Par DU MEIYU
Le caractère 中 (zhong) est à la fois simple et solennel, mais quel que soit le type de police, le trait vertical reste toujours bien au centre. La relation entre la ville de Beijing et son axe central est comme ce caractère car comme le dit la formule, il faut « choisir le centre du monde pour établir un pays, et choisir le centre du pays pour établir un palais ».
« L’ordre unique et magnifique de Beijing est généré par l’établissement de cet axe central. La symétrie latérale, la projection centrale ou la distribution spatiale reposent sur cet axe central ; la force de caractère réside dans cet axe central qui s’étend d’un bout à l’autre du nord au sud », avait écrit l’architecte Liang Sicheng.
Un siècle de photographies de l’Axe central de Beijing explore sa signification historique et culturelle, permettant aux lecteurs de se promener dans le vieux Beijing et de mieux le connaître.
L’auteur a sélectionné plus de 700 photos et cartes de photographes chinois et étrangers de 1860 à 1949. On y voit principalement des bâtiments anciens, des temples et des jardins, ainsi que l’évolution de l’Axe central de Beijing au cours des 100 dernières années.
Par exemple, la première photo de ce livre a été prise en 1860. Le photographe Felice Beato accompagnait les troupes britanniques et françaises qui ont saccagé et incendié l’ancien Palais d’été à Yuanmingyuan. Il avait pris six clichés de Daqingmen depuis le mur d’enceinte de Zhengyangmen. Il s’agit du premier panorama de l’histoire de la photographie chinoise, qui nous donne un aperçu de la société sous la dynastie des Qing avant l’ouverture de Beijing sur l’extérieur.
Beaucoup de gens ont toujours pensé que le quartier des arts scéniques de Tianqiao (Pont céleste) n’était qu’un nom de lieu. En fait, il existait bien un pont sous la dynastie des Yuan (1271-1368). Au cours de la 32eannée du règne de Guangxu (1906), la partie supérieure a été démolie et transformée en un pont bas en pierre, qui a été complètement rasé en 1934. Le livre comprend deux photos de ce pont à différentes périodes.
Il existe également de nombreuses photos rares de bâtiments. Par exemple, une maison de thé construite en 1915 sur la plateforme d’observation de l’Autel de l’agriculture, avec un espace de détente et de jeux. Ou encore la Tour de l’horloge, le point de repère de Tianqiao ; le bâtiment coloré construit temporairement près de Zhengyangmen pour accueillir l’équipage impérial (Cixi et Guangxu) au début du siècle dernier ; la cour Dali à l’ouest de la place Tian’anmen ; et les statues du Bouddha du pavillon Wufang à Jingshan.
De nombreuses photos architecturales des deux côtés de l’axe central sont également présentées, comme le Temple des ancêtres impériaux et l’Autel de la terre et du grain, qui symbolisent l’ordonnancement de type zuozuyoushe, ainsi que le quartier des ambassades à Dongjiaominxiang, qui est comme « un pays dans un pays ».
Le livre donne ainsi un aperçu visuel de l’architecture chinoise, des événements historiques et des changements sociaux au cours des cent années écoulées.