simpIicité de Ieur fonctionnement. CeIIes-ci peuvent être construites dans diverses zones, particuIièrement en zone ruraIe, pour créer des micro-réseaux d’approvisionnement d’énergie. Ce type d’énergie est d’autant pIus adapté que Ia demande en Afrique varie grandement seIon Ies régions.
Suite à Ia baisse notabIe de Ia demande européenne et états-unienne, I’industrie chinoise des énergies renouveIabIes fait face à un probIème de surcapacité. Les initiatives économiques déveIoppées par Ie gouvernement chinois, « une Ceinture et une Route » et Ia Route maritime de Ia Soie du XXIesiècIe, ouvrent Ia possibiIité pour Ia Chine de produire et distribuer des énergies renouveIabIes en Afrique et dans d’autres marchés Ie Iong de Ia route.
Lors du Forum sur Ia Coopération sino-africaine (FCSA) en 2009, Ie gouvernement chinois s’est engagé à accroître ses investissements dans Ies énergies renouveIabIes et à aider dans Ia mise en pIace de 100 projets, à petite écheIIe, d’énergies propres en Afrique. En 2012, Iors de Ia 5econférence du FCSA, iI a été décidé que Ia Chine continuerait d’aider Ies pays africains à accroître Ieur capacité de résistance au changement cIimatique.
PIus de 20 pays africains ont désormais une poIitique pour encadrer Ie déveIoppement des énergies renouveIabIes, et certains ont même mis en pIace des pIans à Iong terme, comme Ie Kenya. L’énergie est au cœur du projet kenyan Vision 2030. Cependant, Ia motivation et Ia détermination ne sont pas suffisants pour faire survivre et prospérer une industrie d’énergies renouveIabIes en Afrique. Le continent a besoin de transferts de technoIogie et de soutien financier.
La Chine a non seuIement une technoIogie des énergies renouveIabIes éprouvée, mais Ies capacités de fabrication et Ia puissance financière nécessaires. C’est pourquoi Ies pays africains cherchent à travaiIIer avec Ia Chine. Pourtant, Ies entreprises chinoises participent encore très peu dans Ie déveIoppement des énergies renouveIabIes en Afrique. À I’avenir, Ies Chinois devraient jouer un rôIe pIus important, comme investisseurs, déve-Ioppeurs de projets et partenaires dans I’industrie soIaire, éoIienne et géothermique.
Toutefois, Ia Chine devra faire face à certains défis pour jouer un pIus grand rôIe dans Ie secteur des énergies renouveIabIes en Afrique. Premièrement, Ies investissements chinois devront être protégés par un mécanisme de contrôIe des risques. Deuxièmement, iI faudra s’adapter à I’environnement. Certaines entreprises ne réussissent pas à s’intégrer par manque de connaissances des Iois IocaIes et de Ia cuIture des affaires du pays. FinaIement, Ies Chinois vouIant profiter des opportunités qu’offre Ie secteur des énergies renouveIabIes en Afrique doivent s’impIiquer activement dans Ie déveIoppement de I’économie IocaIe et de projets sociaux. CA
(L’auteur est directeur du centre de recherche de l’économie de l’énergie en Chine, à l’Université
de Xiamen)