Les parents devraient-ils faire pression sur leurs enfants pour qu'ils se marient ?

Cette colonne examine un sujet à partir de perspectives africaine et chinoise. Ce mois-ci, nous posons la question suivante : les parents sont-ils censés faire pression sur leurs enfants concernant le mariage ?

Apporter conseils

Mmapula Molapong,journaliste botswanaise de 29 ans au Sunday Standard

Presque tous les parents de mon pays souhaitent que leurs enfants, surtout leurs f i lles, se marient. Mais cela n'est pas toujours facile à réaliser, et ce, pour diverses raisons. Certaines personnes choisissent de ne pas se marier parce qu'elles pensent que le mariage comporte beaucoup d'inconvénients. D'autres ne le font pas parce qu'ils ne trouvent pas de partenaires qui leur conviennent. Cela peut devenir une réalité douloureuse pour les parents, en particulier lorsque leur fille a un enfant hors mariage et que le père de l'enfant la quitte. Bien que le mariage soit une belle chose, je ne pense pas que les parents doivent faire pression sur leurs enfants pour qu'ils se marient. Je dis cela parce que, parfois, la société et la famille exercent des pressions sur nous, en particulier pendant les vacances de Noël, lorsque vous visitez votre village natal et que l'on vous demande : « quand allez-vous vous marier ? » Quand vous n'avez pas d'enfant à un certain âge, c'est la même chose. Tout le monde a le sentiment qu'il devrait vous conseiller, car vous prenez de l'âge.

Je pense que le mariage est formidable tant que les individus concernés le font de bon gré. Aucune personne ne doit être forcée, même si le mariage est toujours pratiqué et considéré comme une tradition dans certaines cultures africaines et une bonne partie du monde. J'ai la conviction que le mariage qui n'est pas forcé est mieux armé pour résister à l'épreuve du temps.

Il y a quelques années, Maruping Dibotelo, ancien chef de la Cour suprême du Botswana, a dénoncé le nombre élevé de cas de divorce enregistrés devant les tribunaux. Je ne dis pas qu'il faille contribuer aux statistiques parce que vos parents vous ont mis la pression. Vous devez écouter votre voix intérieure, et prendre des décisions pour vous-même. Cela ne signifie pas que nous ne devions pas honorer nos parents, mais trouver un moyen respectueux de les persuader de tenir compte de nos souhaits.

J'appelle donc les parents à éviter de faire pression sur leurs enfants. Laissez-les faire leurs propres choix. J'estime que donner des conseils à son enfant est la véritable place des parents.

L'âme-sœur

Hu Wanying,secrétaire de 25 ans dans une entreprise d'investissement en immobilier à Beijing

Je viens de terminer mes études en master et je commence à travailler. Je me sens bien en tant que célibataire, même si mes parents, mes amis et mes proches me forcent à me marier depuis trois ans. Au début, cela m'agaçait énormément que l'on tente de s'immiscer dans ma vie privée. Mais maintenant je me suis calmée, et je veux les aider à mieux me comprendre.

Il est courant en Chine que les femmes de mon âge subissent une telle pression. Ceux qui nous font pression peuvent être de nouvelles connaissances, qui cherchent un sujet de discussion, ou des aînés anxieux de la famille qui considèrent le mariage comme un « passage obligatoire » dans la vie. Pour les premiers, je ne veux pas partager ce genre d'information. Pour les derniers, les gens de ma génération n'ont pas le même point de vue sur le mariage. Le développement de la société et de l'économie offre à la jeune génération, surtout aux femmes, plus de possibilités dans la vie. Avec un revenu plus élevé, les gens sont financièrement indépendants et ont moins intérêt à trouver un conjoint pour des raisons économiques. De plus, le développement de services logistiques, par exemple, facilite la vie de célibataire. Cela signifie que la motivation du mariage est de plus en plus évidente : trouver l'âme-sœur avec qui nous partageons une affinité et une compréhension mutuelles. Cependant, ces éléments ne sont pas facilement mesurables. Par conséquent, il faut plus d'efforts pour trouver l'âme-sœur, ce qui retarde le mariage.

Ne pas apprécier la pression ne signifie pas que nous devions fuir face au mariage ou désapprouver le mariage en tant qu'option dans la vie. Au contraire, c'est précisément parce que nous comprenons son importance que nous espérons que cela sera un acte d'amour et non le résultat d'une pression. Je comprends totalement les préoccupations de ceux qui nous poussent à vouloir nous marier. Mais je souhaiterais que nos choix soient également respectés et tolérés. Il faut être patient pour prendre une décision telle que le mariage. CA