par Garth Shelton
La Chine, l’Afrique et l’Afrique du Sud en particulier forment un partenariat idéal pour le développement
L’engagement actuel de la Chine avec l’Afrique est une réussite majeure et constitue un excellent exemple de coopération pour le développement et d’interdépendance vers une prospérité économique commune. La relation commerciale entre la Chine et l’Afrique est importante pour la croissance économique actuelle de la Chine, tandis que les exportations de produits de base vers la Chine fournissent un fondement pour le développement économique à travers le continent africain. Une complémentarité forte entre la Chine et l’Afrique, basée sur leurs étapes respectives de développement économique, donne à l’Afrique une opportunité unique d’exporter des produits de base vers un marché chinois en rapide expansion. Cette complémentarité a permis au commerce sino-africain de passer de seulement 10 milliards de dollars en l’an 2000 à plus de 170 milliards en 2017.
Au-delà des bénéflces économiques évidents d’une coopération plus étroite entre la Chine et l’Afrique, la relation bilatérale est fermement enracinée sur une amitié historique forte. Par ailleurs, l’investissement direct étranger (IDE) a joué un rôle majeur dans le soutien et la promotion du développement économique dans tout le continent africain, créant de nouveaux emplois et contribuant de manière signiflcative à la réduction de la pauvreté. La Chine a été un facteur clé dans ce processus, apportant à l’Afrique capitaux et technologies.
Les investissements chinois croissants en Afrique bénéflcient aux économies locales et créent de nouvelles opportunités commerciales sur les marchés intérieurs. Les investissements de la Chine dans l’extraction de minerais, les barrages, les routes et les systèmes ferroviaires, ainsi que dans les infrastructures et les télécommunications,sont extrêmement bénéflques pour le développement de l’Afrique. Les investissements chinois soutiennent dans le même temps l’établissement de petites entreprises sur le continent africain. Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la croissance de l’Afrique au cours de ces dernières années s’est approchée des 6 % - son niveau le plus haut en 30 ans - en grande partie grâce aux investissements croissants de la Chine, dont la contribution considérable au développement infrastructurel et économique de l’Afrique conflrme qu’il s’agit clairement du meilleur partenaire pour le développement de l’Afrique et son meilleur allié économique.
Au-delà de la dimension économique, la Chine et l’Afrique sont liées par un objectif commun, qui est de faire progresser l’agenda Sud-Sud. Dans ce contexte, la Chine et l’Afrique sont à la recherche d’une voix plus forte pour les pays en développement sur la scène mondiale et dans les institutions internationales comme les Nations unies, l’Organisation mondiale du commerce (OMC),le FMI et la Banque mondiale. La Chine est perçue comme un allié de l’Afrique dans la lutte pour démocratiser les forums internationaux et remodeler les agendas du développement mondial. C’est la raison pour laquelle, la Chine et l’Afrique partagent un objectif commun dans leur volonté de réformer la gouvernance mondiale vers un système impartial, juste et équitable.
Le nouveau défl pour la Chine, l’Afrique et l’Afrique du Sud en particulier est de renforcer ce processus et de bâtir une relation durable et sur le long terme avec de nouveaux bénéflces majeurs pour toutes les parties.L’identiflcation de programmes et de processus précis, qui permettront d’assurer un partenariat durable Chine-Afrique et Chine-Afrique du Sud pour le développement sur le long terme, constitue la tâche principale.
Alors que la Chine et l’Afrique du Sud célèbrent cette année le 20eanniversaire de leur amitié diplomatique et de leur solidarité,le débat s’est tourné vers un élargissement et un renforcement de cette relation. Dans ce contexte, un certain nombre de suggestions ont émergé :
L’Afrique du Sud a souvent été identiflée comme une « porte d’entrée » pour les entreprises chinoises souhaitant accéder au continent africain, mais le pays devrait plutôt se présenter comme un « pôle commercial » proposant un siège social aux entreprises chinoises souhaitant s’implanter en Afrique. Cela inclurait de proposer des espaces de bureaux de qualité, des services bancaires, des centres de convention et des conférences sur l’investissement, ainsi que des liens commerciaux et un accès facilité au reste du continent.
Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a offert une nouvelle vision pour attirer les IDE dans son pays, afln de créer des emplois et de développer l’économie. L’Afrique du Sud est bien positionnée pour attirer les IDE,mais devrait faire davantage en proposant des mesures incitatives spéciflques pour les investisseurs potentiels chinois. Sans mesures spéciflques, détaillées et sensées,une accélération des IDE entrants semble peu vraisemblable.
La mise en place d’une zone économique spéciale (ZES) en Afrique du Sud, visant spéciflquement à faciliter les IDE des entreprises chinoises, pourrait contribuer de manière signiflcative à stimuler les investissements.Celle-ci nécessiterait des mesures claires d’incitation à l’investissement, comme des taxes réduites, la disponibilité d’une maind’œuvre qualiflée, la flexibilité de l’emploi et de bonnes liaisons de transport.
Les investissements de la Chine dans l’extraction de minerais, les barrages,les routes et les systèmes ferroviaires, ainsi que dans les infrastructures et les télécommunications, sont extrêmement bénéflques pour le développement de l’Afrique.
Au niveau du continent, le débat actuel se concentre sur la façon, dont l’Afrique pourrait s’engager de manière plus effective avec la Chine vers des résultats mutuellement bénéflques. La meilleure stratégie pour l’Afrique serait sans doute de se concentrer sur une « approche par projet ».Ainsi, lors du Forum sur la Coopération sino-africaine et des rencontres bilatérales,les pays africains devraient se concentrer sur la présentation de projets rentables détaillés, accompagnés d’études complètes de faisabilité. Les débats théoriques actuels entre la Chine et l’Afrique convergent vers l’idée de la mise en place d’un potentiel centre sino-africain ou d’un institut pour faire progresser la recherche académique et les échanges intellectuels. Cependant, pour faire progresser la coopération de façon plus concrète et orientée vers les résultats, un centre d’affaires ou un institut de coopération industrielle pourraient être plus appropriés.Les consultants commerciaux et les banquiers devraient être inclus dans le développement et la proposition de projets et de programmes spéciflques, qui permettraient de faire avancer le développement économique. L’Afrique du Sud devrait prendre la tête dans la promotion de la mise en place d’un centre de recherche sino-africain concentré sur les activités entrepreneuriales et lié à une école de commerce établie.
Pour faire progresser un partenariat de développement mutuellement bénéflque,l’Afrique et l’Afrique du Sud doivent chercher d’urgence à renforcer la coopération avec l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la soie. Cette initiative offre une opportunité unique pour l’Afrique du Sud de bâtir une connectivité forte avec le marché chinois et de relier l’Afrique plus directement avec les routes commerciales mondiales.
La promotion d’un développement économique durable restera un défl essentiel pour l’Afrique du Sud et les autres gouvernements africains au cours des dix prochaines années, voire au-delà. La tâche principale pour la Chine, l’Afrique et l’Afrique du Sud en particulier est de renforcer la relation mutuellement bénéflque actuelle en renforçant les formes de coopération et en développant de nouveaux domaines d’interactions commerciales innovantes.
La promotion d’un développement économique renforcé au cours des prochaines décennies peut être réalisée par le biais d’une entreprise commune Chine-Afrique basée sur une vision partagée, façonnée par les suggestions proposées ci-avant et d’autres propositions. Le renforcement de l’interaction et le développement de nouvelles voies de coopération permettraient de produire des résultats positifs continus pour la Chine et les pays africains, notamment l’Afrique du Sud. CA