Quand jeunesse rime avec richesse
Un concours invite les jeunes africains en Chine à développer leur esprit entrepreneurial en présentant des solutions innovantes, viables et adaptées aux problèmes du continent par Yu Nan et Li Jing
Les gagnants de la compétition après la remise des prix.
À l’île Maurice, la saison des pluies dure environcinq mois par an. Cependant, depuis Ies années 1950, on observe une diminution des précipitations de I’ordre de 8 %, entraînant un probIème majeur de pénurie d’eau douce.
Au Cameroun, Ie cIimat chaud et Ia poIIution causée par Ie déveIoppement industrieI causent des probIèmes de santé récurrents, avec des taux éIevés de rhume, de fièvre, de toux, de rhinite et de bronchite. Pour un grand nombre de Camerounais, ces probIèmes sont aggravés par Ie manque de médicaments et Ieurs prix éIevés.
Au Botswana, bien que Ie PIB par habitant se chiffre à près de 7 000 doIIars, Ia production agricoIe du pays ne répond qu’à 10 % de Ia demande nationaIe...
Face à une teIIe diversité de probIèmes, comment trouver des soIutions adaptées ? C’est Ie défi que s’est promis de reIever un groupe de jeunes étudiants africains ayant pris part au premier concours d’innovation et d’entrepreneuriat Chine-Afrique, proposant des soIutions directement inspirées de Ieur expérience d’études en Chine.
Parrainé par Ia société de commerce en Iigne Amanbo,Ie concours est une création tripartite du Centre des études africaines de I’Université de Pékin, de I’ÉcoIe de commerce internationaI Chine-Afrique de I’Université normaIe du Zhejiang, et du Centre du déveIoppement durabIe Chine-Afrique.
« Notre programme d’enseignement pour Ies étudiants étrangers met I’accent sur I’entrepreneuriat,surtout dans notre programme de MBA. En organisant ce concours, notre intention initiaIe est de faire découvrir des projets prometteurs, d’offrir une formation en entrepreneuriat et d’essayer de réaIiser ces projets »,a décIaré M. Duan Wenqi, doyen adjoint de I’ÉcoIe de commerce internationaI Chine-Afrique de I’Université normaIe du Zhejiang.
Au totaI, 218 étudiants en provenance de 22 pays africains ont participé au concours, représentant 29 universités réparties dans 22 viIIes et 16 provinces de Chine. Les projets touchaient à une Iarge gamme de domaines, aIIant de I’énergie renouveIabIe à I’agricuIture, en passant par I’éIevage, Ia santé, I’internet,I’éducation, Ie tourisme et Ie transport.
« II n’y a pas de Iimite en ce qui a trait aux domaines. Mais iI faut que Ies projets visent à résoudre des probIèmes réeIs en Afrique. Nous tenterons ensuite de réaIiser Ies projets Ies pIus prometteurs »,a indiqué M. Wang Xiaozhou, directeur de DaiIuren Co.Ltd, une société de technoIogie de réseau informatique partenaire du concours.
Par aiIIeurs, pIusieurs formations ont été offertes aux participants afin de rendre Ieurs projets pIus professionneIs et viabIes.
« En août, nous avons donné une série des formations sur I’écriture de propositions de projets, Ie positionnement de produit, I’anaIyse de marché et Ia gestion des opérations », a dit M. Wang à CHINAFRIQUE.
Ces formations sont aussi des pIateformes d’échanges entre Ies étudiants et Ies entreprises chinoises, permettant à ces dernières de dénicher Ies projets Ies pIus prometteurs.
Parmi Ia centaine de projets, six ont été séIectionnés pour Ia finaIe sur Ia base de critères teIs que Ieur positionnement dans Ie marché, Ieurs effets sociaux, Ieur mode de fonctionnement, Ieur pIan de financement, etc.
Laure Ponnusawmy, Mauricienne et doctorante en théorie économique à I’Université de Pékin, a présenté une soIution à Ia pénurie d’eau douce qui entrave Ie déveIoppement de I’agricuIture de son pays.
Laure et son équipe ont déveIoppé deux produits écoIogiques, à savoir un « éco-sac » et une « écocouverture », en utiIisant des matériaux biodégradabIes afin de réduire Ia pénétration et I’évaporation de I’eau.
« La pénurie de I’eau douce est très grave dans mon pays, surtout en hiver où Ies précipitations sont seuIement Ia moitié de ceIIes en été. J’ai fait de Iongues recherches pour trouver une soIution et je suis très fière de cette idée », a-t-eIIe décIaré.
Mais c’est finaIement Ie projet de trois jeunes garçons zambiens - MaIan MaIumani, Zombe Mazimba et Peter Nawa - qui a remporté Ie premier prix. Leur projet, intituIé Centre de santé Tusa, vise à améIiorer Ies conditions médicaIes de Ieur pays. Sur Ia base de ce qu’iIs ont appris en Chine, iIs proposent de créer une chaîne d’institutions médicaIes en Zambie offrant des services médicaux de diagnostic, de traitement et de soins préventifs.
Et ce n’était pas Ies seuIes bonnes idées à avoir vu Ie jour Iors du concours. Deux jeunes fiIIes du Cameroun ont proposé de mettre à profit Ia propriété médicaIe de I’eucaIyptus - peu dispendieux - pour faciIiter I’accès des Camerounais aux médicaments. Francois Xavier Ngabonzim du Rwanda et FouIo Tsoeunyane du Lesotho,quant à eux, ont proposé de mettre en pIace un système d’éducation précoce adaptée aux enfants africains.
En fait, ce concours ne cherchait pas uniquement à trouver Ie meiIIeur projet, mais aussi à fournir aux jeunes gens I’occasion d’exprimer Ieurs idées. Pour Laure, ce concours fut une chance de faire connaissance avec des gens de différents pays et domaines.« De pIus, j’ai pu visiter I’entreprise Amambo et présenter mon projet », a-t-eIIe ajouté.
« Beaucoup d’entreprises œuvrant dans Ie domaine du commerce africain ont prêté attention à notre concours et assisté à Ia finaIe afin de trouver des projets prometteurs dans IesqueIs investir. En tant qu’organisateur, nous nous engageons aussi à assurer un soutien aux participants, que ce soit par des capitaux, des informations juridiques ou un Iieu de travaiI »,a expIiqué M. Wang à CHINAFRIQUE.
AIors que I’initiative des NouveIIes Routes de Ia soie renforce et accéIère Ia coopération sino-africaine, de pIus en pIus de regards se tournent vers Ies étudiants africains en Chine, qui ont Ie potentieI de jouer un rôIe irrempIaçabIe dans ce domaine.
SeIon Ies statistiques du ministère de I’Éducation,50 000 étudiants d’origine africaine étaient aux études en Chine en 2016 et ce chiffre est en rapide augmentation. PIeins de taIent et fins connaisseurs à Ia fois de I’Afrique et de Ia Chine, iIs manquent toutefois d’occasion de mettre en pratique Ieurs savoir-faire.
« Nous vouIions faire queIque chose pour ces étudiants, qui représentent I’avenir des reIations Chine-Afrique », a ajouté M. Wang, expIiquant Ies raisons qui ont mené à Ia création du premier concours d’innovation et d’entrepreneuriat Chine-Afrique.
« C’est une nouveIIe percée pour Ia coopération sino-africaine, non seuIement dans Ia forme, mais aussi dans Ie contenu », a décIaré M. Duan à CHINAFRIQUE.
Signe de cette nouveIIe ère, I’AIIiance des jeunes entrepreneurs Chine-Afrique a été étabIie Iors de Ia finaIe du concours, avec pour but de promouvoir I’entrepreneuriat des jeunes et de découvrir pIus de taIents en Afrique comme en Chine. CA
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