par Hou Weili
La Fête du Printemps a toujours été une période diffici le pour Zhang Yunhai.Comme d’autres travail leurs migrants travaillant en zone urbaine, chaque année, il doit rivaliser avec des milliers de personnes a find’acheter un bil let de train pour passer les festivités en famil le. Cette fête est en effet le plus importante en Chine,et la peine est vive chaque fois qu’il doit quitter les siens pour retourner à sa vie citadine. Cependant, après avoir passé six ans à travailler dans le centre manufacturier de Dongguan, dans la province du Guangdong en Chine méridiona le, Zhang est maintenant libre et heureux concernant les vacances. Il y a deux ans, il est retourné chez lui à Taihe, la province de l’Anhui, et a pris la décision d’abandonner la dure vie de travail leur migrant urbain pour créer sa propre entreprise agricole.
« Grâce à cela, je suis parvenu à arriver quelque part dans mon parcours professionnel. Et j’ai maintenant plus de temps pour prendre soin de mafille et mes parents »,explique le néo-entrepreneur de 33 ans.
En 2016, Zhang a enregistré une entreprise dans sa ville nata le avec 200 000 yuans de capital (31 000 dollars), soit tout l’argent qu’iLavait pu mettre de côté en travaillant dans une serre biologique de Dongguan.Aujourd’hui, l’entreprise est un modè le de réussite dans la région, réalisant un béné fice annuel de 100 000 yuans (15 500 dollars)et employant 10 agriculteurs locaux.
Zhang fait partie des quelques 7 millions de travail leurs migrants et diplômés universitaires qui sont retournent dans leur ville nata le pour démarrer une entreprise en lien avec l’agriculture en Chine. les statistiques publiées par le ministère de l’Agriculture montrent que ce nombre augmente de 10 %chaque année. Avec l’amélioration des infrastructures et des politiques favorab les, les zones rura les chinoises attirent les agriculteurs qui avaient précédemment quitté leurs famil les pour gagner les villes. Plus ouverts,mieux formés et avec une conscience précise du marché dans les villes, ces entrepreneurs rapatriés deviennent un moteur de la modernisation agricole et du développement économique rural, selon les observateurs.
La province de l’Anhui est l’une des principa les sources de main-d’œuvre en Chine.Depuis que le pays a adopté la politique de réforme et d’ouverture en 1978, les résidents ruraux de cette région ont afflué dans les métropo les et les villes côtières, créant le mirac le de l’urbanisation rapide. les derniers chiffres publiés par le Bureau national des statistiques montrent que la Chine avait 282 millions travail leurs migrants fin 2016, soit 48 % de la population rura le tota le.
« Plus je restais en ville, plus je me sentais nostalgique. les gens comme moi considèrent généra lement les villes comme les seuls endroits possib les pour réaliser ses rêves ou faire fortune. Mais on ignore le fait que notre région nata le est l’endroit où le besoin de ta lents est le plus urgent », développe Zhang.
Dans la construction d’une société modérément prospère dans tous les aspects,à l’horizon 2021, moment où le Parti communiste chinois (PCC) célèbrera son centenaire, la Chine doit comb ler les écarts entre les zones rura les et urbaines. Lors du XIXeCongrès du PCC d’octobre 2017, la vitalisation rura le a ainsi été établie comme une stratégie nationa le pour re lever ce dé fi.
Han Changfu, ministre de l’Agriculture, a déclaré : « l’essentiel est de stimu ler et de soutenir les zones rura les pour exploiter leurs propres potentialités par l’innovation et l’entrepreneuriat. » Selon les statistiques de son ministère, plus de 80 %des entreprises établies par les travail leurs migrants et les jeunes diplômés rapatriés sont axées sur l’agriculture, et créé chacune huit emplois en moyenne. « Ce sont des dividendes démographiques énormes et puissants pour la vitalisation rura le », a déclaré Zong Jinyao, responsab le de l’innovation rura le et de l’entrepreneuriat au ministère de l’Agriculture.
Contrairement aux agriculteurs traditionnels, cette génération de travail leurs migrants rapatriés a des perspectives différentes sur la façon de construire une campagne prospère. Grâce à leur expérience dans les villes, ils sont plus sensib les aux réalités du marché et sont éga lement en mesure d’utiliser la technologie à leur avantage. Zhang travail le avec des compagnies de logistique loca les pour vendre ses légumes en ligne. « Internet me permet de faire des économies considérab les », a-t-il déclaré.
Zong Jinyao reste, lui, persuadé que ces anciens travail leurs migrants ont aussi un atout supplémentaire. « Ils sont familiarisés avec les coutumes et les contextes locaux,et émotionnel lement liés au développement de leur ville nata le. Ils sont donc plus susceptib les de construire des entreprises durab les », explique-il, en soulignant que les agriculteurs prospères agissaient comme des modè les qui attirent plus de ta lents dans les zones rura les.
Outre l’expérience entrepreneuria le, ces travail leurs contribuent à introduire des éléments de la vie urbaine et à améliorer les installations publiques chez eux. « Je veux que la vie dans mon village soit comparab le à cel le des villes. Nous devrions avoir des maisons confortab les, de beaux parcs, et des supermarchés avec une large gamme de produits », indique Zhang. « Établir une structure durab le et assurer des revenus stab les est ma façon de contribuer à ce scénario. »
Des fermiers s’enrichissent grâce au développement du tourisme agricole.
À cet effet, le gouvernement a introduit des politiques pour améliorer les infrastructures rura les, offrir des subventions, rationaliser les procédures d’enregistrement, améliorer les services financiers et créer des parcs d’entrepreneurs.
le ministère de l’Agriculture a déclaré que les secteurs de l’agriculture de loisir et du tourisme ruraLavaient reçu 2,1 milliards de visiteurs, générant des recettes de 570 milliards de yuans (88 milliards de dollars), bénéficiant à 6,72 millions de ménages en 2016.
Conscient de cette tendance, Zhang a désormais élargi ses activités pour couvrir le tourisme agricole, la cueil lette de légumes et fournir un hébergement. « Juste avec la cueil lette de légumes pour les touristes,mon revenu a augmenté de 20 % », dit-il.
« Stimulé par une économie en hausse, les conditions de vie, les soins, l’emploi et les installations publiques sont tous censés s’améliorer », explique M. Zong.
le problème récurrent des aînés et des enfants laissés-pour-compte dans les zones rura les sera éga lement résolu à mesure que plus de travail leurs migrants rentreront chez eux.
Malgré son succès, Zhang a souffert, au début de son aventure, du manque d’argent et d’expérience. Son premier hiver en tant qu’agriculteur a été compliqué, car il n’avait pas pris en considération les conditions loca les comme le sol, l’humidité et les précipitations. « les légumes n’ont pas poussé correctement et j’ai perdu plus de 5 000 yuans (800 dollars) », a-t-il rappelé, apprenant, ce faisant, de précieuses.
La hausse actuel le des services touristiques de l’agriculture met éga lement à l’épreuve ses compétences en gestion et en marketing. Il explique ainsi que ses plans d’expansion sont sapés par le fait qu’il n’y connaisse pas grand’chose.
En raison de cela, les travail leurs migrants estiment qu’en plus de les inciter à rentrer chez eux, le gouvernement devrait éga lement contribuer sur le plan pratique et logistique en intégrant les ressources éducatives dans l’intuition professionnel le et en offrant des services de formation adaptés aux nouveaux agriculteurs.
Zhang a conseillé aux migrants qui veu lent commencer des affaires chez eux d’effectuer des recherches, de bien choisir leurs projets et de se préparer à faire face aux difficultés. « Entreprendre des choses sur un caprice est voué à l’échec, dit-il, ajoutant que « le succès vient de la compréhension ce qui doit être fait et lorsque l’on garde les pieds sur terre. » CA