Les champignons prennent racine en Afrique

2016-09-12 01:01
中国与非洲(法文版) 2016年1期



Les champignons prennent racine en Afrique

Les agronomes chinois aident au développement du secteur des champignons comestibles en Afrique par Cui Xiaoqin

en 2006, lorsque l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a visité le centre de culture des champignons comestibles BIODEC ODI, dans l’État de Bayelsa, dans le sud du Nigéria, il a fait l’éloge du potentiel économique de ce secteur en disant que cela permettrait aux fermiers de bien vivre.

BIODEC ODI est l’un des six centres de culture des champignons comestibles dans le sud du Nigéria, établi grâce aux efforts des agronomes chinois. L’un d’entre eux, Zheng Aibao, a été nommé expert pour la culture des champignons et dans la recherche mycologique par le ministère nigérian des Sciences et Technologies en septembre 2005. Pendant dix ans, M. Zheng a travaillé dans le sud du Nigéria pour aider à établir ces six centres.

Le centre au Bayelsa dispose de plusieurs zones. Les mycéliums, issu des mycorhizes, sont produits dans une zone, puis ils sont transférés dans un substrat, compost ou paille. Enfin, les champignons sont ramassés dans une autre zone. Divers variétés de champignons y sont cultivées. M. Zheng estime que les infrastructures de qualité et la standardisation de l’exploitation sont essentielles pour promouvoir le développement du secteur.

Des champignons sur toutes les tables

Les champignons comestibles ont un grand potentiel au Nigéria. « Les habitants du sud du Nigéria ramassent des champignons sauvages qui poussent au bord des chemins pour les vendre, explique M. Zheng, les plats de champignons sont partout : sur les tables chez les gens et même dans la restauration rapide. Cela montre que les habitants ont l’habitude de manger des champignons. »

M. Zheng a appris que les gens mangeaient parfois de champignons vénéneux et que ces incidents avaient créé une psychose. « Depuis que nous avons lancé le projet de culture des champignons comestibles, les agriculteurs africains peuvent produire leurs propres champignons, et en assurant la qualité et la sécurité, ils surmontent des barrières psychologiques, la crainte de manger des champignons », a-t-il déclaré à CHINAFRIQUE.

Les champignons, traités dans la machine de séchage des experts agronomes chinois, ont une longue durée de vie. Ainsi, ils arrivent souvent sur les tables des Nigérians, mais sont également exportés vers d’autres pays africains comme l’Afrique du Sud.

La formation, un enjeu crucial

Les experts chinois ont formé 50 personnes à la culture des champignons comestibles pour le ministère des Science et des Technologies du Nigéria. Les premiers stagiaires ont participé à la formation en août 2006, notamment 12 fonctionnaires de l’Agence nationale de développement des biotechnologies, sous l’égide du ministère. Les participants ont manifesté un grand intérêt et participent activement au processusde production. Ils recueillent la sciure de bois, la paille, et même vont sur les marchés lointains pour acheter notamment de la poudre de gypse afin de faire les substrats. La formation de quatre mois aura été extrêmement fructueuse. Les experts chinois ont enseigné aux Nigérians la culture de variétés adaptées au climat chaud de leur pays de manière à réduire les coûts et améliorer l’efficacité économique.

À la fin de 2014, après l’accomplissement du projet au Nigéria, M. Zheng a participé à un autre projet d’aide dans l’agriculture lancé par le ministère chinois de l’Agriculture et s’est rendu en Éthiopie pour promouvoir le développement de l’industrie des champions comestibles. Il a trouvé que l’Éthiopie possédait de bonnes conditions de base pour la culture des champignons : le climat y est excellent et la main-d’œuvre abondante. Mais les agriculteurs éthiopiens, malgré leur grand enthousiasme, manquaient de technologie pratique.

Il a fait de Genet Kebele, un agriculteur local modèle, un exemple. Genet Kebele avait seulement une pièce recouverte de bâches en plastique noir, avec une ventilation et une luminosité insuffisante. Les champignons poussaient difficilement à cause de l’air sec à l’intérieur, et le rendement était faible. Les agronomes chinois ont introduit une technique d’asepsie stricte, de façon à assurer la sécurité des champignons comestibles et éviter la pollution durant le processus de production.

Les champignons sont un plat courant dans les pays africains

Zheng Aibao donne des explications sur la culture des champignons aux fermiers nigérians

Grâce à l’aide des agronomes chinois, le secteur des champignons se développe

Des perspectives prometteuses

M. Zheng pense que l’industrie du champignon comestible peut décoller en Afrique. « Bien que l’ampleur de ce secteur en Afrique ne soit pas assez grande à l’heure actuelle, le gouvernement attache une grande importance [à son développement], et les techniciens ont travaillé assidûment », explique M. Zheng à CHINAFRIQUE.

Il se montre également confiant quant à la coopération entre la Chine et l’Afrique dans ce domaine. Un certain nombre de techniciens africains qualifiés et compétents ayant été formés par des experts chinois, M. Zheng estime que cela a jeté les bases du développement du secteur sur une plus grande échelle en Afrique à l’avenir. D’après lui, si les gouvernements africains à tous les niveaux apportent un soutien financier aux agriculteurs qualifiés, l’industrie du champignon comestible bénéficiera d’un développement sain et durable. CA