LI DAOKUI*
Le 1er mai 2020, la France reste confinée. Les manifestations de la Fête internationale des Travailleurs qui auraient dû avoir lieu ce jour-là ont été annulées en raison du COVID-19.
Le monde est aujourd'hui confronté au défi le plus grave depuis plus de 70 ans.Cette épidémie donnera deux coups de boutoir. Le premier causera une flambée du chômage : aux États-Unis, le taux de chômage est proche de 20 % et continuera d’augmenter. Le second provoquera une vague contre la mondialisation et le libre-échange car, avec le développement de l’épidémie, les politiciens de nombreux pays rejetteraient la responsabilité sur d’autres pays,dont la Chine. Leurs intentions rencontreraient sans doute un certain écho au sein de la population et dans la société, mais cette politique nuira certainement davantage aux consommateurs et aux travailleurs de leurs pays. Prenons par exemple le commerce sino-américain. Le rapatriement de nombreuses chaînes de production aux États-Unis est impossible à court terme, et cela apportera inévitablement une certaine confusion, et finalement le peuple américain en pâtira. Il s’agit, au fond,d’anti-multilatéralisme, conséquence inattendue de cette épidémie et qui assènera un deuxième coup dur à l’économie mondiale et au bien-être des gens.
Les universitaires chinois et français, qui apprécient la culture des uns et des autres, ont connu des échanges fluides. Face à la situation épidémique et aux graves défis qu'elle engendre, je pense qu'ils peuvent renforcer leur coopération. Premièrement,nous devons nous opposer conjointement et clairement aux politiciens qui demandent des comptes à grand bruit. Ceux-ci pensent que la Chine doit être tenue pour responsable de l’épidémie, ou que la Chine a caché certaines informations. En fait, la Chine n’a absolument aucune raison de provoquer artificiellement une catastrophe, et elle répond pleinement aux normes internationales dans les réglementations de gestion pertinentes. En ce qui concerne la question du traçage du virus, la science doit être privilégiée, les scientifiques étant la force principale sur laquelle s’appuyer. Il faut adopter une approche multilatérale, au lieu d’une enquête dirigée par un certain pays. Par ailleurs, il faut veiller à l’exhaustivité de l’enquête. Tout laboratoire lié au virus doit faire l’objet de cette enquête.
Deuxièmement, les décideurs économiques chinois et français doivent renforcer leur communication. La Chine, la France et l’Europe doivent discuter ensemble de ce qu’elles peuvent faire chacune, contribuer à minimiser l’impact de l’épidémie sur l’économie et accélérer le rythme de la reprise économique. Par conséquent, la Réserve fédérale des États-Unis doit renforcer la coopération avec l’Europe et la Chine lors de l’élaboration de politiques économiques et monétaires. Nous devons communiquer et échanger pour éviter les malentendus.