par Ehizuelen Michael Mitchell Omoruyi
Alors que la Chine célèbre ses 40 ans de réforme et d’ouverture, elle partage un développement mutuel avec l’Afrique
Il y a trois ou quatre décennies, l’impression de base de la Chine pour beaucoup d’étrangers se résumait aux films de kung-fu. Cependant, les choses ont changé et le pays s’est aujourd’hui transformé en une terre de trains à grande vitesse,de gratte-ciel et d’économie à forte croissance. Alors que le peuple chinois marque le 40eanniversaire de la mise en œuvre de sa politique révolutionnaire de réforme et d’ouverture, il y a une volonté de bâtir une communauté de destin partagé pour l’humanité. La politique de longue date de réforme et d’ouverture n’a pas seulement apporté à la Chine un développement rapide et durable, mais elle lui a également permis d’apporter une dynamique plus forte à l’économie mondiale. Pour cette raison, la Chine est considérée comme le champion du développement parmi les économies émergentes.
Au cours de ces quarante dernières années,le PIB de la Chine a atteint en moyenne une croissance de 9,5 %. En ce qui concerne le commerce extérieur, le pays a enregistré une croissance annuelle dépassant les 14,5 %en dollars américains. Au cours de ces dix dernières années, avec la puissance de la Chine en matière de main-d’œuvre, de capitaux, de marché et de technologie, la nation a contribué en moyenne à hauteur de 30 %dans la croissance annuelle de l’économie mondiale, partageant les bénéfices de son développement avec le reste du monde.Par ailleurs, la part du pays dans l’économie mondiale est passée de 2,7 % à 16 %,son PIB par personne a dépassé les 8 800 dollars en 2017 et au cours des quarante dernières années, un total de 800 millions de Chinois ont été sortis de la pauvreté, ce qui correspond à plus de 70 % de la réduction mondiale de la pauvreté, d’après les données des agences gouvernementales chinoises et de la Banque mondiale.
Désormais, en tant que plus grande économie émergente au monde, la Chine est en train de passer d’une croissance de grande rapidité à une croissance de grande qualité. Les données du Bureau national des statistiques de Chine montrent que le pays a maintenu un taux de croissance économique moyen de 6,9 % en 2017 et de 6,8 %au premier trimestre 2018.
En faisant cela, la Chine s’est engagée à ouvrir encore davantage son économie par des mesures concrètes pour promouvoir une prospérité partagée. Lors de son discours au Forum de Bo’ao pour l’Asie au mois d’avril,le Président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine allait améliorer l’environnement d’investissement pour les investisseurs étrangers, réduire de manière significative les droits de douane pour l’importation des véhicules et faire diminuer ceux pour les autres marchandises. Le Président a ajouté que le peuple chinois continuerait de s’ouvrir et développerait la coopération avec l’économie mondiale en apportant une attention égale entre les « importations »et « l’internationalisation ».
Une Chine ouverte est clairement en meilleure position pour partager les bénéfices de sa réforme et de son développement avec le monde en général, et en particulier avec les économies africaines. Par ailleurs,la réforme fait écho à la tendance mondiale à la paix, à la coopération et au développement. La Chine a apporté une nouvelle dynamique à l’économie mondiale par le biais d’une série de programmes pragmatiques,dont le plus représentatif est l’initiative des Nouvelles Routes de la soie. La trajectoire impressionnante du développement de la Chine offre un modèle de développement alternatif pour les économies africaines, où la présence de la Chine s’est considérablement renforcée au cours de ces dernières années. La connexion entre les quatre décennies de réforme et d’ouverture de la Chine avec le réveil des économies africaines est perçue comme la raison pour laquelle la Chine a contribué de façon considérable à la transformation de l’histoire économique de l’Afrique d’un « continent sans espoir »en un « continent en plein essor ».
D’après l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’édification d’infrastructures de niveau mondial et la facilitation du commerce devraient permettre au commerce intra-africain de passer de moins de 12 %actuellement à près de 50 % d’ici 2045. La part africaine dans le commerce mondial pourrait également passer de 2 % à 12 %.Pour accomplir cela, l’Afrique doit répondre aux lacunes infrastructurelles sur le continent, afin d’atteindre complètement l’OMD n°9 (« Bâtir des infrastructures résilientes,promouvoir une industrialisation durable et développer l’innovation »), ainsi que l’aspiration n°2 de l’Agenda 2063.
Le gouvernement chinois a accéléré et intensifié ses efforts pour apporter une contribution substantielle aux infrastructures à travers l’Afrique, des réseaux de distribution aux oléoducs, en passant par les aéroports, les ports, les routes, les raffi-neries, les chemins de fer et la production d’électricité. Par exemple, Djibouti constitue la porte d’entrée de l’Éthiopie, un pays enclavé dont l’économie fait partie de celles connaissant la croissance la plus rapide en Afrique. Près de 90 % du commerce de l’Éthiopie transite par Djibouti. Grâce à la contribution substantielle de la Chine aux infrastructures, le temps de transport par la route nécessaire aux échanges commerciaux, qui durait autrefois trois jours, a été réduit à environ douze heures.
Le modèle de développement des infrastructures de la Chine a aidé la croissance de l’Afrique, soutenant « l’essor africain » qui a émergé au cours de ces dernières années.Au cours des quatre dernières décennies,l’importante population de la Chine a été le moteur de son impressionnante croissance. Si les économies africaines souhaitent connaître un miracle économique similaire, les dirigeants africains doivent investir suffisamment dans le développement du plus grand atout de l’Afrique : sa jeune population. En effet, un succès sans successeur n’est qu’un échec.
Dans une économie mondiale basée sur la connaissance, il faut développer la maind’œuvre pour être concurrentiel. La coopération dans le partage des connaissances entre la Chine et l’Afrique peut devenir un nouveau moyen pour renforcer un modèle de coopération mutuellement bénéfique,accélérer l’industrialisation de l’Afrique et améliorer sa capacité de développement indépendant, tout en apportant les équipements, les technologies et les produits chinois aux nations africaines par le biais de la coopération capacitaire industrielle.
La société internationale de conseil et de management McKinsey & Company estime qu’en 2017, il y avait près de 10 000 entreprises chinoises en Afrique. Celles-ci ont créé de nombreux emplois pour la population africaine et fait preuve d’une prouesse remarquable dans les secteurs, comme les infrastructures, l’agriculture, les télécommunications, la technologie de communication des informations, les services et la production manufacturière.
Lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine,qui s’est déroulé en Afrique du Sud en décembre 2015, Xi Jinping a inauguré une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant entre la Chine et l’Afrique, une stratégie formulée pour créer une prospérité commune. La Chine a étayé cette proposition par un fonds de 60 milliards de dollars pour les principaux projets de capitaux,liés au développement de la capacité économique locale.
Les avancées considérables dans la coopération sino-africaine est une preuve évidente de l’interdépendance et de la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique. Alors que le peuple chinois célèbre ses quatre décennies de réforme et d’ouverture, les dirigeants africains rappelleront peut-être à l’Occident,qu’ils apprécient l’importance grandissante de la Chine comme partenaire principale de développement. CA