par Ge Lijun
Le projet d’expansion de la centrale hydroélectrique Kariba South au Zimbabwe, réalisé par une entreprise chinoise, aide le pays à stabiliser sa production d’électricité.
La présence chinoise dans le secteur des infrastructures en Afrique aide à améliorer la vie des populations locales et à promouvoir le développement économique régional. Survol de trois exemples éloquents
La République de Djibouti, pays limitrophe de l’Éthiopie, est située sur la côte orientale du continent. Autrefois relativement isolé, ce pays de la Corne de l’Afrique dispose maintenant d’un chemin de fer dernier cri, facilitant dans une large mesure les déplacements de sa population.
Construit par le groupe China Civil Engineering Construction Corporation(CCECC), le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti a été mis en service le 1erjanvier 2018. Les habitants de Djibouti peuvent maintenant se rendre dans un train moderne et confortable à la ville de Dire Dawa, dans l’est de l’Éthiopie, en seulement 4 heures,contre 18 heures en autobus auparavant.
Il n’est donc pas surprenant que depuis sa mise en œuvre le tra fic des passagers et des marchandises ne cesse de s’accroitre.Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours de la première moitié de l’année 2018, le chemin de fer a transporté au total 55 000 passagers, devenant ainsi le premier choix de moyen de transport de la population.
De fait, le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti n’est qu’un exemple des nombreuses infrastructures favorables au bien-être des populations en Afrique qui ont vu le jour avec le soutien de la Chine. En décembre 2015, lors du Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine, le Président chinois Xi Jinping a déclaré qu’au cours des trois prochaines années, la Chine allait mettre en œuvre dix projets de coopération sino-africaine, y compris dans le secteur des infrastructures, une décision qui a accéléré la coopération en la matière.
Deuxième exemple : le barrage de Kaléta,situé sur le fleuve de Konkouré dans le sudouest de la Guinée. Réalisé par le groupe China International Water & Electric Corp.(CWE), le barrage a amélioré considérablement l’approvisionnement en électricité du pays. De plus, cinq sous-stations électriques et une ligne de transformation de 158 kilomètres ont été construites pour relier la centrale à Conakry, la capitale de la Guinée. En septembre 2015, la centrale a été oきciellement mise en service, fournissant de l’électricité à des milliers de foyers dans la capitale.
L’excellence du barrage de Kaléta a été reconnue à l’international. En juillet 2017,une délégation mixte composée de représentants de l’Union africaine, de la Banque africaine de développement et de l’Agence de coopération technique allemande a effectué une visite du barrage pour constater de près l’impact de cet ouvrage sur la population locale. Cette mission conjointe s’insérait dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Selon La Tribune Afrique,le chef de mission et coordinateur du PIDA,Cheikh Diakhate, a accordé une note positive au barrage, soulignant que Kaléta figurait parmi « les exemples réussis des projets d’énergie » sur le continent africain.
Or, ce barrage a rencontré des diきcultés importantes. En effet, alors que la construction entrait dans la phase critique au début 2014, le pays a été frappé par une épidémie d’Ébola. Malgré l’insécurité et les risques,les responsables chinois ont pris la décision de ne pas quitter le pays et de continuer la construction. « Il y avait plus de 1 000 employés chinois et plus de 2 000 employés africains sur le chantier. Si l’on s’était arrêté, la construction aurait été retardée d’une année, ce qui aurait engendré de grandes pertes. De plus, le plus important est que ce délai aurait nui à l’amitié sino-guinéenne », a déclaré M. Zhang Rujun, assistant du Directeur général de CWE, à l’agence chinoise Xinhua.
Avec l’aide de leur ambassade en Guinée et des experts de la mission médicale chinoise, aucun des employés chinois ou africains n’a été atteint par le virus, et ce jusqu’à la fin du projet. « Les employés de deux pays ont surmonté ensemble toutes les difficultés et ont finalement terminé la construction de la centrale hydroélectrique, ce qui a renforcé la profonde amitié entre nos deux peuples. Le peuple guinéen n’oubliera pas les amis qui se sont tenus à ses côtés dans les moments diきciles »,a indiqué Mme Kanny Diallo, ministre du Plan et de la Coopération internationale de la Guinée.
La voie ferrée à écartement standard est un grand projet, qui a la capacité de promouvoir l’intégration économique de la région. Il nous incombe de renforcer notre partenariat avec la Chine à mesure que nous améliorons notre réseau de routes,de ports et de voies ferrées.AUGUSTINO TING MAYAI,économiste à l’Université de Juba, au Soudan du Sud
Troisième exemple, de retour sur la côte est du continent : le chemin de fer Mombasa-Nairobi, au Kenya. Un an après sa mise en service, des universitaires de plusieurs think tanks chinois et africains ont pris part au Séminaire sur la coopération Chine-Afrique en matière d’infrastructures, qui s’est tenu à Nairobi en juin 2018.Dans ce cadre, ils ont visité le terminus de la voie ferrée à écartement standard, le centre d’opération et de maintenance et l’entrepôt à conteneurs.
Après la visite, Lemma Senbet, directeur général du Consortium pour la recherche économique en Afrique, a déclaré que « cette visite nous a permis de mieux apprécier le rôle joué par cette voie ferrée dans l’intégration régionale et le transfert de savoir-faire. La [voie ferrée Mombasa-Nairobi] prouve que l’Afrique a intérêt à renforcer sa coopération avec la Chine pour améliorer ou construire de nouvelles routes, de nouveaux ports et de nouvelles voies ferrées ».
Les experts ont d’ailleurs donné leur appui total à la deuxième phase du projet, qui devrait atteindre la frontière entre le Kenya et l’Ouganda en 2021. Ce projet fait partie du« Couloir Nord », un ensemble d’infrastructures destiné à renforcer la connectivité en Afrique de l’Est. « [Il] s’agit d’un grand projet, qui a la capacité de promouvoir l’intégration économique de la région. Il nous incombe de renforcer notre partenariat avec la Chine à mesure que nous améliorons notre réseau de routes, de ports et de voies ferrées », dit Augustino Ting Mayai, économiste à l’Université de Juba,au Soudan du Sud, ajoutant que de telles infrastructures sont une clé pouvant potentiellement ouvrir la région de l’est et de la Corne de l’Afrique aux investissements et à la croissance industrielle. CA