par Ge Lijun
55 employés kényans œuvrant dans des compagnies chinoises s’envoleront pour la Chine.
Les jeunes Kényans sont les premiers à tirer pro fi t des nombreux emplois créés par les entreprises chinoises
R ichard Gowi est fébrile. Ce responsable juridique de l’entreprise Huawei Kenya attend avec impatience son troisième voyage en Chine, prévu pour avril 2019. Tout comme pour ses deux précédents séjours, durant lesquels il a suivi des formations professionnelles, celui-ci revêtira une grande importance pour lui.
Tout a débuté par une cérémonie, le 4 décembre 2018. Dans le cadre de la célébration du 55eanniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et le Kenya, l’Association économique et commerciale Kenya-Chine (AECKC) a remis à 55 employés kényans un prix pour souligner leur travail exceptionnel dans des sociétés chinoises établies au Kenya.
En guise de récompense, ces employés se sont vus offert un voyage en Chine. Ensemble, ils représentent 20 sociétés chinoises réparties dans 24 districts à travers le Kenya. Et M. Gowi, qui travaille depuis 12 ans à Huawei Kenya, fi gurait parmi eux.
« Nous félicitons ces employés kényans pour le dévouement dont ils ont fait preuve au fi l des ans. Alors que nous nous concentrons sur le développement de nos relations bilatérales, nous souhaitons continuer à fournir un environnement favorable qui permettra à davantage d’employés locaux de prospérer tout en travaillant au sein des sociétés chinoises », a déclaré Li Xuhang, chargé d’affaires de l’ambassade de Chine au Kenya au cours de la cérémonie.
Selon M. Li, plus de 400 entreprises chinoises au Kenya ont créé plus de 130 000 emplois, et le taux de localisation des membres de l’AECKC atteint actuellement 96 %. « Les entreprises chinoises ont choisi d’être plus localisées, car les employés kényans sont assidus, ambitieux et habiles pour surmonter les différences culturelles et la barrière de la langue », a-t-il affirmé.
Selon l’AECKC, de nombreux Kényans travaillent dans des entreprises et des institutions chinoises depuis plus de 10 ou 20 ans. L’employé avec la plus longue expérience a servi pendant 35 ans. De plus, un grand nombre de Kényans ont su monter les échelons au sein de leur entreprise.
En tant qu’un de ces employés expérimentés, M. Gowi parle avec enthousiasme de son travail à Huawei. « L’environnement de travail est convivial malgré les différences culturelles et nous partageons tellement de valeurs avec les collègues chinois, malgré la diversité de nos cultures et croyances », dit-il à CHINAFRIQUE.
Ababu Namwamba, secrétaire administratif en chef au ministère kényan des Affaires étrangères, estime que ces employés locaux exceptionnels sont les atouts les plus précieux d’une entreprise, car ils apportent vitalité, diversité, énergie et intégration culturelle à leurs organisations.
Leonard Mpoke, l’un des lauréats qui travaille depuis trois ans à l’entreprise Keda Ceramics en tant qu’assistant personnel du directeur général, attache une grande importance à ce voyage en Chine qui, selon lui, encouragera les travailleurs à mieux servir leurs entreprises. « Il devra également inspirer une plus grande loyauté chez les employés, ce qui se traduira par une productivité accrue. De toute façon, la plus grande opportunité qu’une entreprise puisse offrir à nos jeunes est l’emploi. Plus de 200 jeunes de la communauté travaillent actuellement dans l’entreprise », confie M. Mpoke à CHINAFRIQUE.
Selon un rapport de la Banque mondiale datant de 2016, les entreprises chinoises au Kenya employaient en moyenne 360 employés locaux, soit plus que la moyenne des autres entreprises étrangères au Kenya (147). En fait, le jour du 55eanniversaire, l’AECKC a publié le Rapport 2018 sur la responsabilité sociale des entreprises chinoises au Kenya, selon lequel, en 2018, ses membres ont créé plus de 50 000 emplois dans le pays, contrairement à 42 000 en 2016.
Nous souhaitons continuer à fournir un environnement favorable qui permettra à davantage d’employés locaux de prospérer tout en travaillant au sein des sociétés chinoises.
LI XUHANG,chargé d’affaires de l’ambassade de Chine au Kenya
En octobre 2018, l’association a organisé une grande foire à Nairobi pour pourvoir aux postes vacants. À cette occasion, plus de 50 entreprises chinoises ont offert plus de mille postes liés à l’ingénierie, au commerce, aux technologies de l’information, à la manufacture, au tourisme, aux soins médicaux, aux ressources humaines, etc. Ces postes étaient destinés aux diplômés et aux jeunes avec quelques années d’expérience professionnelle.
« Le développement du partenariat stratégique global entre le Kenya et la Chine ne cesse de se renforcer. Les 400 entreprises fi nancées par la Chine ont effectivement favorisé l’emploi local, comme le montre le projet ferroviaire SGR », a déclaré Christopher Chika, directeur du Département des affaires d’Asie et d’Australie du ministère des Affaires étrangères du Kenya lors de l’ouverture de la foire.
En fait, selon un rapport publié en juin 2018 par la Compagnie de communications et de construction de Chine, le projet SGR a recruté au total plus de 72 000 employés locaux en 2018. « Nous avons formé des diplômés qui comprennent à la fois le chinois et la technologie, ce qui répond efficacement aux besoins des projets de ‘la Ceinture et la Route’ », a affirmé au Quotidien du Peuple Isaac Mbeche, vice-recteur adjoint de l’Université de Nairobi. Actuellement, 16 employés diplômés de l’Institut Confucius de cette université travaillent dans le projet SGR et sont même devenus des cadres.
Chaque année, l’Institut Confucius de l’Université de Nairobi se joint à l’AECKC pour organiser la foire de l’emploi. Lors de l’édition d’octobre 2018, les entreprises chinoises ont reçu plus de 3 300 CV pour les mille postes à pourvoir.
Chargé également de superviser le programme de responsabilité sociale de son entreprise, M. Mpoke veille à ce que ces activités soient durables, responsables et transparentes. « La première chose que j’ai constatée dans mon travail est la grande estime que les Chinois accordent aux personnes âgées de la localité d’Inkiwanjani – nous les avons salués, leur avons offert des cadeaux et demandés leur bénédiction pour notre projet dans leur communauté. J’ai appris plus tard que la piété fi liale, à savoir le respect des parents, des aînés ou des ancêtres, est la valeur la plus fondamentale du confucianisme », dit-il à CHINAFRIQUE.
En outre, la société a lancé des projets consistant à améliorer l’accès à l’eau, à réparer les routes et à soutenir l’éducation en offrant des bourses. « Les entreprises chinoises soutiennent trois piliers essentiels nécessaires à la prospérité économique et sociale de notre pays. Ces piliers essentiels sont la création d’emplois, le développement d’infrastructures et la mise en valeur de compétences professionnelles », ajoute-t-il.
En fait, la responsabilité sociale a toujours été vue comme une tâche essentielle par les entreprises chinoises. Au Kenya, en particulier, elles utilisent activement leurs avantages commerciaux pour promouvoir le développement social et économique du pays tout en réalisant plus de valeur sociale, selon le rapport de l’AECKC.
Ces efforts portent leurs fruits. Selon une enquête menée conjointement par le magazine China Report, l’Institut de la Chine contemporaine et du Monde et la firme Kantar Millward Brown en 2018, 81 % des Kényans interrogés estimaient que les entreprises chinoises avaient un impact positif sur le développement économique de leur pays, contre 65 % en moyenne dans les autres pays africains examinés. CA