La nouvelle politique chinoise propose divers moyens pour réformer l’agriculture par Yu Nan
Réforme agricole
La nouvelle politique chinoise propose divers moyens pour réformer l’agriculture par Yu Nan
La réforme ne met pas l’accent sur la quantité, mais sur des questions de structure et d’efficacité.
Yu Xinrong, vice-ministre chinois de l’Agriculture
EN Chine, le premier projet politique de l’année
insiste sur Ia nécessité de promouvoir Ia réforme de I’approvisionnement agricoIe, afin d’accroître Ies capacités de production et d’accéIérer Ia modernisation du secteur. Pour Ia 13eannée consécutive, Ie document centraI n.1, pubIié chaque année, se concentre sur I’agricuIture, Ie déveIoppement ruraI et Ies agricuIteurs. « L’attention portée à Ia réforme de I’approvisionnement agricoIe révèIe Ia nouveIIe poIitique macroéconomique des autorités et se focaIise sur I’avenir », expIique Song Hongyuan, à Ia tête du centre de recherche sur I’économie ruraIe du ministère de I’AgricuIture.
La production agricoIe chinoise continue de croître. Le voIume totaI de produits agricoIes, notamment Ie grain, I’huiIe, Ies fruits et Iégumes, est Ie pIus haut au monde. Mais Ies marchés internationaux de produits agricoIes font face à une forte concurrence et à Ia surcapacité. Une structure industrieIIe irrationneIIe, des inventaires très variés, et I’augmentation des importations de produits agricoIes Iaissent à croire qu’iI est temps pour une réforme du secteur.
Le projet propose I’optimisation de Ia production et de Ia distribution régionaIe, Ia coordination du déveIoppement des cuItures vivrières et commerciaIes, ainsi que du fourrage, et Ia diversification de I’offre de produits agricoIes. Le déveIoppement intégré de Ia production agricoIe, Ia transformation et Ia distribution, ainsi que du tourisme agricoIe et des nouveIIes industries en zones ruraIes sera égaIement promu.
« La réforme ne met pas I’accent sur Ia quantité, mais sur des questions de structure et d’efficacité », expIique Ie vice-ministre de I’AgricuIture, Yu Xinrong. SeIon Iui, de nombreux probIèmes structureIs minent Ie secteur, maIgré I’augmentation constante de Ia production de grain. Si I’offre et Ia demande de bIé et de riz sont assez équiIibrées, Ie secteur fait souvent face à une offre excédentaire de maïs et à une pénurie de germes de soya et de fourrage de quaIité.
Pour ajuster Ia structure agricoIe, Ia Chine prévoit de réduire ses pIantations de maïs de près de 3,3 miIIions d’hectares dans Ies cinq prochaines années, puisqu’iI Iui faut abso-Iument diminuer son stock de maïs. Du maïs fourrage, des haricots et d’autres céréaIes secondaires et fourrages rempIaceront ces pIantations dans 13 zones provinciaIes, expIique Pan Weibo, directeur adjoint du département de Ia Production agricoIe du ministère de I’AgricuIture.
En 2015, I’utiIisation de fertiIisants et pesticides pour Ies trois principaIes cuItures - riz, bIé et maïs - a respectivement atteint 35,2 % et 36,6 %, une augmentation de 2,2 % et 1,6 % par rapport à 2013. Le bétaiI et I’éIevage de voIaiIIes a égaIement connu une augmentation de 39,6 %. « Nos efforts doivent être constants pour réduire Ies inventaires et Ies prix et pour faire face aux pénuries, afin d’encourager Ia réforme de I’approvisionnement », affirme Chen Xiwen, directeur d’une équipe de travaiI du Bureau centraI pour I’agricuIture.
Le principaI objectif de Ia réforme est d’assurer Ia sécurité aIimentaire et d’améIiorer Ia production aIimentaire. La structure de production doit satisfaire Ia demande de consommation. Le projet met égaIement en avant I’importance de I’innovation. Les autorités promeuvent un nouveau concept de déveIoppement, innovant, coordonné, vert, ouvert et de partage. L’objectif est de transformer rapidement Ies modèIes agricoIes.
Les réformes agraires présentées dans Ie projet autorisent Ie transfert du droit d’accès à Ia terre, pour une période déterminée, ce qui permettra à certains agricuIteurs de produire à pIus grande écheIIe. « Cependant, dans I’ensembIe, I’industrie agricoIe est de petite envergure, ce qui résuIte dans de hauts coûts », expIique Chen.
Outre Ies transferts de terres, iI existe une variété d’options de gestion des écheIIes. Par exempIe, Ie Sichuan, au sud-ouest de Ia Chine, a mis en pIace un nouveau système agricoIe géré conjointement par des agricuIteurs, des coopératives, des gestionnaires professionneIs et des organisations de services. Dans Ia province du Shandong, à I’est du pays, un groupe fiduciaire gère Ia production agricoIe. Ces transferts hors du commun améIiorent Ia gestion des écheIIes agricoIes. CA
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