Le Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine a créé un espace favorable pour l’Afrique par Garth Shelton
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Le Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine a créé un espace favorable pour l’Afrique par Garth Shelton
Les trente dernières années ont vu croître l’engagement sino-africain et connu des issues favorables aux deux parties. L’économie de la Chine s’est considérablement développée, et la Banque mondiale a confirmé que l’interaction de la Chine avec l’Afrique avait poussé la prospérité économique du continent. Depuis 2000, le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) est devenu un important mécanisme bilatéral qui conduit, organise et facilite cette interaction créative et mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique. Après la clôture du Sommet de Johannesburg du FCSA en décembre dernier, la prochaine étape consiste à construire ensemble une relation à long terme soutenue qui produise des bénéfices de développement spécifiques et quantifiables pour les deux parties. La Déclaration de Johannesburg et le Plan d’action de trois ans offrent un programme complet pour élargir et renforcer la coopération politique et commerciale et fournit un aperçu de partenariat pratique de développement.
Le FCSA est une arène diplomatique pour développer la coopération sino-africaine et résoudre les problèmes, tout en fournissant un cadre important au programme de développement commun. Le Sommet de Johannesburg rapproche les leadeurs chinois et africains pour promouvoir la coordination des mesures et étendre l’interaction commerciale en vue de la prospérité commune.
Une nouvelle synergie du FCSA avec le programme de développement de l’Afrique, surtout le programme de l’Union Africaine « Agenda 2063 », devrait être la clé d’un partenariat à long terme de développement durable. L’évolution du FCSA prône une croissance du volume de transactions inter-États dans le but de fournir de nouvelles occasions de bénéfices mutuels. Le FCSA veut promouvoir un processus d’interdépendance mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique, aiguillé par l’engagement de la Chine à la coexistence pacifique, l’égalité et le respect de l’indépendance souveraine. L’Afrique a beaucoup profité de cela et profitera encore en resserrant l’interaction et les échanges diplomatiques. Cette interaction diplomatique régulière et structurée offre un mécanisme d’identification et de développement de nouvelles occasions. Le Sommet de Johannesburg a ébauché l’avenir des deux parties pour réaliser la prospérité commune.
Si l’Afrique peut créer un milieu d’investissement plus positif, une augmentation de l’investissement chinois est assurée pour le continent, apportant de nouvelles technologies, des connaissances, des capitaux et surtout des emplois pour les jeunes Africains. L’exportation chinoise a apporté des produits abordables aux foyers africains et les projets de construction chinois ont posé les fondements d’un développement économique plus avancé sur le continent. L’ajustement approprié des mesures africaines et la promotion d’un environnement commercial amical créeront des occasions significatives pour une nouvelle croissance économique durable en Afrique.
De plusieurs façons, l’application d’un plan d’action dépendra davantage de l’Afrique que de la Chine. L’adoption de mesures commerciales amicales, surtout dans les zones économiques spéciales, a été le catalyseur qui a allumé la nouvelle industrialisation et la prospérité du peuple africain. Suivre le modèle chinois signifie une bonne planification, et la création d’occasions d’investissement avantageuses. Les nouvelles zones économiques spéciales en Afrique, appuyées par l’investissement chinois dans la fabrication orientée vers l’exportation, pourraient être la clé de la création d’emplois et d’une rapide croissance économique.
À mesure que l’économie chinoise se développe, l’engagement commercial croissant avec l’Afrique offrira au continent de nouvelles ouvertures de commerce et d’investissement. Le défi consiste,pour l’Afrique, à saisir ces occasions offertes par la Chine et à tirer pleinement avantage des programmes de commerce, d’investissement et d’aide. La clé du succès pour l’Afrique consiste à régler ses propres empêchements de croissance, comme son bas niveau de productivité, ses hauts coûts de transaction, son faible accès au marché et son climat d’investissement peu favorable. Donc, le défi principal pour l’Afrique consiste à faire davantage comme la Chine en ce qui concerne la réforme économique et surtout en créant des conditions favorables au courant d’investissement intérieur.
Le Président chinois Xi Jinping avec des dirigeants africains au Sommet de Johannesburg du FCSA
Modèle du nouvel appareil chinois C919 exposé au China-Africa Equipment Manufacturing Industry Exhibition à Johannesburg
Le plan du développement réussi de l’Afrique devrait comprendre des mesures pro-croissance, des systèmes de gouvernement inclusifs, une gouvernance politique et industrielle améliorée, la solution des conflits, et des mesures de travail plus compétitives. Cela ouvrira la voie à de nouveaux investissements chinois dans la fabrication pour donner un élan à l’industrialisation de l’Afrique. La Chine a offert à l’Afrique un programme FCSA très favorable pour la future collaboration et coopération. Plusieurs nouvelles possibilités émergent des relations positives avec la Chine, mais l’avenir du continent repose complètement dans les mains du leadeurship africain. Le Sommet de Johannesburg du FCSA a créé une occasion pour l’Afrique, et cette occasion ne doit pas être ratée. CA
(L’auteur est professeur de relations internationales à l’Université Witwatersrand en Afrique du Sud)