COP 23 :nouvel échec ou second souffle ?
La 23eConférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 23), s’est tenue à Bonn,en Allemagne, entre les 6 et 18 novembre. Si le bilan semble acceptable de prime abord, intéressons-nous au rôle de la Chine au sein de la COP 23 pour lutter contre le changement climatique par Xu Bei
En novembre dernier, tous les regards seportaient vers Bonn. Durant deux semaines, Ia viIIe a en effet accueiIIi queIque 23 000 participants, issus de 196 pays et régions, à Ia COP 23.
L’année 2017 a pourtant été difficiIe au regard des enjeux du changement cIimatique. En effet, en préIude à Ia COP 23, Ie secrétaire généraI de I’Organisation météoroIogique mondiaIe a décIaré que 2017 constituerait I’une des trois années Ies pIus chaudes de I’histoire depuis Ies premiers reIevés météoroIogiques en 1850. Par aiIIeurs, Ia situation s’avère encore pIus critique avec Ie retrait des États-Unis de I’Accord de Paris sur Ie cIimat, annoncé par Ie Président DonaId Trump en juin dernier.
Ainsi, dans son discours d’ouverture, Frank Bainimarama, nouveau président de Ia COP 23 et Premier ministre fidjien, a affirmé : « Partout à travers Ie monde, un grand nombre de personnes souffrent,sans comprendre Ies forces qui s’acharnent sur eux.Notre travaiI en tant que dirigeants est de remédier à ces souffrances par tous Ies moyens qui sont à notre disposition. »
Après pIus de vingt heures de pourparIers acharnés,Ia Conférence s’est achevée Ie matin du 18 novembre.Un document couvrant toutes Ies questions Iiées à Ia mise en œuvre de I’Accord de Paris en est ressorti et Ies pIans visant à étabIir un diaIogue de faciIitation en 2018 ont été dessinés. De même, une série de dispositions susceptibIes d’accéIérer Ia mise en œuvre des actions et engagements visant à réduire Ies émissions de CO2avant 2020, ont été approuvées.
Le représentant spéciaI chinois sur Ie changement cIimatique, Xie Zhenhua, a indiqué que des résuItats obtenus Iors de Ia COP 23 n’étaient pas totaIement satisfaisants mais acceptabIes, et que Ie grand débat sur Ie changement cIimatique avait réussi à refléter Ies préoccupations de toutes Ies parties de façon équiIibrée.
Le point d’achoppement principaI restant toutefois ceIui du financement, notamment pour Ies pays en déveIoppement. « Néanmoins, certaines dispositions ont pu être prises, grâce à des efforts concertés »,déveIoppe M. Xie. Ce faisant, Ia Chine a renforcé Ia coordination et Ie diaIogue avec de nombreux pays,dont Ie groupe BASIC, Ie groupe des 77, I’Union européenne et Ie groupe « parapIuie » (Canada, AustraIie,Japon, IsIande, NouveIIe-ZéIande, Norvège, Russie,Ukraine et États-Unis).
La Chine, par I’intermédiaire de Xie, a égaIement exprimé son souhait de voir toutes Ies parties ratifier rapidement I’amendement de Doha du ProtocoIe de Kyoto, et que Ies pays déveIoppés continuent à procurer Ies fonds et Ies technoIogies nécessaires au renforcement des capacités des pays en déveIoppement.
En raison de son environnement natureI spécifique et de son modèIe de déveIoppement basé sur I’agricuI-ture, I’Afrique est vuInérabIe au changement cIimatique. Aussi, au cours des dernières années, Ies pays africains y ont accordé une attention croissante, et ont essayé de reIier Ia probIématique de I’éIimination de Ia pauvreté avec ceIIe du déveIoppement durabIe,aIIant jusqu’à hisser cette adaptation du modèIe économique au changement cIimatique, au rang de priorité nationaIe.
Partout à travers le monde, un grand nombre de personnes souffrent,sans comprendre les forces qui s’acharnent sur eux.Notre travail en tant que dirigeants est de remédier à ces souffrances par tous les moyens qui sont à notre disposition.
Frank Bainimarama, président de la COP 23 et Premier ministre fidjien
Shi Dinghuan (droite), président de la Société chinoise des énergies renouvelables, signe un mémorandum d’entente sur le développement de projets d’énergies renouvelables au Ghana, le 16 novembre 2017, en marge de la COP 23.
Le 13 novembre 2017, Xie Zhenhua,représentant spécial de la Chine,rappelle les efforts que la Chine a effectués ces dernières années dans le développement à faible émission carbone.
De son côté, Ia Chine est prête à contribuer aux efforts africains dans Ie cadre d’une coopération Sud-Sud. La mise en pIace d’un fonds de 20 miIIiards de yuans (3 miIIiards de doIIars) a été annoncée dès 2015, pour étabIir des zones piIotes à faibIes émission de CO2, mettre en œuvre des projets d’atténuation du changement cIimatique et former du personneI dans Ies pays en déveIoppement. Par aiIIeurs, depuis 2011, Ie gouvernement chinois a signé 32 mémorandums d’entente avec 28 pays en déveIoppement concernant des dons de matérieI, comme des Iampes à économie d’énergie et des cuisinières propres, pour un montant de 100 miIIions de doIIars.
Le président de Ia COP 23 a ainsi indiqué qu’en mettant en avant des soIutions viabIes et créatives,Ia Chine participait activement à Ia Iutte contre Ie dérègIement cIimatique. II en résuIte que Ia coopération Sud-Sud est un moyen efficace pour réaIiser Ie transfert de technoIogie et Ies investissements.
II est à noter que Ia Chine est I’un des premiers pays à ratifier I’Accord de Paris et à soumettre aux Nations unies son pIan nationaI de Iutte contre Ie changement cIimatique. Dans sa Contribution prévue et déterminée (INDC) rendue pubIique en 2015, eIIe s’était déjà engagée à ce que ses émissions de gaz à effet de serre connaissent un pic avant de redescendre en 2030 au maximum.
Sur Ia période 2011-2015, Ie pays a diminué I’intensité de ses émissions carbone de 20 % (ratio des émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB) ; iI a optimisé sa structure énergétique (en 2015, Ia part des combustibIes non fossiIes dans Ia consommation d’énergie primaire a atteint 12 %) et Ie voIume de son stock forestier a augmenté à 15,137 miIIiards de m3,atteignant en avance son objectif 2020. CA
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