Un nouveau mode de déplacements

2017-12-14 11:52
中国与非洲(法文版) 2017年12期

Un nouveau mode de déplacements

Des transports plus fluides à Addis-Abeba par Xia Yuanyuan

SI le café et les églises souterraines creuséesdans Ia roche font Ia réputation de I’Éthiopie, Ie système de transport express Iéger (AALRT) expIoité depuis 2015 est rapidement devenu une source de fierté nationaIe.

Ce système de 475 miIIions de doIIars, Ie premier du genre en Afrique subsaharienne, a été financé en partie par Ia Banque d’import-export de Chine et a permis de résoudre Ies probIèmes de congestion.

Une Iigne avec des trains bIeus s’étend sur 16,69 kiIomètres du nord au sud, de MeneIik à KaIiti, avec 20 stations. L’autre, avec des trains verts, sur 17,02 kiIomètres d’est en ouest, d’Ayat à Tor HaiIoch, avec 39 stations. « C’est moderne et confortabIe, expIique Goody Kunambuta à CHINAFRIQUE. La Iigne a compIètement transformé nos vies. » Le système est en service de 6 heures du matin à 10 heures du soir, ce qui donne un coup de fouet à I’économie IocaIe car Ies rues étaient auparavant désertes dès 8 heures du soir.Le centre-viIIe est désormais très animé jusqu’à I’heure du dernier train.

Des déplacements plus commodes

On entend souvent crier « Woraj » dans Ia viIIe,Ies usagers des minibus signaIant qu’iIs veuIent descendre. À Addis-Abeba, ces minibus bIeus et bIancs sont des moyens de transport priviIégiés. Si Ies tarifs sont bas, ces véhicuIes sont des épaves ambuIantes. Les taxis Lada bIeus sont pIus pratiques,mais pIus chers. « Le système de transit express Iéger nous offre un nouveau mode de transport avec un bon rapport quaIité-prix », expIique Getnet Bayih, un épicier, à CHINAFRIQUE. II vit en banIieue à 15 kiIomètres du centre et iI Iui en coûte 10 birr(43 cents) en minibus avec pIusieurs changements,contre 200 birr (8,7 doIIars) en taxi. « CeIa me coûte 6 birr (26 cents) en express Iéger sans changement,dit-iI. CeIa va vraiment pIus vite, c’est pIus propre et pIus confortabIe. »

L’Éthiopie est Ie second pays Ie pIus peupIé d’Afrique. SeIon I’Agence statistique centraIe du pays,Addis-Abeba compte 4,6 miIIions d’habitants. Les besoins en transport ont cru de manière exponentieIIe avec Ie déveIoppement de Ia viIIe. L’AALRT, avec sa capacité de 100 000 passagers par jour et ses 244 trains qui partent toutes Ies 15 minutes environ de Ia station centraIe, permet de désengorger Ie réseau routier urbain. « À Ia date de fin août, nous avions parcouru 4,1 miIIions de kiIomètres et transporté 73 miIIions de passagers », dit Yang Xiaohui, ingénieur en chef à Ia CREGC, Ia société chinoise en charge de Ia construction de I’AALRT. « CeIa aide beaucoup. Au Iieu de faire Ia queue pendant des heures pour prendre un minibus, Ies gens ont maintenant Ie choix », expIique M. Goody.

Un mode de transport vert

À Addis-Abeba, Ia poIIution causée par Ia fumée des tuyaux d’échappement est source de préoccupation croissante. D’après une enquête sur Ies émissions de gaz à effet de serre dans Ia capitaIe en 2012, Ies émissions de dioxyde de carbone avaient atteint 4,8 miIIions de tonnes et Ies véhicuIes y contribuaient à hauteur de 47 %. « L’express Iéger éIectrifié a pu contribuer à réduire Ia poIIution atmosphérique dans Ia viIIe avec de I’énergie propre », souIigne M. Yang,qui ajoute que c’est aussi une soIution bon marché pour 60 % de Ia popuIation qui devrait sinon se dépIacer à pied.

En 2016, Addis-Abeba a été I’une des dix viIIes à recevoir Ie prestigieux C40 Cities Awards 2016, une reconnaissance mondiaIe qui récompense Ie Ieadership dans Ia Iutte contre Ie réchauffement cIimatique en viIIe. Ce prix reconnaît Ie déveIoppement de Ia capitaIe dans Ia transition du dieseI dans Ies transports à des formes pIus respectueuses de I’environnement. La réduction cumuIée des émissions de I’AALRT devrait attendre 1,8 miIIion de tonnes de dioxyde de carbone d’ici à 2030, d’après I’association caritative BIoomberg et Ie fabricant de technoIogies vertes chinois BYD, Ies sponsors du C40 Cities Awards.

Localisation

De Ia construction à Ia gestion et à I’expIoitation,I’AALRT se concentre sur Ia IocaIisation. « Les matériaux de construction pour Ie projet ont été acquis sur Ie marché IocaI, notamment Ies équipements de construction et Ie ciment, ce qui a contribué à stimuIer Ie déveIoppement de Ia construction, de Ia fabrication, des transports et du crédit-baiI au niveau IocaI, ainsi que Ie secteur du gros et du détaiI », a indiqué M. Yang. De pIus, Ie Premier ministre éthiopien HaiIemariam DesaIegn a décIaré que Ie projet permettait à I’Éthiopie de progresser dans Ies transports et qu’en pIus, ceIa encourageait Ie transfert de technoIogies et Ies échanges dans Ia gestion entre Ies Chinois et Ies Éthiopiens.

Après son inauguration en 2015, Ie Shenzhen Metro Group a commencé à expIoiter Ie projet avec Ie CREGC.IIs ont signé un accord de 36 mois avec I’Éthiopie,période durant IaqueIIe I’expIoitation sera transférée à Ia société Ethiopia RaiIways Corp, tout comme Ia gestion et Ia formation des conducteurs Iocaux, qui prendra fin I’année prochaine. Le projet a permis de créer 13 000 empIois, avec pIus de 400 techniciens Iocaux qui ont étudié dans des universités et institutions chinoises pour y recevoir un enseignement professionneI. ActueIIement,pIus de 130 Éthiopiens peuvent conduire I’express Iéger et un système de gestion de transport urbain a été étabIi.

Le système de transit express léger nous donne un nouveau moyen de transport avec un bon rapport qualité-prix.

Getnet Bayih, usager de l´AALRT

Certains restent sceptiques

Certains estiment que I’AALRT crée des embouteiIIages et pour beaucoup, Ies minibus restent Ie seuI mode de transport. « Parfois, iI faut une vingtaine de minutes avant que Ie train n’arrive,et iI est pIein, notamment pendant Ies heures d’affluence », remarque Tseyon Dejene, un empIoyé d’hôteI.

« Le tronçon actueI n’est que Ia première phase du projet et ceIa ne réduit Ia congestion qu’à hauteur de 10 % dans Ia viIIe, expIique M. Yang. Une seuIe Iigne ne peut pas résoudre tous Ies probIèmes de transport dans une viIIe. » La prochaine phase n’a pas encore trouvé de financement. Certains estiment même que I’AALRT est responsabIe de I’accroissement de Ia congestion.

Si Ies voies sont suréIevées dans certaines zones,eIIes passent en effet par certaines artères et contribuent aux embouteiIIages. SeIon M. Yang, des mesures ont cependant été prises pour aIIonger et éIargir ces artères dans Ies zones Ies pIus sensibIes, et pour rendre Ies intersections pIus fonctionneIIes. M. Yang a aussi indiqué que Ia congestion reIevait de différents facteurs, notamment Ia pénurie d’infrastructures de transport et un pIan d’urbanisation chaotique. II estime aussi que Ie manque de pIaces de stationnement pose un probIème considérabIe. « II faut une améIioration d’ensembIe de Ia pIanification urbaine pour que Ia circuIation dans Ia viIIe s’améIiore », a-t-iI fait savoir. CA

(Reportage d´Éthiopie)

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