MA YAN, membre de la rédaction
Confiné à domicile, Maxime Vivas a plus de temps pour travailler dans son jardin.
Maxime Vivas est un journaliste chevronné et célèbre écrivain français. Il est l'auteur de l'ouvrageDalaï-Lama, pas si ZEN, premier livre français faisant la lumière sur le vrai visage du dalaï-lama. Dans une interview récente, il a présenté àLa Chine au présentla situation en France à l'heure où le pays est aux prises avec le COVID-19 ainsi que sa vie en ce temps de confinement. Il en a profité pour exprimer sa gratitude envers la Chine, qui a accordé une assistance à l'Italie et à la France dans le cadre de la lutte commune contre le COVID-19. « Je vous en remercie. Ces exemples de coopération sont admirables », a déclaré Maxime Vivas.
À 78 ans, Maxime Vivas fait partie des personnes jugées les plus vulnérables face au virus. Depuis le discours télévisé du président français le 12 mars 2020, dans lequel Emmanuel Macron a appelé les citoyens à rester confinés, il reste cloîtré chez lui. Il a suspendu son émission de radio hebdomadaire et a arrêté d'aller à la salle de sport.
Maxime Vivas et son épouse habitent un petit village à quelques kilomètres de Toulouse (sud-ouest de la France). De la fenêtre de son bureau, il voit au loin la chaîne des Pyrénées, frontière naturelle entre la France et l'Espagne. Vivant dans une maison avec un grand terrain, il n'a pas le temps de s'ennuyer malgré cette période d'isolement : il s'occupe de son potager, tond la pelouse, travaille pour son journal sur Internet, écrit des articles et regarde la télévision, notamment la chaîne CGTN, parce qu'il suit de près l'évolution de l'épidémie en Chine.
Le 15 mars 2020, le premier tour des élections municipales, événement majeur dans la vie politique française, a été maintenu, en dépit des risques de propagation du COVID-19. Ce jour-là, Maxime Vivas s'est rendu aux urnes dans son village, sans porter de masque. « Je n'ai pas réussi à me procurer un masque et je le regrette. Il n'y a pas de masques disponibles », a-t-il commenté. Puis, il a affirmé : « Pour la première fois de ma vie, j'ai préféré ne pas assister au dépouillement des votes, afin d'éviter d'être au contact de la foule. »
Depuis début mars, la propagation rapide du nouveau coronavirus a pris de court les pays européens. Alors que l'épidémie s'est déjà installée en Italie et en Espagne, la situation en France continue de s'aggraver. L'Hexagone a recensé 10 995 cas confirmés et 372 décès, a annoncé Jérôme Salomon, directeur général français de la Santé, le soir du 19 mars, lors de son point presse quotidien. Soit un bond par rapport à la veille, où ces chiffres ne s'élevaient encore qu'à 1 861 patients et 108 décès.
Le 24 mars 2020, le COVID-19 s'aggrave : avec les mesures de contrôle plus strictes, il n'y a quasiment plus de circulation dans la rue de Rivoli, au centre de Paris.
« Pour parler franc, l'affolement semble avoir gagné les autorités françaises dans la journée du 12 mars 2020 », a observé Maxime Vivas. C'est ce soir du 12 mars que le président français a fait sa première intervention télévisée consacrée au COVID-19. Il a invité toutes les personnes âgées de plus de 70 ans et les populations les plus fragiles à rester autant que possible à leur domicile, tout en demandant aux autres Français de limiter leurs déplacements et de prendre les précautions s'imposant. Il a également décrété la fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées et des universités du pays, dès le 16 mars 2020 et jusqu'à nouvel ordre. Le 14 mars, la France a annoncé son passage au « stade 3 » de l'épidémie, soit le stade le plus grave. Peu de temps après, le 16 mars, M. Macron s'est exprimé pour la deuxième fois à la télévision sur le nouveau coronavirus, déclarant que la France était en guerre contre cette maladie. Cette fois, il a formulé des mesures strictes de confinement sous peine d'amende. Il a également annoncé la fermeture des frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen pendant 30 jours.
« Bref, la France met en vigueur en mars, dans une certaine improvisation, quelques dispositions que la Chine avait prises en janvier », a fait remarquer Maxime Vivas. Il a ajouté : « Le 24 janvier, la ministre de la Santé affirmait qu'il n'y avait pas de risque d'épidémie. Il s'agissait alors de préserver l'économie, au lieu de suivre l'exemple des Chinois qui avaient confiné toute une région afin d'éviter à tout prix une hécatombe. Je suis d'avis que la volonté initiale de préserver notre économie au détriment des vies va être coûteuse pour les deux. »
Alors que l'épidémie progresse encore, la France fait face à une pénurie de matériel médical, notamment de masques. Le 3 mars 2020, le chef d'État a indiqué sur Twitter que la France réquisitionnerait tous les stocks et la production de masques de protection pour les distribuer aux professionnels de santé et aux Français victimes du nouveau coronavirus. Le 18 mars 2020, lors de son point de presse quotidien, Jérôme Salomon a appelé les Français en possession de masques à en faire don.
Le 16 mars 2020, à Pfastatt, dans le Haut-Rhin, les gens font leurs courses dans les supermarchés.
« Les particuliers n'ont pas de masque et pas de gel hydroalcoolique. Les hôpitaux manquent de lits et de dispositifs d'assistance respiratoire. Il n'existe aucune mesure exigeant la prise de température généralisée des passants. Les tests de dépistage de la maladie ne sont pas systématiques. Nous craignons que les médecins retirent les appareils d'assistance respiratoire aux malades âgés pour les utiliser avec des malades plus jeunes », a témoigné Maxime Vivas. Avant de nous confier : « La sœur aînée de ma compagne, atteinte du coronavirus, vient de mourir dans un hôpital de Versailles. Nous ne pourrons pas aller à son enterrement. »
Il espère vivement qu'une fois le COVID-19 définitivement vaincu en Chine, les médecins chinois prêteront main forte aux médecins français, et la Chine fournira à la France les équipements médicaux qui lui font défaut.
À vrai dire, le 18 mars 2020, un lot de fournitures médicales envoyées par la Chine à la France (comprenant des masques de protection, des masques chirurgicaux, des combinaisons de protection et des gants médicaux) est arrivé à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Sur les cartons étaient agrafés deux messages de soutien : « L'amitié sincère, plus solide qu'un roc, résiste à la distance » en chinois et « Unis nous vaincrons » en français. Lors d'une interview portant sur ce sujet, Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, a affirmé que la Chine était prête à dépêcher des médecins chinois en France si la partie française en exprimait le besoin. Le 19 mars 2020, un deuxième arrivage de matériel médical donné par la Chine a été livré sur le territoire français. Le même jour, la Chine a invité la France à participer à une visioconférence Chine–Europe sur la prévention et le contrôle du COVID-19, coorganisée par le ministère des Affaires étrangères et la Commission nationale de la santé de Chine. Au cours des échanges, la Chine a fait part de son expérience sur les caractéristiques infectieuses du nouveau coronavirus, les mesures pour prévenir et juguler l'épidémie, ainsi que ses derniers résultats d'études pathologiques.
« Nous savons que le séquençage du virus a été accompli par vos chercheurs en un temps record et que vous l'avez communiqué très rapidement aux spécialistes mondiaux. Nous avons vu aussi les mesures de confinement strictes et efficaces, les contrôles de température, l'histoire de l'hôpital construit en 10 jours et tous les moyens ultramodernes utilisés en Chine », a applaudi Maxime Vivas. Aujourd'hui, il formule le vœu que la France et la Chine puissent coopérer davantage, sur les plans intellectuel, culturel, scientifique et médical, en plus des dimensions économiques et commerciales.
« Je connais la Chine pour y avoir séjourné quatre fois : à Beijing, au Tibet et au Xinjiang (deux fois). C'est un pays moderne qui a atteint un haut niveau technologique et qui vise désormais à entrer dans une société de moyenne aisance », a résumé Maxime Vivas. Avant de conclure : « Les Français ont découvert, avec cette tragédie, une Chine qui les a surpris, voire émerveillés. »