XIE YAHONG*
Ambiance électrique au Tadjikistan
XIE YAHONG*
Le 13 septembre 2014, Xi Jinping et Emomalii Rahmon participent à la cérémonie de mise en chantier de la 2etranche des travaux de la centrale thermique n°2 de Douchanbé.
Dans la périphérie de la capitale du Tadjikistan, le chantier de la deuxième tranche de la centrale thermique n°2 de Douchanbé a été mis sur pied. Ce projet, qui doit permettre d’alimenter toute la ville en électricité, est la « ligne vitale » de Douchanbé. Cette centrale, la plus grande du pays, est le fruit d’une coopération en matière de capacités de production entre la Chine et son voisin d’Asie centrale.
Malgré sa richesse en ressources naturelles, le Tadjikistan manque chroniquement d’électricité. Jusqu’ici, l’approvisionnement électrique du pays s’appuyait principalement sur son parc de centrales hydroélectriques, mais en hiver, lorsque le niveau des eaux baisse, la production électrique se réduit, provoquant des coupures. Des pénuries qui limitent le développement économique et social du Tadjikistan. C’est ce qui explique l’urgence, pour le gouvernement, de mettre en service des capacités supplémentaires de production électrique.
Sous l’impulsion des autorités des deux pays, le ministère de l’Énergie du Tadjikistan a fait appel à la société chinoise TBEA pour construire la centrale thermique n°2 de Douchanbé, mise en chantier en octobre 2012.
TBEA n’en est pas à son coup d’essai au Tadjikistan. La coopération bilatérale est déjà ancienne et s’appuie sur de bonnes relations et une confiance mutuelle. Avant la centrale thermique n°2, l’entreprise y a déjà effectué des travaux importants, comme le projet de ligne de transmission à haute tension de 500 kV qui traverse le pays.
Afin de mettre en service au plus vite la centrale thermique, un millier de techniciens et de travailleurs chinois ont mis en marche les deux groupes de générateurs de la première tranche de travaux au début et au milieu de l’année 2014, soit six moisavant le délai de mise en service défini par le contrat. Une contribution remarquable à l’amélioration des conditions de vie pour les habitants de Douchanbé.
Aujourd’hui, c’est la 2etranche des travaux qui est lancée, avec une mise en service prévue pour la fin 2017. Lorsqu’elle fonctionnera à plein régime, la centrale produira 2,2 milliards de kWh d’électricité toute l’année, cela pourra combler 60 % du déficit électrique que connaît le pays. Ce n’est pas tout : la vapeur produite sera récupérée et injectée dans un système circulatoire qui permettra de fournir en chauffage 4,3 millions de mètres carrés d’habitations et d’entreprises, soit 70 % des surfaces bâties du pays.
Xiao Zhi, responsable du chantier TBEA, explique que pour la mise au point de cette centrale, les ingénieurs chinois ont utilisé les techniques antipollution les plus avancées au monde, comme le dépoussiérage électrostatique par filet filtrant et la désulfuration des gaz émis par la combustion du charbon par voie humide. Grâce à ces technologies qui permettent un taux de dépoussiérage de 99,95 % et de désulfuration de 95 %, la centrale est en conformité avec les normes internationales. Par ailleurs, les émissions de polluants sont surveillées en direct, une mesure supplémentaire pour protéger efficacement l’environnement. De plus, le transport de l’électricité de la centrale jusqu’aux transformateurs de district se fait par lignes à haute tension de 220 kV, lesquelles permettent de réduire les déperditions. Le recyclage des cendres de charbon lui-même permet de dégager des rendements supplémentaires.
Les dirigeants chinois et tadjiks attachent une grande importance à ce projet, qui favorise le développement économique du Tadjikistan. En septembre 2014, le président chinois Xi Jinping a profité de sa visite d’État au Tadjikistan pour participer, avec le président Emomalii Rahmon, à la cérémonie de mise en chantier de la 2etranche de la centrale thermique n°2. Le président chinois a rappelé que cette centrale est non seulement le résultat remarquable de la coopération pragmatique entre la Chine et le Tadjikistan, mais aussi un symbole de l’amitié entre les peuples des deux pays. Le président Rahmon a pour sa part affirmé que ce projet promeut l’autonomie énergétique du Tadjikistan et représente un exemple de la coopération de haut niveau des deux pays.
Les Tadjiks se réjouissent également de cette avancée. M. Karimov, ancien expert dans le domaine électrique, a travaillé auprès de l’Administration de l’énergie du Tadjikistan. Aujourd’hui à la retraite, il continue de participer aux travaux de TBEA au Tadjikistan. Il explique que dans le cadre de ce projet, des groupes de travailleurs tadjiks ont été envoyés en formation à Xi’an (capitale du Shaanxi), où ils ont pu perfectionner leur savoir. Un certain nombre d’entre eux sont aujourd’hui d’excellents ingénieurs. Constatant que la centrale thermique est en bonnes mains, il est très heureux. « Nos amis chinois et moi sommes témoins de la construction de la centrale thermique. Les qualités professionnelles des Chinois, les équipements très avancés employés, m’ont fait une forte impression. Comme les habitants de Douchanbé, je me réjouis de ce succès », affirme M. Karimov.
Wang Jian, directeur de l’agence de TBEA au Tadjikistan, n’hésite pas à le souligner, en affirmant que les habitants de la capitale sont enthousiastes vis-à-vis de ce projet auquel ils apportent leur soutien, ce à quoi les constructeurs chinois sont sensibles et profondément reconnaissants. D’autre part, toujours selon ce responsable, l’ensemble des employés de l’entreprise sont heureux de contribuer à la construction de la Ceinture économique de la Route et la Soie et à la coopération de la Chine avec le reste du monde.
*XIE YAHONG est journaliste auQuotidien du Peuple.
Les ingénieurs chinois utilisent des techniques de dépollution parmi les plus avancées au monde, notamment le dépoussiérage électrostatique par filet filtrant et la désulfuration des gaz émis par la combustion du charbon par voie humide, respectivement efficaces à 99,95 % et à 95 %.