Coopération antiterroriste globale pour la paix et la sécurité

2017-06-05 14:21DANGXIAoFEImembredeladaction
今日中国·法文版 2017年4期

DANG XIAoFEI, membre de la rédaction

Coopération antiterroriste globale pour la paix et la sécurité

DANG XIAoFEI, membre de la rédaction

En 2016, le monde a été frappé par un nombre croissant d’attaques terroristes, qui dans de nombreux cas ont fait une centaine de morts et de blessés. De nombreux pays, la Chine y compris, courent une menace réelle face à ce fl éau. Début 2017, le premier ministre chinois Li Keqiang a présenté, devant l’Assemblée populaire nationale (APN), le Rapport d’activité du gouvernement, qui énumère les tâches et objectifs en matière de défense nationale. Et ce texte consacrait une longue section à la lutte antiterroriste et au maintien de la sécurité. C’est la preuve que la Chine fait aujourd’hui grand cas de l’antiterrorisme.

À l’occasion des « deux sessions », notre journaliste a interviewé M. Cheng Guoping, commissaire d’État à la lutte antiterroriste et à la sécurité, sur la situation de la lutte antiterroriste en Chine et dans le reste du monde, sur la coopération internationale antiterroriste et sur la position de la Chine concernant cette thématique.

Une situation grave

En 2016, des terroristes du groupe extrémiste État islamique ont perpétré des attaques à Bruxelles, puis à Nice ; un attentatsuicide a été commis à Karrada ; dans le sud de Bagdad; l’ambassadeur de Russie en Turquie a été abattu par balles... 2016 a, pour ainsi dire, été criblée d’offensives terroristes. Depuis le début de cette année, la guerre antiterroriste entreprise en Syrie et en Iran est entrée dans une nouvelle phase, mais parallèlement, les attaques n’ont cessé de secouer le Pakistan et l’Afghanistan.

« À l’heure actuelle où le modèle politique et économique est en pleine période de transition partout dans le monde, la situation est grave en matière d’antiterrorisme », a déclaré M. Cheng. Sur fond de troubles au Moyen-Orient, les organisations terroristes et extrémistes ont pris de l’ampleur. « Plusieurs facteurs ont conduit à cet état des choses : d’une part, les groupes terroristes qui recourent à l’in fi ltration et l’incitation à l’extrémisme religieux pour développer leurs forces et faire régner la terreur ; d’autre part, plus important encore, la rivalité entre les puissances sur le plan géopolitique et la confrontation des diverses forces politiques », a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, les organisations terroristes et extrémistes réajustent leurs tactiques, opérant sans cesse des divisions et des regroupements. M. Cheng a pris l’exemple de l’Irak et de la Syrie. Ces deux pays sont les principaux théâtres des opérations des organisations terroristes et extrémistes. Mais, suite à des coups durs, ces organisations ont fui vers d’autres régions du monde, où elles ont parfois rejoint d’autres réseaux. Certains des membres ont même pénétré en Europe. D’où les multiples attentats qui ont assailli cette région tout au long de 2016 et en ce début 2017.

Outre l’Europe, la Chine est elle-même confrontée à un danger terroriste de plus en plus sérieux, de telle sorte que le pays est peu optimiste quant à la situation de la lutte antiterroriste. Depuis longtemps, le « Mouvement islamique du Turkestan oriental » (MITO) est la principale force terroriste qui menace la Chine. Il veut diviser la nation chinoise, renverser le pouvoir et a recourt à la violence pour mettre en péril la stabilité du pays, en causant des pertes humaines et matérielles au passage. Ce mouvement, dirigé depuis l’extérieur des frontières par des forces hostiles, organise des actes terroristes sur le territoire chinois, notamment dans la région du Xinjiang. Pour cette raison, a affi rmé M. Cheng, la Chine se concentre en priorité sur le MITO dans son travail de lutte antiterroriste.

« En plus de sévir fermement contre les activités de ce mouvement en Chine, nous devons aussi renforcer notre coopération antiterroriste avec les autres pays qui en sont victimes pour démanteler le MITO », a poursuivi M. Cheng. Ce mouvement compte déjà parmi les organisations terroristes et extrémistes internationales. Un certain nombre de ses membres ont en effet franchi clandestinement les frontières pour aller combattre en Syrie, ce qui porte directement atteinte aux intérêts sécuritaires de ce pays, mais fait aussi planer une menace indirecte sur la sécurité chinoise.

La Chine a déjà obtenu des résultats notables dans sa lutte contre les opérations terroristes du MITO. « Toutefois, nous devons rester vigilants face aux risques éventuels », a souligné M. Cheng. Le président Xi Jinping attache une grande importance à l’antiterrorisme et, à plusieurs reprises, il a donné des instructions pour se défendre face aux attaques lancées par ce mouvement. Rappelons que la Chine a récemment promulgué sa première loi antiterroriste, entrée of fi ciellement en vigueur le 1erjanvier 2016.

Selon des sources, les organisations terroristes et extrémistes essaient de se transférer et de s’installer en Asie centrale, Asie du Sud et du Sud-Est. « La Chine doit rester en alerte face à cette tendance, car elle pourrait nuire à la sécurité des régions frontalières de la Chine du Nord-Ouest, ainsi qu’à la stabilité et au développement du Xinjiang, a af fi rmé M. Cheng. Elle affecte aussi directement les opportunités stratégiques du développement chinois. »

Une présence chinoise renforcée dans la coopération internaitonale

Actuellement, le terrorisme tend à se mondialiser. Face à l’ampleur que prend l’ennemi, aucun pays seul n’est en mesure d’assurer sa sécurité, et la Chine ne fait pas exception. En tant que grand pays responsable, la Chine non seulement attache une grande importance à la lutte contre le terrorisme sur son propre territoire, mais aussi s’engage dans la coopération internationale antiterroriste. À ce jour, elle a instauré des mécanismes de lutte conjointe avec une bonne dizaine de pays. Cette collaboration substantielle permet dans une large mesure de maintenir la paix et la sécurité mondiales, tout en favorisant la coopération dans les domaines de l’économie et de la sécurité entre la Chine et les pays limitrophes. Par ailleurs, la Chine s’implique profondément dans les dispositifs de coopération multilatérale mis en place par les Nations Unies, l’Organisation de coopération de Shanghai ou encore le Forum mondial de lutte contre le terrorisme.

Dans le cadre des Nations Unies, la Chine prend une part active dans les négociations visant à résoudre la question syrienne. « Le gouvernement chinois est d’avis que les parties doivent, en se fondant sur la lutte antiterroriste, mener des consultations politiques pour parvenir progressivement au règlement politique du problème en Syrie », a af fi rmé M. Cheng.

Dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai, la Chine coopère énergiquement et ef fi cacement avec les pays membres pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Par exemple, elle organise des manœuvres militaires et offre une assistance sécuritaire aux pays intéressés pour leur permettre d’accroître leurs capacités à se défendre en cas de manifestations de terrorisme.

Sur le plan bilatéral, la Chine renforce sa coopération internationale avec les pays touchés par le terrorisme, et plus particulièrement avec les pays adjacents. Citons comme exemple l’Afghanistan. La Chine a pris l’initiative d’aider ce pays à renforcer sa capacité d’action pour garantir l’application de la loi et la sécurité et combattre les activités terroristes plus ef ficacement, a fi n de préserver la stabilité sur son territoire. Elle a également convaincu le Tadjikistan et le Pakistan de se joindre à cet effort conjoint. Ainsi, les chefs des armées des quatre pays se sont réunis au cours d’une conférence de haut niveau sur la coopération antiterroriste, qui s’institutionnalise. À propos de l’avenir de la coopération antiterroriste internationale, M. Cheng a déclaré que la Chine devrait continuer d’exploiter pleinement les mécanismes de coopération existants et établir un réseau de coopération sécuritaire globale avec les pays proches. « Comment faire progresser la coopération de la Chine avec ses voisins, dans tous les domaines, et notamment l’antiterrorisme, pour qu’ils jouent un rôle plus important en la matière ? Telle est la problématique à laquelle nous devrons apporter une réponse à l’avenir », a conclu M. Cheng.

Cheng Guoping

Refus de « deux poids, deux mesures »

Face à la menace terroriste dans le monde, tous les pays devront inévitablement unir leurs forces, à différents niveaux et à divers degrés. M. Cheng a af fi rmé que « le gouvernement chinois continuera sans aucun doute à travailler à l’élargissement de la coopération antiterroriste internationale ».

Chaque nation devrait s’engager vigoureusement dans cette résistance conjointe. Pourtant, certains traitent la question du terrorisme selon une vision à « deux poids, deux mesures », ce qui entrave dans une certaine mesure la coopération antiterroriste internationale.

La Chine est elle aussi victime du terrorisme. Mais les États-Unis et certains autres pays occidentaux politisent l’antiterrorisme et voient la lutte de la Chine contre le terrorisme à travers un prisme et selon un « critère double ». « Quand la Chine livre combat contre le MITO, ils prétendent qu’elle viole les droits de l’homme », a expliqué M. Cheng.

Il a poursuivi en soulignant : « Dans l’enjeu de la lutte antiterroriste, la Chine garde toujours une position objective et impartiale, rejetant le recours à un “critère double”. » À propos de l’accusation que l’Inde a prononcée à l’encontre de la Chine au début de l’année, lui reprochant d’appliquer un « critère double » dans l’antiterrorisme, M. Cheng a commenté que les controverses émergeant dans les relations bilatérales ne doivent pas être transplantées dans la coopération antiterroriste internationale. Les problèmes qui persistent entre l’Inde et le Pakistan, par exemple, doivent être résolus par le biais de consultations amicales entre les deux pays. La Chine s’en tient toujours à sa position d’envisager la lutte internationale contre le terrorisme avec objectivité et équité. M. Cheng a appelé à « ne pas politiser ni idéologiser la coopération antiterroriste internationale ».

En fi n, il ne faut pas oublier que l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie sera propice à l’établissement d’un nouvel ordre politique et économique international équitable, et sera susceptible d’accroître la coopération antiterroriste internationale. D’après M. Cheng, « la promotion de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie, pour être couronnée de succès, devra être appuyée par un travail non négligeable en matière de sécurité et de défense ».