Un témoin de l’Histoire
Ai ping, ancien directeur du département international du Comité central du pCC.
Tous les partis politiques dans le monde font face aux mêmes défis et enjeux - la paix et le développement.
Ai Ping, ancien directeur du département international du Comité central du PCC
UNE fanfare militaire et une salve de
21 coups de canons. C’est avec ce genre de marques de reconnaissance que Ies nations se prouvent Ieur amitié. Mais quand iI s’agit de partis poIitiques, Ies amitiés se construisent pIus discrètement. Ainsi, bien que Ie Parti communiste chinois (PCC), I’un des pIus grands partis au monde, fête ses 95 ans Ie 1erjuiIIet, peu d’anecdotes sembIent avoir marqué ses échanges avec Ies autres partis. Ai Ping, un vétéran du PCC, se souvient cependant de nombreuses interactions entre Ie Parti et Ies partis africains. CeIui-ci a passé 30 ans à déveIopper Ies reIations extérieures du PCC. D’une certaine manière, sa carrière refIète Ia progression d’un des pIus céIèbres partis communistes du monde.
En 1977, M. Ai vient d’obtenir son dipIôme en Iangue angIaise Iorsqu’iI décroche son premier empIoi au département internationaI du Comité centraI du PCC. Ce département avait été créé en 1951, presque deux ans après Ia création de Ia RépubIique popuIaire de Chine, pour gérer Ies reIations extérieures du parti, en promouvant Ies échanges et Ia coopération avec Ies autres partis communistes à travers Ie monde. M. Ai est nommé au bureau des affaires ouest-asiatiques et africaines. Après seuIement deux mois, iI est témoin d’un changement historique dans Ia poIitique du parti.
Fin 1977, des représentants du FreIimo (Front de Iibération du Mozambique), parti au pouvoir au Mozambique, se rendent en Chine. Le FreIimo vouIait créer des Iiens avec Ie PCC, mais ce dernier se montrait hésitant. « À cette époque,Ie PCC avait pour poIitique d’uniquement créer des Iiens avec des partis communistes », raconte M. Ai à CHINAFRIQUE. « Ses reIations extérieures,dans une Iarge mesure, étaient au service du mouvement internationaI communiste. » Suivant cette poIitique, Ie PCC insistait pour faire de ce voyage une visite gouvernementaIe, pIutôt qu’un moment d’échange entre Ies deux mouvements,ce qui surprenait au Mozambique. Les Iiens étroits entre Ie Mozambique et I’URSS venaient égaIement compIiquer Ies reIations entre Ia Chine et Ie Mozambique,puisque Ie PCC s’opposait aIors à I’hégémonie de I’Union soviétique.
Toutefois, iI n’est jamais sage de refuser froidement un rameau d’oIiviers,et Ie parti dut repenser sa poIitique. Suite à ce voyage, Ie département internationaI et Ie ministère des Affaires étrangères proposent au Comité centraI du PCC de Iever Ies restrictions concernant Ies reIations du parti, en particuIier vis-à-vis des partis nationaIistes en Afrique sub-saharienne. « C’était un tournant dans I’histoire du PCC. À partir de ce moment-Ià,Ies reIations extérieures du parti n’étaient pIus uniquement basées sur Ie partage d’une idéoIogie, ou Ies objectifs du mouvement internationaI communiste », se souvient M. Ai. « II a commencé à servir Ia dipIomatie internationaIe du pays. Je me considère très chanceux d’avoir été témoin de ce changement. »
Le « cercIe d’amis » du PCC s’est dans unpremier temps ouvert aux partis nationaIistes, puis aux partis sociaux-démocrates, pour finaIement faire tomber Ies barrières idéoIogiques et incIure Ies partis bourgeois des pays déveIoppés. Aujourd’hui,Ie PCC a étabIi des reIations avec Ia pIupart des partis poIitiques dominants dans Ie monde. « Les échanges entre partis sont devenus un accès direct et une fenêtre permettant au PCC de comprendre Ie monde », confie M. Ai.
图8 为总氮的分析结果,由图8可以看出降雨开始时总氮为0.8mg/L,为Ⅲ类水体;降雨开始4小时后污染物浓度达到峰值1.4mg/L,为Ⅳ类水体;降雨开始6小时后,由于稀释作用,基本恢复为Ⅲ类水体。之后随着第二次降雨峰值的出现,水质有一定的恶化。总体而言,降雨径流对总氮的影响较小,一天中超过Ⅲ类水质时间约为6小时,降雨径流对总氮的浓度变化存在一定影响,但在可接受范围内。
Ai ping avec le président éthiopien, Mulatu Teshome.
Lorsque Ie PCC décide de s’ouvrir, M. Ai est convaincu que cette ouverture doit commencer par Ie continent africain. « Les pays africains sont des aIIiés natureIs du PCC, parce que Ies mouvements de Iibération nationaIe des pays africains étaient par essence Iiés au mouvement internationaI communiste », affirme-t-iI. En Afrique, Ies mouvements de Iibération nationaIe étaient principaIement menéspar des partis poIitiques africains. InfIuencés par Ia Chine et I’Union soviétique, beaucoup de pays africains vouIaient choisir Ia voie sociaIiste à I’issue des indépendances. La proximité des idéo-Iogies signifiait égaIement une proximité dans Ies objectifs de déveIoppement, ce qui faciIitait Ia mise en pIace de poIitiques de coopération,raconte M. Ai.
Les divergences idéoIogiques n’étaient pIus un obstacIe. « Ce n’était pas des partis communistes et Ies pays ne choisissaient peut être pas Ia voie communiste, mais tous Ies partis poIitiques dans Ie monde font face aux mêmes défis et enjeux - Ia paix et Ie déveIoppement. » Grâce à cette poIitique d’ouverture, M. Ai a voyagé dans pIus de 40 pays africains et a accueiIIi de nombreux amis africains en Chine. « Notre travaiI consiste à Ieur montrer Ia vraie Chine, et partager avec eux Ies bonnes et Ies mauvaises expériences du PCC »,expIique M. Ai. SeIon Iui, iI est essentieI que Ies pays africains trouvent Ieur propre voie, et des partis poIitiques sont pour ceIa nécessaires.
L’un des pIus anciens amis du PCC est Ie FDRPE (Front démocratique révoIutionnaire des peupIes éthiopiens), arrivé au pouvoir en 1991. Une première déIégation du FDRPE se rend en Chine en 1994 pour s’inspirer du déveIoppement ruraI chinois. M. Ai organise Ieur voyage en Chine et Ies accompagne tout au Iong de Ieur séjour. Trois ans pIus tard, Iorsqu’iI se rend en Éthiopie,ses amis de Ia déIégation Iui disent avoir trouvé « un chemin éthiopien pour Ie déveIoppement » grâce à ce qu’iIs ont appris en Chine - une industriaIisation avec I’agricuIture comme priorité.
Des membres du parti et Li Yuanchao(septième à gauche), membre du Comité central du pCC, en visite en Afrique du Sud,en 2012.
Si M. Ai est témoin de nombreux changements au sein du PCC, sa vie change en 2001, Iorsqu’iI est nommé ambassadeur de Chine de Éthiopie.« C’était Ia première fois que je représentais mon pays, j’étais très fier. » SeIon Iui, son expérience dans Ia gestion des échanges entre Ies partis Iui permet de gérer Ies défis Iiés à sa nouveIIe fonction. En effet, Ies amitiés étabIies pendant ses années au PCC Iui permettent de trouver Ies bons interIocuteurs avec faciIité : « C’était comme avoir une voie de communication suppIémentaire. »
Après Ia fin de son mandat en 2004, Ai ne retourne pIus en Ethiopie pendant six ans. Quand iI y retourne finaIement en 2010, en tant que directeur du département internationaI du Comité centraI du PCC, iI est ébahi par Ies changements dans Ie pays. II se rend aIors compte que Ies reIations Chine-Afrique ont atteint un autre niveau. Dans cette nouveIIe ère de mondiaIisation, M. Ai est persuadé que Ies reIations dipIomatiques doivent dépasser Ia proximité des idéoIogies, Ies reIations entre partis ou bien Ies amitiés individueIIes. La coopération économique mutueIIement bénéfique étant seIon Iui essentieIIe. « Partout dans Ie monde, Ia dipIomatie sert toujours des intérêts nationaux », affirme M. Ai. « La Chine se concentre sur son déveIoppement économique depuis Ie début de Ia réforme et I’ouverte à Ia fin des années 1970. L’objectif de sa poIitique extérieure est donc de créer un environnement favorabIe pour Ia modernisation et Ia promotion des échanges économiques avec Ies autres pays. »
À Ia retraite depuis 2014, M. Ai a été éIu vice-président de I’Association chinoise pour I’entente internationaIe, une organisation caritative visant à « aider Ie monde à comprendre Ia Chine, et aider Ia Chine à comprendre Ie monde ». CA
Sun Zhengcai (troisième à gauche), membre du Comité central du pCC,et des membres du parti rencontrent le premier président namibien,Samuel Daniel Shafiishuna Nujoma, en 2013.
Ai ping avec l’ancien premier ministre éthiopien Meles Zenawi.
REpORTAGES DE ChINE
» Juillet 1921 : Fondation du Parti communiste chinois(PCC).
» Octobre 1949 : Le PCC arrive au pouvoir en Chine.
» 1977 : Le Comité central du PCC crée des liens avec des partis politiques dans des pays d’Afrique subsaharienne, rompant avec la tradition qui voulait que le parti ne crée de liens qu’avec les partis marxistesléninistes. Cette décision est à l’origine des échanges politiques avec les partis africains et lance une nouvelle ère pour la politique étrangère du PCC.
» 1978 : Une délégation du Parti socialiste révolutionnaire somalien se rend en Chine. Il s’agit du premier parti politique africain accueilli par le PCC en son nom.
» 1991 : Une délégation du PCC, menée par Li Ruihuan, membre du bureau politique du Comité central du PCC, se rend au Sénégal, au Burkina Faso, en Ouganda et au Burundi. C’est la première fois qu’une délégation aussi éminente se rend en Afrique depuis que le PCC a entamé ses échanges avec les partis africains à la fin des années 1970. Depuis, le Comité central du PCC envoie des délégations en Afrique chaque année.
» 1994 : Visite de la première délégation du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens en Chine.
» 2001 : Une délégation du Parti communiste sudafricain se rend en Chine.
» 2004 : Le PCC se rend à Madagascar pour le premier Congrès national du Tiako I Madagasikara, le parti au pouvoir.
» 2012 : Une délégation du PCC assiste aux célébrations du 25eanniversaire de la fondation du Front patriotique rwandais.
» 2013 : Ai Ping, vice-ministre du département international du Comité central du PCC, assiste à la cérémonie d’inauguration du Conseil des partis politiques africains, à Khartoum, au Soudan.
» Juillet 2016 : Le PCC et le Parti communiste sudafricain célèbrent leur 95eanniversaire.
✉ zhengyang@chinafrica.cn