par Sylvia N. Mutua
WeChat facilite la vie en Chine
Sylvia Mutua profitant de son application mobile.
L'après-midi du 6 septembre 2018, après un vol de 23 heures, je suis f i nalement arrivée au terminal 3 de l'aéroport international de Beijing- Capitale. Un drapeau du Kenya indiquait la direction dans laquelle je devais aller. Khadija, la gentille dame d'origine somalienne qui est venue me chercher à l'aéroport, a rapidement pris mes bagages et m'a indiqué notre prochaine étape : Maan Coffee. L'inscription sur son panneau, « Karibu Beijing », « Bienvenue à Beijing » en swahili, rappelait l'hospitalité kényane, même si cette fois-ci, c'était loin de chez moi. « WeChat, c'est ce dont vous aurez besoin pour survivre en Chine », m'a-t-elle dévoilé, alors que je buvais tranquillement mon jus d'orange, admirant l'immensité de l'aéroport. Étant fatiguée, cela ne m'est revenu à l'esprit que trois jours plus tard.
Pendant les jours qui ont suivi, j'ai profité de ma nouvelle liberté. Aucun appel téléphonique, à l'exception de mes proches. Travaillant dans un environnement exigeant, avec des délais stricts à respecter, des rapports à rédiger, des employés à gérer et un chef à contenter, j'avais le sentiment ici d'être en vacances. Sans mes prérogatives (en fin, pour le moment) je vivais un pur bonheur. J'ai donc pu savourer la beauté de la Chine, faire des visites et présenter à mon palais les nouveautés culinaires qu'offrait la cuisine chinoise.
C'était un lundi matin, de bonne heure, au cours du processus d'inscription à l'université, que la conversation à l'aéroport à propos de WeChat m'est revenue. Pour faciliter les communications, tous les étudiants des cycles supérieurs ont été invités à rejoindre un groupe WeChat en scannant un QR code. « Un quoi ? Ok, qu'est-ce qu'un QR code, où est le QR code ? Et quel est ce groupe WeChat ? », ai-je demandé à voix haute. Tout le monde m'a regardée, perplexe. « Quoi, est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ? », ai-je réitéré au rire de tous mes camarades.
Un Irlandais m'a proposé de m'aider à télécharger l'application, mais m'a dit que je ne pouvais pas accéder au Play Store. « Terminons d'abord l'inscription, je me chargerai de cela plus tard », lui ai-je répondu.
À ce moment-là, j'étais perdue, tous ces termes techniques ne s'enregistraient pas dans mon esprit. Pour une fois, je me sentais démunie !
J'étais impatiente de retrouver Khadija à l'heure du déjeuner. Elle était la solution à mes problèmes. Khadija est, non seulement mon amie, mais aussi ma sauveteuse par défaut. Elle m'a montré comment utiliser mon téléphone et m'a également ouvert un compte WeChat. Elle l'a même lié à ma carte bancaire. Vous auriez dû voir le sourire sur mon visage. Je pouvais accéder à tous mes comptes en ligne.
Avec WeChat installé sur mon téléphone et le soutien régulier de Khadija, la vie est devenue plus simple à Beijing. C'est comme si j'avais eu des ailes pour voler. Ma superviseuse m'a appelée, via WeChat bien sûr, et m'a aidée à relier mon compte à mon ordinateur portable. C'est devenu beaucoup plus simple de discuter avec elle, et même d'échanger des informations ou des articles de recherche.
Avec mes nouveaux amis et mes camarades de classe, c'est le moyen le plus simple que nous ayons pour communiquer. L'envoi de photos, de vidéos, de nos expériences, et même des lieux visités est devenu une norme. Il est facile d'organiser et de coordonner des activités puisque nous sommes tous dans le même groupe.
Et puis, il y a le jour où je me suis perdue à Zaoying, alors que mes envies de pain à la française m'ont conduite à Paris Baguette, près du centre commercial Solana. Pour une raison quelconque, je ne pouvais pas retrouver la station de métro. Mais Khadija est encore venue à ma rescousse, et j'ai pu localiser mon emplacement sur mon téléphone. Elle m'a rejointe et m'a littéralement secourue. Bien sûr, pas gratuitement. J'ai dû partager mon pain et mes croissants ! Ai-je mentionné que j'ai payé avec WeChat Pay ? Oui, j'ai en fin appris à me promener avec un téléphone chargé et plus avec de l'argent liquide. WeChat, comme je l'ai découvert par la suite, n'est pas qu'une banale application, c'est bien celle qui me facilite la vie en Chine. CA