par Niu Li
Un ouvrier démantèle du matériel de fabrication d’acier dans une usine de Tangshan, province du Hebei, dans le nord de la Chine.
Coup d’œil sur l’économie chinoise en 2019 : ses opportunités, ses défi s
E n 2019, l’économie mondiale connaîtra une reprise économique tandis que l’économie chinoise maintiendra ses perspectives de développement à long terme. Cependant, il existe des incertitudes externes et des pressions baissières internes.
La nouvelle année marque le 70eanniversaire de la République populaire de Chine, et est une année clé pour atteindre l’objectif de création d’une société de moyenne aisance d’ici 2020. La Chine devrait atteindre une croissance économique de 6,3 %, poursuivant un développement soutenu et sain, tout en maintenant la stabilité sociale.
L’économie chinoise est entrée dans une nouvelle ère de développement où la demande intérieure est la principale force motrice, et le secteur des services la principale industrie. Cela est dû aux diverses politiques publiques, à l’impulsion apportée par les réformes, aux bienfaits de l’ouverture, à l’énorme potentiel du marché, ainsi qu’à la stabilité économique.
Toutefois, l’économie mondiale est confrontée à des risques croissants de ralentissement causés par des changements importants de l’environnement économique. Le protectionnisme est en plein essor, ne favorisant ni les échanges, ni les investissements, ce qui pousse les pays les plus riches à resserrer leur politique monétaire. L’impact négatif des frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine a commencé à se faire ressentir sur le marché intérieur. Certaines entreprises souffrent de difficultés opérationnelles, les infrastructures industrielles ont besoin d’être remplacées et des difficultés, comme le risque de déséquilibre financier, ont entraîné une pression à la baisse de plus en plus importante.
En ce qui concerne la Chine, l’objectif de doubler la taille de son économie depuis 2010 peut être envisagé si le taux de croissance moyen du PIB en 2019 et 2020 atteint 6,1 %. Le développement économique de la Chine reste donc sur une amplitude raisonnable.
Dans l’optique d’un développement de qualité, il est essentiel d’éviter une croissance économique excessive, car un développement modéré et raisonnable contribue à optimiser la structure économique et à améliorer l’efficacité. Quant à la création nécessaire de nouveaux emplois, le taux de croissance prévu de 6,3 % en 2019 devrait permettre d’en créer 11 millions.
Les problèmes économiques de la Chine sont à la fois à court et à long terme, cycliques et structurels. Le principal problème réside dans la structure de la chaîne de l’offre, qui a entraîné un ralentissement de la production. Cependant, l’économie chinoise est entrée dans une nouvelle ère où un développement manufacturier de qualité peut constituer une avancée décisive.
La production industrielle reste stable, tout en affichant un certain ralentissement. Parmi les facteurs favorables à la production industrielle figurent la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée des industries de la fabrication et du transport, le développement rapide des industries de fabrication de pointe et de fabrication d’équipements, ainsi que le développement de nouveaux moteurs de croissance. Cependant, il existe également des entraves, comme les discordances commerciales sino-américaines, qui augmentent les coûts de la main-d’œuvre et des terrains, ainsi que la pression sur les entreprises pour qu’elles se conforment à la protection de l’environnement.
Le secteur des services connaîtra une croissance rapide grâce aux investissements étrangers, complétant avantageusement le capital et la gestion. L’émergence de nouvelles technologies de l’information et du numérique, de l’intelligence artificielle et de la blockchain dynamisera le secteur tertiaire. L’essor de nouveaux modèles économiques contribuera à améliorer l’efficacité et à exploiter le potentiel d’allocation des ressources. Le marché des services lié au tourisme, aux retraites, aux soins de santé est en plein essor. Cependant, l’offre en la matière reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants de la population.
Le développement d’une manufacture de qualité sera essentiel. La Central Economic Work Conference (CEWC), réunion annuelle qui établit l’agenda national pour l’économie, les secteurs bancaire et financier, a définides directives détaillées pour le développement de l’industrie manufacturière.
Il est tout d’abord essentiel d’encourager une synergie entre la fabrication de pointe et les services modernes. Ensuite, un mécanisme doit être mis au point pour sélectionner les meilleures entreprises et éliminer les moins performantes. En fi n, il est primordial d’améliorer la capacité d’innovation du secteur manufacturier et de mettre en place une plateforme de recherche technique ouverte, coordonnée et efficace.
Face à un environnement extérieur complexe, il est nécessaire de renforcer les mesures anticycliques, de poursuivre une politique budgétaire proactive et de mener une politique monétaire prudente. Il est également indispensable d’adapter les politiques au bon moment, de stabiliser la demande globale et d’encourager la formation d’un marché intérieur fort.
La consommation joue un rôle fondamental au regard de son potentiel. Il est nécessaire de satisfaire la demande et d’améliorer la qualité des produits, en renforçant le développement de secteurs de services tels que l’éducation, les retraites, les soins de santé, la culture et le tourisme.
La nouvelle réforme de l’impôt sur le revenu devrait être mise en œuvre pour accroître la consommation des particuliers. Les Chinois disposent d’une base solide pour l’emploi. La réduction des droits de douane sur certains biens de consommation a également ajouté de la vitalité au marché de la consommation. Les technologies du numérique et de la réalité virtuelle ont facilité la création de nouvelles entreprises et de nouveaux modèles de consommation, améliorant ainsi le degré de confort.
Cependant, le marché de la consommation intérieure est également confronté à des contraintes. Le revenu moyen par habitant des zones urbaines a diminué. Les revenus de la classe moyenne, qui ont un impact sur les moyennes et grandes entreprises, ont diminué. Les actifs financiers ont chuté avec les fluctuations des marchés boursiers et le prix des biens immobiliers, ainsi que des loyers, reste élevé, faisant pression sur les consommateurs.
Le ralentissement des prix des logements résidentiels et commerciaux a affaibli la consommation de produits tels que les meubles et les appareils ménagers. Des facteurs, comme la restriction des achats et un marché incertain, ont également touché le secteur automobile, moins sollicité par les consommateurs. Mais dans l’ensemble, il existe un énorme potentiel lié à la consommation, en particulier sur les services, qui a maintenu un rythme de croissance relativement élevé. L’offre et la demande poussent l’industrie manufacturière à développer le moyen et haut de gamme, les investissements s’étant accrus dans des programmes scienti fi ques et technologiques. L’investissement dans la résolution des problèmes liés aux technologies et l’amélioration des innovations a augmenté. Comme les mesures favorisant les entreprises privées ne cessent d’être mises en œuvre, l’environnement des investissements s’améliorera.
Les nouveaux accords commerciaux, voulus par les États-Unis, obligent les pays à ajuster leur politique économique, ce qui conduit à un ralentissement de l’économie mondiale. La Chine a pris l’initiative d’intensi fi er ses réformes et de s’ouvrir toujours plus au monde. Elle collabore avec d’autres pays dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », a finde créer des opportunités de coopération internationale.
Avec la publication des règles sur la propriété intellectuelle, l’attractivité de la Chine pour les investissements étrangers sera renforcée. Cependant, les frictions commerciales affecteront progressivement les exportations chinoises, impactant ainsi le commerce extérieur. CA
*L’auteur est directeur adjoint du Département des prévisions économiques du Centre national des informations.