par Vincent Mbonihankuye
L’auteur (quatrième à partir de la gauche) et ses amis journalistes africains avec les habitants de la ville de Sanya à Hainan au sud de la Chine.
Une expérience qui a changé complètement mes stéréotypes
Je pars grandi et surtout mieux informé de la réalité commerciale et diplomatique de notre monde grâce à ce séjour.
J e viens de vivre pendant une période de plus de 10 mois en Chine, pays qui se trouve à une distance de plus de 10 000 km de Bujumbura, la capitale de mon pays, le Burundi, laissant derrière moi ma femme et ma fille ainée de deux ans. Avant de m’y rendre, je sentais que j’allais être comme un exilé dépaysé et traumatisé.
En tant que journaliste au Renouveau du Burundi, j’avais lu quelques informations sur la Chine, surtout sur son niveau de développement économique, mais les préjugés ne manquaient pas. En effet, presque toutes mes connaissances de ce pays se limitaient aux stéréotypes généralisés par les médias occidentaux étant donné que ceux-ci sont la source principale d’informations de l’Afrique. Comme d’autres Africains, je lisais des analyses selon lesquelles la Chine est un pays communiste surpeuplé, dont les produits de mauvaise qualité envahissent le monde, et qui se livre au piratage des produits occidentaux.
Dès mes premiers jours, les mouvements des avions m’ont impressionné. Même si la connaissance du mandarin a failli être un obstacle, j’ai constaté que les Chinois sont ouverts à d’autres langues principalement l’anglais et le français. Au fur et à mesure que les jours se succédaient, j’ai découvert un pays différent de celui qui était fixé non seulement dans ma tête, mais également dans les esprits de la plupart des Africains qui n’ont pas encore eu l’opportunité de visiter la Chine. Un pays différent de celui qui est toujours dépeint par les médias occidentaux en Afrique. Un pays démocratique, ouvert, développé et caractérisé par une hospitalité. Un pays qui a attiré mon attention à tel point que, plus la finde ma mission approchait, plus je me voyais peiné de quitter ce pays qui m’a permis de connaître le fonctionnement du monde.
Durant mon séjour, les différents voyages effectués dans certaines provinces et municipalités m’ont permis de mieux connaître la Chine, et d’où provient son pouvoir économique mondial. Je me souviendrai longtemps de la contribution à la réduction de la pauvreté du parc naturel de Binglanggu à Hainan, des diverses entreprises internationales de Wuhan à Hubei, de Shenzhen et de Guangzhou, etc.
À Beijing, la ville où je résidais, des activités organisées par le Collège chinois international de Beijing m’ont permis de comprendre la culture chinoise. J’ai beaucoup été marqué en particulier par la musique traditionnelle chinoise, les arts martiaux, la cuisine chinoise, etc. Les cours suivis à l’Université Renmin de Chine m’ont également aidé à comprendre l’histoire et le fonctionnement du pays.
Durant ledit séjour, j’ai pu rédiger 70 articles sur la coopération Chine-Afrique et la réalité de la Chine. Parmi les différentes activités que j’ai pu couvrir, le Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) m’a beaucoup aidé à mieux comprendre la grandeur et l’importance de la coopération sino-africaine.
Si toutes ces expériences m’ont aidé à mieux comprendre la Chine, j’avoue que pour connaître un pays aussi vaste que celui-ci, il faudrait des années. Une chose est certaine : je pars grandi et surtout mieux informé de la réalité commerciale et diplomatique de notre monde grâce à ce séjour. Les analyses mal orientées de l’Occident vis-à-vis de la Chine n’auront plus d’effet de persuasion sur moi. CA