Langue et culture sont inséparables

2016-02-11 05:34parLisaCarducci
中国与非洲(法文版) 2016年11期

par Lisa Carducci

Langue et culture sont inséparables

par Lisa Carducci

Qu’iL s’agisse de mots ou de sons, de faits ou d’idées, de nombres, de symboles, de liens familiaux, de gestes, etc., langue et culture sont toujours intimement liées. Elles se développent ensemble et s’influencent mutuellement. Voyons quelques exemples simples.

La conception des couleurs. En chinois, le mot qīng (青) signifie bleu selon que l’on décrit le ciel ou des lèvres bleuies par le froid, vert pour les herbes de la prairie ou pour la fumée des cigarettes, mais il signifie noir quand on parle du buffle sur lequel Laozi traversa le col de Hangu.

En français, il existe au moins 17 mots pour rendre la nuance de bleu, et ce sont : bleu, céleste, ardoise, outremer, marine, d’Auvergne, nuit, canard, poudre, électrique, indigo, azur, pétrole, de Prusse, roi, pervenche, turquoise…

Les liens familiaux sont aussi exprimés par une grande diversité de termes en chinois. Là où, en français, on dit simplement « tante », en chinois il faudra préciser s’il s’agit de la sœur de votre mère, ou de votre père, ou l’épouse de votre oncle maternel ou paternel, et encore son rang dans la famille par rapport à votre mère ou votre père. Dans le cas de jumeaux, en chinois il faut distinguer qui est le premier né (lao da), qui le second (lao er).

L’ordre dans lequel on énumère les points cardinaux diffère aussi, et sur les anciennes cartes chinoises, on indiquait aussi le centre comme un cinquième point cardinal. On dit Est-Nord et Ouest-Sud au lieu de Nord-Est et Sud-Ouest. Ce ne sont que quelques exemples. Il en existe de nombreux autres, et dans les autres langues également.

Par ailleurs, avez-vous déjà songé aux 10 000 mots français dont la graphie n’est pas encore fixée ? La langue française présente encore plusieurs aberrations dont voici des exemples :

aberrations étymologiques comme « un œil », mais « deux yeux », « un ciel » mais « des cieux » ; des aberrations morphologiques comme « ils sont » au présent, mais pas « ils sontaient » à l’imparfait ; « vais, vont » mais « allons, allez » ; des incohérences phonétiques comme « ville » et « fille », « mon fils », mais « des fils de soie » ; ou orthographiques comme « chariot » et « charrette » (qui a été régularisé en double « r » en 1990), « imbécile », mais « imbécillité » (aussi rectifié en un unique l), « avènement » mais « événement » (maintenant les deux mots prennent l’accent grave, comme on les prononçait déjà, d’ailleurs), ou « bibliothécaire » et « antiquaire » ; et une nouvelle série d’aberrations qu’on est en train de créer avec « auteur/auteure » (mais acteur/actrice) ; « professeure » (mais masseuse); « maire » mais mairesse) .

Voici un jeu : concentrez-vous sur les mots en caractères gras, dans les phrases suivantes, et complétez la phrase par un homonyme (s’écrit de la même façon) non homophone (se prononce de la même façon). Par exemple : nous portions nos portions. Le t du premier mot se prononce t, celui du second, ss.

La langue et la culture sont toujours intimement liées, elles se développent ensemble et s’influencent mutuellement.

1. Les poules du couvent .…..

2. Ce sont mes .….. qui ont cassé les fils.

3. Il est de l'…...

4. Je …... ces vis.

5. Nous …... de belles éditions.

6. Cet homme est fier ; peut-on s'y …... ?

7. Nous relations d’intéressantes…...

8. Nous inspections les …... elles-mêmes.

9. Nous …... ces exceptions.

10. Je suis content qu'ils nous …... cette histoire.

11. Ils ont un caractère …... et ils violent leurs promesses.

12. Ces dames se parent de fleurs pour leur …...

13. Ils négligent leur devoir ; moi, je suis moins ..….

14. Ils …... à Paris chez un résident étranger.

15. Ces cuisiniers excellent à composer cet …... plat.

16. Les poissons …... d'un affluent de la rivière. CA