WANG WENJIE, membre de la rédaction
Lanzhou,une ville traversée par le fl euve Jaune au charme singulier
WANG WENJIE, membre de la rédaction
Avec sa cuisine locale variée, Lanzhou, ville prenant le fl euve Jaune pour décor, est un véritable plaisir pour les yeux comme pour les papilles !
Lanzhou, aussi connue sous le nom de Jincheng (« ville dorée »), est située dans une zone de bassin étirée et étroite, entourée de tous côtés par des montagnes. Traversée d’ouest en est par le fl euve Jaune nourricier, cette ville se distingue par sa simplicité, son accueil et son dynamisme.
Chef-lieu de la province du Gansu, Lanzhou est positionnée à un carrefour routier et ferroviaire : de là, vous pouvez accéder à Dunhuang au nord ; au département autonome tibétain de Gannan au sud ; à Xining (chef-lieu du Qinghai) à l’ouest ; et à Yinchuan (chef-lieu du Ningxia) à l’est. Ainsi, Lanzhou est un point de passage obligé pour tout voyageur sillonnant l’Ouest de la Chine. Pour la majorité des touristes, Lanzhou n’est qu’un lieu de transit où ils ne restent pas plus d’une nuit. Peu de personnes y séjournent trois jours comme j’ai choisi de le faire pour prendre le temps de découvrir cette ville et de l’apprécier à sa juste valeur.
La sculpture Le fl euve Jaune nourricier
En raison des contraintes imposées parcette région montagneuse, la partie ouest de la Chine est peu desservie en lignes de chemin de fer, empruntées par des trains lents. De Beijing à Lanzhou, il faut prévoir au minimum 17 heures de trajet en train, contre moins de trois heures en avion. Par conséquent, il est préférable de prendre l’avion à destination de l’aéroport international de Zhongchuan, puis de monter à bord d’une des navettes amenant directement au cœur urbain de Lanzhou, à 67 km de distance.
En effet, je me souvenais que la cuisine de Lanzhou est succulente ! C’est même la principale raison qui m’a poussée à revenir. Lanzhou est vraiment un paradis pour les gourmands, à condition que vous soyez capable de manger épicé.
Lanzhou n’est pas réputée pour son grand nombre de sites touristiques ; aucun d’entre eux n’est d’ailleurs mondialement reconnu. Toutefois, les paysages le long du fl euve Jaune attirent une foule de touristes désirant simplement fl âner. Nul besoin de prendre un taxi ou un bus : vous pourrez découvrir, au rythme de vos pas, le pont Zhongshan, la sculpture en l’honneur du fl euve Jaune, le jardin d’exposition de roues hydrauliques, le parc de la montagne Baita et les autres points d’intérêt qui marqueront votre chemin.
Le pont Zhongshan, appelé autrefois le « pont métallique du fl euve Jaune », s’étire sur 234 m de long et 7,5 m de large. C’est l’un des monuments emblématiques de Lanzhou. Avant sa construction, les habitants passaient d’une rive à l’autre grâce au ponton fl ottant Zhenyuan, aménagé sous le règne de Hongwu (1368-1398) des Ming (1368-1644). Le pont Zhongshan qui l’a remplacé a été bâti en 1907 par les Allemands et l’on raconte que les principaux matériaux qui le constituent sont ainsi d’origine allemande.
À 2 km à l’ouest du pont Zhongshan se trouve l’esthétique sculpture intitulée Le fl euve Jaune nourricier, qui, à travers sa représentation d’une mère avec son bébé, symbolise le fl euve Jaune et la nation chinoise qui en descend.
À 3 km à l’est du pont Zhongshan, ne manquez pas non plus le jardin d’exposition de roues hydrauliques de Lanzhou, la plus ancienne machine utilisée au bord du fl euve Jaune pour l’élévation de l’eau et l’irrigation. Selon la légende, elle a été créée par Duan Xu, natif de Lanzhou, sous le règne de Jiajing (1522-1566) des Ming.
Le pont Zhongshan
Le parc de la montagne Baita (pagode blanche) borde la rive nord du fl euve Jaune (en face du pont Zhongshan). Son nom n’est pas anodin : une pagode blanche se dresse sur sa colline principale. Trente minutes suf fi sent pour arriver à pied au sommet, qui offre une vue panoramique sur la ville et le fl euve Jaune. La pagode blanche actuelle est en réalité une reconstruction, qui date du règne de Jingtai (1450-1456) des Ming. De forme octogonale, elle s’élève sur sept étages, atteignant une hauteur de près de 17 m.
Au temps où aucun pont n’enjambait le fl euve, des radeaux fabriqués en peau de mouton, appelés yangpifazi, servaient pour la traversée. Cet outil folklorique a été préservé par les habitants vivant au bord du fl euve Jaune. Avec une capacité de charge relativement faible, il assure principalement le transport des voyageurs, et occasionnellement celui des marchandises. Aujourd’hui, il est devenu l’un des loisirs nautiques proposés à Lanzhou. Cependant, cette activité n’est disponible ni l’hiver ni durant la période du ramadan. En général, elle est ouverte aux touristes uniquement l’été.
Outre le splendide cadre que vous réserve le fl euve Jaune, le Musée provincial du Gansu est un lieu qui vaut le détour. Fin 2012, il a été promu au rang de musée national de premier niveau. Parmi les grandes richesses qu’il abrite, vous pourrez admirer un cheval au galop en bronze, qui date de la dynastie des Han de l’Est (25-220) et qui transmet le message : progresser à pas de géant et parvenir rapidement au succès. Actuellement, ce musée présente trois expositions thématiques permanentes qui retracent l’histoire du Gansu, respectivement sur les céramiques peintes, la civilisation de la Route de la Soie et les fossiles.
C’est déjà la deuxième fois que je viens à Lanzhou. J’avais visité cet endroit il y a quelques années, à la faveur d’un changement de train pour me rendre à Xining. Mais cette fois-ci, je suis venue dans l’unique but de me ressourcer, tout en contentant mon estomac. En effet, jeme souvenais que la cuisine de Lanzhou est succulente ! C’est même la principale raison qui m’a poussée à revenir. Lanzhou est vraiment un paradis pour les gourmands, à condition que vous soyez capable de manger épicé.
on peut découvrir à Lanzhou quantité de plats délicieux et bon marché.
Lanzhou compte deux quartiers célèbres pour les snacks en tous genres : l’un au niveau de la ruelle Dazhong, où s’alignent de nombreux restaurants fameux ; l’autre s’animant autour d’un marché de nuit, au niveau de la rue Zhengning.
Aux quatre coins de la Chine, les nouilles étirées à la main sont vendues sous le label « nouilles de Lanzhou ». Mais autant dire que ce n’est qu’à Lanzhou qu’on peut savourer leur goût authentique. Les restaurants proposant au menu des nouilles étirées à la main sont légion dans la ville, et ce plat est ancré dans le quotidien des locaux. Il garantit un régal pour l’estomac, mais aussi pour les yeux avec ses cinq couleurs : transparent pour la soupe, blanc pour le radis blanc, rouge pour l’huile pimentée, vert pour la coriandre et jaunâtre pour les nouilles. Par ailleurs, les nouilles sont plus ou moins épaisses, selon la force utilisée pour les tirer.
Toutefois, notez bien que les restaurants traditionnels de nouilles étirées à la main ferment leur porte à 14 h à Lanzhou. En effet, aux yeux des habitants, elles sont synonymes de petit déjeuner et de déjeuner, mais n’ont pas leur place au dîner.
Le fameux cheval au galop en bronze au Musée provincial du Gansu
Pour ma part, j’ai un faible pour les niangpi, qui peuvent être servis aussi bien en guise de féculents qu’en plat froid. Cet aliment, mi-jaunâtre mi-translucide, est préparé à base de farine. La pâte est coupée en lamelles de l’épaisseur de baguettes chinoises, avant d’être assaisonnée avec de nombreux condiments (sel, sauce soja, vinaigre, ail, moutarde et huile pimentée). Rien que pour la saveur unique des niangpi, je vois Lanzhou comme une destination touristique à revisiter, encore et encore.
En plus, la nourriture est vraiment bon marché à Lanzhou. Dans la capitale chinoise, les niangpi ou les nouilles étirées à la main sont vendues deux à trois fois plus cher, pour une qualité moindre qui plus est. En général, dans les villes, le soi-disant quartier des snacks est un endroit ennuyeux et attrape-touristes, où les plats sont partout les mêmes et souvent décevants à la dégustation. En revanche, Lanzhou fait exception, avec un quartier des snacks tout à fait digne de son nom.
Par chance, j’ai réservé une chambre dans un hôtel proche de la ruelle Dazhong, où tant de restaurants typiques m’encerclent, tant de mets délicieux m’attendent ! Huidouzi (bouillie sucrée de haricots gris), tianpeizi (avoine cuit fermenté), redongguo (dessert de poire givrée), xingpishui (boisson à base de peau d’abricots mélangées à du sucre candi), sanpaotai (thé où infusent de nombreux ingrédients dont jujubes séchés, longanes, baies de goji et sucre candi), spécialité de tranches de pommes de terre poivrées et pimentées, mouton braisé… Comme moi, vous ne ferez certainement qu’une bouchée de Lanzhou !