ZHU YING ET ZHANG ZHICHAO*
«N'hésitez pas. Venez en Chine, les opportunités sont très grandes. C'est un très beau pays pour installer son entreprise et faire des affaires. » C'est ainsi que Christophe Lauras, président de la Chambre de commerce et d'industrie française en Chine (CCIFC), a exprimé sa confiance dans le marché et le développement économique de la Chine. Il a également encouragé davantage d'entreprises françaises à développer leurs atouts, à participer activement au développement économique de la Chine et à partager de ses opportunités fructueuses.
Photo prise le 31 août, lors de la Conférence mondiale sur l'intelligence artificielle 2019 organisée à Shanghai, des robots interagissent avec les visiteurs.
Avec le recul, constatant les énormes changements dans le pays alors que la République populaire de Chine fête le 70eanniversaire de sa fondation, M. Lauras est émerveillé par le rythme de sa croissance économique et de son développement social. « La Chine était l'usine du monde, elle est maintenant le centre de recherche et de développement du monde. Elle est leader en technologie, en intelligence artificielle, en numérique. On est passé du ‘‘Made in China'' au ‘‘Designed by China''. »
M. Lauras estime que le développement de haute qualité de la Chine s'explique par de nombreuses raisons, et que l'adhésion à long terme à une véritable réforme en est sans aucun doute l'une des principales. En outre, la Chine a une forte volonté de se développer par la réforme et l'ouverture. « Et puis je pense qu'il y a aussi en Chine un immense réservoir de talents. Donc quand vous avez des décisions très fortes et des talents très forts, évidemment rien ne peut arrêter cette marche vers le progrès, et c'est ce qu'on a observé ces dernières années en Chine. »
Le 9 septembre, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a publié le Rapport sur les investissements dans le monde 2019. Il montre que les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) ont diminué pendant trois années consécutives, en baisse de 13 % par rapport à 2017, mais que les IDE entrants en Chine ont augmenté contre la tendance, la Chine continuant d'être le deuxième pays du monde en matière de flux d'IDE entrants. M. Lauras l'explique par le fait que la Chine est une économie puissante : même si la croissance économique actuelle ralentit, son taux de croissance dépasse 6 %, ce que de nombreux pays espéreraient connaître. En outre, l'Initiative « la Ceinture et la Route » a également entraîné une nouvelle poussée de la demande chinoise en IDE. La Chine connaît de plus une révolution industrielle numérique et technologique et facilite les investissements étrangers dans le secteur des technologies.
M. Lauras remarque que la Chine a pris un certain nombre de mesures pour faciliter les investissements étrangers, telles que l'allégement de la « liste négative » pour les investissements étrangers, la promulgation de la Loi sur les investissements étrangers et la réduction des droits de douane sur les importations. Toutes ces mesures ont facilité les investissements en Chine et rendu le marché chinois plus attrayant. C'est la raison pour laquelle la Chine a réussi dans ce domaine.
M. Lauras souligne que la Chine est un marché plein de promesses mais que ce marché évolue également sans cesse. Cela signifie que la demande d'hier n'est plus la même que celle d'aujourd'hui. En conséquence, les entreprises doivent constamment s'adapter à ces changements et aux besoins nouveaux et futurs en adaptant leurs produits et leurs services. « On est en train de changer complètement de paradigme et de modèle de business. Et les entreprises et les entrepreneurs le savent d'ailleurs, ils s'adaptent très vite. Mais oui, on est entré dans une nouvelle ère, donc les besoins sont différents, mais ils sont toujours très grands et il y a toujours beaucoup d'opportunités en Chine. »
« Il existe en France un génie dans le matériel médical, dans le recyclage de haute technologie et dans la réalité virtuelle. Et puis la France est également une experte en services : les services financiers, les services aux personnes âgées. Donc tous ces domaines et toutes ces industries ont prospéré en Chine et c'est l'honneur de la France de subvenir aux nouveaux besoins chinois avec son génie. »
M. Lauras conseille sincèrement à davantage d'entreprises françaises de développer leurs atouts, de participer activement au développement économique de la Chine et de partager des opportunités fructueuses. « Déjà je leur dis : n'hésitez pas. Venez en Chine, les opportunités sont très grandes. C'est un très beau pays pour installer son entreprise et faire des affaires. »
« Nos attentes, c'est toujours la même chose : c'est la croissance maximale de la Chine et de la France... »
M. Lauras note que l'Exposition internationale d'importation de Chine (CIIE) offre aux entreprises françaises une excellente opportunité d'entrer sur le marché chinois. L'année dernière, plus de 70 entreprises françaises ont participé à la première édition, et M. Lauras précise que davantage d'entreprises françaises s'inscriront pour l'édition de cette année. « On n'a pas encore le chiffre final, mais je pense que ça va être un très bon cru. »
« C'est beaucoup l'agroalimentaire. C'est aussi beaucoup l'automobile, les équipementiers automobiles, l'énergétique, l'aérien. Et puis, toutes les industries de niches technologiques qui souhaitent partager leurs technologies et se développer en Chine. », précise M. Lauras.
Le 25 septembre, le premier porte-conteneurs de 23 000 TEU propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL) du monde est lancé depuis l'île de Changxing, à Shanghai.
Il s'attend également à ce que davantage d'entreprises françaises participent et exportent en Chine, et puissent en bénéficier. « Nos attentes, c'est toujours la même chose : c'est la croissance maximale de la Chine et de la France, d'un partenariat multilatéral avec des échanges commerciaux qui bénéficient à tout le monde. Ce qu'on veut, c'est que les entreprises françaises soient les plus nombreuses possibles à exporter vers la Chine et que tout le monde y trouve son compte. »
Créée à Beijing en 1992, la CCIFC regroupe les entreprises françaises implantées en Chine. À ce jour, elle compte plus de 1 600 membres. C'est la troisième chambre de commerce et d'industrie française dans le monde.
Depuis sa création il y a 27 ans, la CCIFC s'est toujours engagée à fournir une plate-forme de coopération pour les entreprises françaises et chinoises. M. Lauras évoque aussi les relations commerciales entre la Chine et la France. « La France est un partenaire commercial très fort de la Chine depuis très longtemps, et bien évidemment dans des secteurs très classiques, très traditionnels, comme nous le savons. Dans l'aéronautique, dans le luxe, dans l'agroalimentaire, nous avons des volumes commerciaux, bien sûr, qui sont très importants. »
M. Lauras estime que pour réussir son développement sur le marché chinois, il faut bien comprendre la Chine et son marché. « Et c'est pour ça que la Chambre de commerce existe. Parce que nous sommes ici pour servir, accompagner, guider, mettre le pied à l'étrier, donner les bons conseils, prendre le pouls de la Chine. »
Selon M. Lauras, la CCIFC aide les entreprises chinoises à investir en France tout en aidant les entreprises françaises à pénétrer le marché chinois. C'est l'une de ses tâches principales, à savoir « assurer que les entreprises chinoises qui veulent se développer à l'étranger choisissent la France plutôt qu'un autre pays ». À cette fin, en plus de la facilitation des services de visa, la CCIFC a créé le label « Entreprise partenaire chinoise » et aide les sociétés chinoises ayant acquis ce label à établir un « réseau de contact » avec des sociétés françaises et, simultanément, à utiliser le réseau des CCIFC pour que les entreprises chinoises qui prospectent en France puissent obtenir l'aide de « la CCIFC de la bonne région, dans le bon secteur ».