par Vincent Mbonihankuye
La récolte du riz a été multipliée par trois grâce à l'expertise chinoise en riziculture, établissant un nouveau record africain
Des fermiers sont occupés par les travaux agricoles lors de la récolte du riz, le 14 janvier.
Dans la plaine de l'Imbo au Burundi, les récoltes de la culture du riz sont passées d'un peu plus de trois tonnes à onze tonnes sur une même super ficie. Cette énorme différence entre la production de riz des années passées et celle d'aujourd'hui a même établi un nouveau record au niveau africain.
Différence incroyable, mais vraie. Mais comment une récolte peut-elle se multiplier presque quatre fois sur une même surface ? Y a-t-il eu des changements de mode de culture ? Ou bien des changements climatiques ? La réponse à toutes ces interrogations se résume en une seule phrase : ce sont les fruits de la coopération entre la Chine et les pays africains, et ceux de la coopération bilatérale sino-burundaise en particulier.
En effet, dans le cadre de la fructueuse coopération sino-africaine, la Chine partage ses compétences et expériences avec les pays de l'Afrique. Plusieurs experts en différents domaines y sont envoyés pour aider à sortir son peuple de la pauvreté. L'impact de ces experts est remarquable dans le domaine de la culture du riz, notamment dans les communes de la province de Bubanza.
Il y a presque deux ans, une délégation dirigée par le secrétaire permanent du ministère burundais de l'Agriculture, Séverin Bagorikunda, s'est rendue dans la commune de Gihanga de la province de Bubanza à l'ouest du Burundi. Cette délégation accompagnait un groupe d'experts chinois venus expérimenter quatre variétés de riz dans la plaine de l'Imbo : une variété de super riz et trois variétés hybrides. Après leur évaluation, les techniciens et chercheurs chinois ont mis sur pied un procédé de culture du riz qui permet d'augmenter la production du riz de manière significative.
Grâce à cette aide et à cette expertise, la récolte du riz dans la plaine de l'Imbo, où cette expérience chinoise a été effectuée, a été multipliée par plus de trois fois.
En effet, selon les statistiques données par l'ambassade de Chine au Burundi, sur une surface d'un hectare, la production varie actuellement de 11 à 13,8 tonnes, alors qu'auparavant la production ne dépassait pas 3,75 tonnes sur la même super ficie.
« Il ne fait aucun doute que cette augmentation de la production du riz a des effets positifs considérables pour la sécurité alimentaire et le développement dans les autres domaines du pays », indique Li Changlin, l'ambassadeur de Chine au Burundi, qui précise également que cette production a battu le record en Afrique.
Les membres de nos coopératives apprécient grandement cette variété. Dans un proche avenir, nous allons produire du riz pour des millions de consommateurs.
SINZUMUSI EDOUARD,président du regroupement Umuco w'Abarimyi
Ce projet, lancé conjointement en 2017 par des experts agricoles chinois ainsi que le ministère burundais de l'Agriculture à travers la Société régionale du développement de l'Imbo (SRDI), a suscité un grand intérêt parmi les citoyens, toutes catégories confondues. Tout le monde veut savoir l'origine de cette variété de riz, qui transforme les paysages en des vues splendides compte tenu de la verdure des champs et surtout de l'abondance des grains.
Les riziculteurs de la localité qui cultivent de manière autonome, en association ou en coopérative cherchent maintenant à mettre la main à tout prix sur les semences de riz hybride et apprendre la meilleure façon de le cultiver. Tout le monde s'étonne de la récolte donnée par cette semence. Actuellement, grâce à cette expertise, la population de Gihanga considère l'agriculture du riz comme une « mine d'or » compte tenu de ses bienfaits pour des milliers de ménages.
« Ça fait plus de 15 ans que je pratique l'agriculture, mais j'ai été étonné quand j'ai vu cette nouvelle variété de riz, car il est visible qu'elle est différente de celle que nous avions l'habitude de cultiver », affirme Habonimana Balthazar, qui est à la fois enseignant et agriculteur de riz.
Sinzumusi Edouard est président d'un regroupement de six coopératives connues sous le nom d'Umuco w'Abarimyi (la « lumière des cultivateurs ») qui regroupe 4 000 membres vivant au quotidien de la culture du riz. Il fait savoir que 108 membres de son groupe ont déjà béné ficié de la formation en rapport avec cette intervention chinoise.
Les nouveaux plants apportés par les experts chinois ont augmenté la production de riz.
« Les membres de nos coopératives apprécient grandement cette variété. Dans un proche avenir, nous allons produire du riz pour des millions de consommateurs » ajoute-t-il.
Le directeur général de la SRDI, l'ingénieur agronome Térence Nobus Butoyi, précise que la coopération entre le Burundi et la Chine a eu un impact positif en matière de l'augmentation de la production de riz. Il indique qu'avant même de démarrer le projet d'expérimentation du riz hybride, quatre ingénieurs agronomes de la SRDI se sont rendus en Chine pour se perfectionner en matière de la production du riz en général.
Ce genre d'initiatives d'aide réalisées par le gouvernement chinois sont en mesure d'inspirer les pays africains en général et le Burundi en particulier à redoubler ses efforts dans la lutte contre la pauvreté, a fin d'améliorer les conditions de vie des populations rurales qui vivent dans la pauvreté.
Rappelons que lors du Dialogue de haut niveau Afrique-Chine et Forum des thinktanks sur la lutte contre la pauvreté pour la prospérité commune, qui s'est ouvert le 21 juin 2017 à Addis Abeba, en Éthiopie, le ministre des Affaires étrangères, M. Wang Yi, a indiqué que la Chine, forte en expérience, était pleinement prête à continuer à partager son expertise en matière de développement et de lutte contre la pauvreté avec l'Afrique. CA