Coopération dynamique et amicale

2017-05-09 02:13IbrahimaMbodj
中国与非洲(法文版) 2017年1期

Coopération dynamique et amicale

Le Sénégal, un partenaire important de la Chine en Afrique par Ibrahima Mbodj

Ces dernières années, la coopération entre la Chine et le Sénégal a connu un développement fulgurant et vigoureux, a indiqué son excellence Zhang Xun, ambassadeur chinois au Sénégal. Il s’exprimait au cours d’un séminaire, tenu à Saly Portudal (80 km à l’est de Dakar) les 17 et 18 décembre, sur le rôle des médias dans la coopération sino-sénégalaise. Selon M. Zhang, les deux parties se sont profondément associées pour la sauvegarde des acquis du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), de décembre 2015, et la réalisation du Plan Sénégal Émergent (PSE), identif i ant les domaines prioritaires de coopération, dont la construction d’infrastructures et l’industrialisation.

Parmi les résultats de ce partenariat gagnantgagnant, on peut citer le tronçon de 18 km de l’autoroute reliant le nouvel aéroport international de Sindia, f i nancé et réalisé par la partie chinoise et mis en service en octobre dernier. Les travaux de l’autoroute Thiès-Touba (113 km) et des tronçons entre le nouvel aéroport et Thiès (16,5 km) et Sindia-Mbour (39 km) sont également en cours de construction. Ce qui fera 160 km d’autoroutes nouvellement construites d’ici f i n 2020. D’autres projets structurants sont également dans les tiroirs de la coopération sino-sénégalaise, tels le pont de Foundiougne long de 1 350 mètres et dont les travaux de construction démarreront début 2017. À terme, le Sénégal veut relier toutes ses grandes villes par un réseau d’autoroutes, pour désenclaver complètement les régions de l’intérieur.

Par ailleurs, un parc industriel a été construit à Diamniadio, à 30 km de Dakar, par une entreprise chinoise. L’ambassadeur Zhang Xun a assuré que « La partie chinoise partagera avec ses amis sénégalais son expérience de construction et de gestion de parcs industriels et encouragera les entreprises manufacturières chinoises performantes à s’y installer au plus tôt ». L’ambassadeur a également rappelé que peu après le Sommet de Johannesburg, la partie chinoise avait travaillé à la mise en œuvre des acquis du sommet au Sénégal. En mai dernier, le conseiller d’État chinois Yang Jiechi est même venu à Dakar pour déf i nir avec le Président Macky Sall et le Premier ministre Mahamad Boun Abdallah Dionne les étapes de la mise en œuvre des projets de coopération bilatérale.

Entreprises chinoises au Sénégal

La Chine cherche à promouvoir une coopération gagnant-gagnant. C’est pourquoi, a indiqué M. Zhang, dans sa coopération avec le Sénégal, elle poursuit une politique de « sincérité, pragmatisme, amitiéet franchise ». Actuellement, quarante entreprises chinoises installées au Sénégal ont créé 3 000 emplois locaux. De plus, 140 Sénégalais ont été formés en Chine cette année et des entreprises chinoises comme CRBC et Huawei ont octroyé des bourses à des étudiants sénégalais pour faire des études ou suivre des formations techniques en Chine. Et à partir de l’année prochaine, le nombre de bourses du gouvernement chinois passera de 50 à 60.

Aujourd’hui, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Sénégal avec un volume d’échanges de 2 milliards de dollars américains sur les dix premiers mois de l’année 2016. Pourtant, en 2012, elle n’était qu’à la 24eplace. Quant aux exportations sénégalaises vers la Chine, elles ont atteint les 150 millions de dollars, soit une croissance de 49 %. Et pour promouvoir l’exportation des produits sénégalais en Chine, le gouvernement chinois a accordé un accès en franchise de droits de douane à 95 % de produits sénégalais, soit plus de 7 000 lignes tarifaires qui en ont bénéf i cié a souligné l’ambassadeur de Chine.

La Chine permet au Sénégal (et à l’Afrique) de rompre son face à face avec les bailleurs de fonds traditionnels et d’obtenir des prêts à des conditions moins contraignantes. En guise d’exemple, le f i nancement de l’autoroute Thiès-Touba (113 km) par Exim Bank China à hauteur de 634 millions d’euros (416 milliards de Fcfa) à un taux d’intérêt de 2 % sur 25 ans et un différé de 5 ans. Dans le domaine des mines, des hydrocarbures récemment découvertes au Sénégal, de l’agriculture ou des délocalisations industrielles, une coopération féconde peut être nouée entre les deux pays. Et pour cela le déf i de la langue et de l’éloignement géographique doit être relevé entre autres.

Le Séminaire des médias sur la coopération sino-sénégalaise, à Dakar les 17 et 18 décembre 2016.

Échange de contenus

Le partenariat stratégique global entre le Sénégal et la Chine et les liens de coopération de plus en plus étroits entre les deux pays justif i ent donc un accompagnement par les médias, af i n de favoriser la compréhension et la conf i ance entre les peuples sénégalais et chinois. Étant donné que ce sont les médias qui forgent l’opinion publique et la perception que l’on a du monde, il est important que l’information diffusée soit vraie et dénuée de préjugés.

En 2016, des journalistes sénégalais ont été invités à participer à des séminaires ou à faire des reportages en Chine. Plusieurs conventions de partenariat ont été signées entre médias sénégalais et chinois. Ainsi, le bureau de l’agence de presse chinoise Xinhua a signé avec le site sénégalais Seneweb et le journal dakarois Le Quotidien des accords sur le partage de contenus tandis que le magazine CHINAFRIQUE et Le Soleil ont trouvé un accord sur l’impression et la distribution du magazine chinois au Sénégal. Radio Chine Internationale a également signé avec Le Soleil une convention pour un échange de contenus. De son côté, la Radiotélévision nationale du Sénégal (RTS), a diffusé plusieurs fois des contenus chinois et entretient un partenariat avec l’agence Xinhua.

Pour contribuer à l’approfondissement et à l’exemplarité des relations sino-sénégalaises, Elhadj Hamidou Kassé, ministre conseiller de la Communication du Président Macky Sall, a estimé que le partage des contenus d’information devrait être un aspect important du programme de coopération entre médias sénégalais et chinois. Selon ce dernier, le partenariat stratégique entre le Sénégal et la Chine demande l’implication des médias car ce sont des instruments privilégiés pour la connaissance et la conf i ance mutuelle, la promotion des valeurs d’amitié, d’ouverture et de solidarité. Selon M. Kassé, il existe une véritable « guerre mondiale » de l’information et il faut savoir en éviter les pièges et les présupposés allant dans le sens de l’intérêt de celui qui juge.

En effet, l’information est utilisée aujourd’hui comme une arme pour développer à dessein des préjugés négatifs, de fausses informations pour fabriquer une opinion défavorable (ou positive) sur des États et des individus. C’est pourquoi il est important de procéder à des échanges de contenus, à l’organisation de voyages de journalistes sur le terrain pour livrer la vraie information. M. She Mingyuan, conseiller culturel à l’ambassade de Chine au Sénégal s’est félicité du fait que de plus en plus de médias chinois (CCTV, RCI, Xinhua) s’installent en Afrique et cherchent à montrer la véritable image du continent, tandis que les médias sénégalais ouvrent de plus en plus une fenêtre sur la Chine. En retour dit-il, la partie chinoise invite des journalistes sénégalais en Chine pour leur permettre de voir le vrai visage du pays et des échanges de contenus se font de plus en plus dans les deux sens. CA

(Reportage du Sénégal.)