Néanmoins, le gouvernement a revu son modèle de lutte contre la pauvreté : autrefois, pour les ménages défavorisés, il accordait des aides, tandis que maintenant,il préfère leur donner les moyens de sortir de la pauvreté. Ce changement d’approche redonne de l’espoir à la famille de Zhang Jisheng.
Avant, Zhang Jisheng était désespéré, ne voyant aucune échappatoire à sa piètre vie. Toutefois, en 2014, au moment où la lutte contre la pauvreté est entrée dans sa phase clé à l’échelle du pays, un groupe de travail est venu rendre compte de la situation de la pauvreté dans le village où habite Zhang Jisheng. Le chef de ce groupe de travail, Zhang Yuqun, a été mise au courant des conditions miséreuses dans lesquelles vivait la famille de Zhang Jisheng. Zhang Yuqun a immédiatement décidé d’accorder une assistance ciblée à Zhang Jisheng.
Un village du district de Fengdu vu du ciel
« Grâce au soutien financier du gouvernement,Zhang Jisheng et sa famille ont pu emménager dans une nouvelle maison plus confortable. En outre, ils bénéficient des minima sociaux et des allocations d’invalidité grave. Mais toutes ces aides monétaires ne constituent pas l'objectif final de l'assistance ciblée. Ce que nous voulons en fin de compte, c'est que cette famille retrouve confiance et courage dans la vie », rappelle Zhang Yuqun. Et vu du parcours qu’a suivi Zhang Jisheng, cette assistance ciblée a porté ses fruits.
« Zhang Jisheng s’occupe bien de sa parcelle de 1,5 mu de poivriers chinois financée par le gouvernement, tout en prenant soin de sa femme et de son fils. Il a repris confiance dans la vie. Cette année, les baies de poivre chinois récoltées devraient lui rapporter un revenu supérieur à 20 000 yuans », ajoute Zhang Yuqun. Et toujours selon elle, l’attitude de Zhang Jisheng a nettement changé. Il n’est plus dans l’expectative, mais agit avec détermination pour se débarrasser de la pauvreté.
Au début de cette année, Zhang Jisheng a réussi à demander un prêt bonifié de 30 000 yuans pour agrandir ses cultures de poivriers chinois. Il est reconnaissant des bonnes politiques qui ont été engagées, lesquelles gonflent son courage et sa confiance dans la poursuite d’une vie heureuse. Il espère désormais compter sur ses propres forces pour garantir le bien-être de sa famille, lui y compris. Selon Zhang Yuqun, grâce à l’assistance des autorités et aux efforts de Zhang Jisheng, la famille de ce dernier devrait certainement dire adieu à la pauvreté d’ici la fin 2019.
Ces dernières années, le district de Fengdu aide les bourgs, villages et familles défavorisés à sortir de la pauvreté sur la base d’un modèle qui consiste à développer les secteurs porteurs, allouer des aides financières et stimuler leurs forces endogènes.
Les résultats de ce modèle sont probants. En 2002,Fengdu était classé parmi les districts défavorisés, cibles prioritaires de la lutte contre la pauvreté menée par le pays. Quinze ans plus tard, en novembre 2017,le district a été retiré de la liste des districts pauvres,son taux de pauvreté étant passé de 12,1 % en 2014 à 0,67 % aujourd’hui.
La fondue au bœuf est une des spécialités culinaires de Fengdu. Un plat typique qui promeut indirectement l’élevage bovin localement.
Aujourd’hui, il est commun de trouver dans les grands supermarchés de Beijing, de Chongqing et de la province du Sichuan des pièces de bœuf vendues sous la marque Hengdu. En 2009, dans l’objectif de développer l’élevage bovin, le gouvernement du district de Fengdu a investi un milliard de yuans dans la création de la société Hengdu en coopération avec le groupe Zhongheng, basé dans le quartier innovant de Zhongguancun à Beijing.
En quatre ans seulement, la société Hengdu est devenue à Fengdu un chef de file dans le marché du bétail de boucherie. Et d’autres entreprises telles que Xinben et Guangming ont également prospéré dans ce secteur.
Yang Xingmei, 72 ans, et son mari, 67 ans, rapportent du bambou chez eux,dans le village de Tashui (district de Fengdu). Leurs deux filles travaillent dans la province du Zhejiang.
Tirée par ces entreprises « locomotives » et portée par des politiques favorables, l’industrie bovine dans le district de Fengdu se développe rapidement,ce qui pousse les villageois pauvres à se lancer dans l’élevage de bœufs.
Zeng Baochang, 57 ans, habitant du village de Feixiandong au bourg de Baoluan, figurait autrefois sur la liste des habitants démunis. Mais en misant sur l’élevage bovin, sa famille a réussi à sortir de la pauvreté fin 2016. En avril 2019, le bourg de Baoluan a décerné à son foyer le titre de « modèle de sortie de la pauvreté ». Actuellement, ce ménage gère un cheptel de 20 bœufs, qui leur rapporte jusqu’à 100 000 yuans de recettes par an.
En 2010, Zhang Shengyu, comptant autrefois parmi les foyers pauvres enregistrés, a participé, avec sept autres familles (dont celle de Zeng Baochang), à un investissement total de 280 000 yuans pour créer un pâturage commun d’un millier de m2, où les parties prenantes peuvent faire paître plus de 300 bœufs.Aujourd’hui, ce pâturage génère un revenu annuel net d’un million de yuans.
YU XIANGJUN
Un ancien pavillon en bois a été transformé en auberge de campagne dans le canton de Dudu (district de Fengdu).
En 2011, à l’initiative de Zhang Shengyu, la coopérative Yantangwan du district de Fengdu, spécialisée dans l’élevage bovin, a été fondée dans le village de Feixiandong. 22 foyers paysans l’ont rejointe. Ceuxci prennent soin des animaux, et la coopérative se charge de leur fournir des fourrages et de vendre la viande de bœuf. La coopérative peut engendrer chaque année un revenu net de plus de deux millions de yuans, et chaque foyer peut percevoir une rémunération supérieure à 100 000 yuans.
En plus des bénéfices issus de la vente de la viande de bœuf, des avantages peuvent être tirés des bouses.« Ces déjections animales peuvent être transformées en biogaz et ainsi devenir une source d’énergie pour les habitations. Une manière efficace et lucrative de régler le problème des excréments », ajoute Zeng Baochang.
Le village de Feixiandong, où résident Zeng Baochang et Zhang Shengyu, était jadis tristement célèbre pour sa pauvreté. Depuis 2002, des villageois ont commencé à élever des bœufs en profitant des pâturages alentour. Après une dizaine d’années de développement commun, le village a réussi à sortir de la pauvreté. Il est dorénavant connu pour sa richesse acquise grâce à l’élevage bovin dans le district de Fengdu.
Le village de Feixiandong n’est qu’un exemple-type du développement de la filière bovine dans le district de Fengdu. L’élevage bovin est devenu une industrie pilote qui booste le développement économique de tout le district et qui aide les personnes démunies à sortir de la pauvreté. Dans le district de Fengdu,toute une chaîne industrielle s’est mise en place dans ce domaine de l’élevage bovin, intégrant la culture des fourrages, l’élevage des bœufs, la transformation,le marketing, ainsi que la recherche et le développement. Fengdu est devenue la « capitale de l’élevage bovin en Chine », avec 6 100 foyers pauvres vivant de ce secteur et 332 000 bœufs sur ses terres.
L’essor de l’élevage bovin a accéléré la croissance économique de Fengdu. Pour l’heure, le district dénombre encore 3 948 habitants démunis répartis dans 1 440 ménages, quatre bourgs ou cantons extrêmement pauvres et 28 villages profondément défavorisés.
Pour que tout le monde puisse dire adieu à la pauvreté, la seule solution consiste à tabler sur une industrie adaptée. À cette fin, Fengdu a élaboré un plan détaillé d’élimination de la pauvreté par le biais du développement industriel, pour faire en sorte que les foyers en proie à la misère sortent une bonne fois pour toutes de la pauvreté.