Revue de presse
Caijing N° 41 1erfévrier 2016
Le ralentissement de la croissance économique chinoise ne va certes pas provoquer de calamités en 2016, mais on peut être sûr qu’il affectera les affaires du monde, et cela de deux façons. D’une part, on peut s’attendre à quelques faillites parmi les entreprises jusqu’ici florissantes qui vendaient en Chine des produits que celle-ci ne possède pas, ou ne peut pas fabriquer. D’autre, un certain nombre d’entreprises étrangères en concurrence avec les entreprises chinoises sur le marché des matières premières devraient voir leurs affaires légèrement facilitées et un grand nombre d’entreprises bénéficieront de la chute des cours des matières premières. Les cours resteront déprimés jusqu’à ce que les capacités industrielles excédentaires se résorbent, ce qui prendra probablement plusieurs années.
Mais ces changements devraient peu affecter les nombreuses entreprises étrangères implantées en Chine. Malgré la croissance des salaires chinois et l’enchérissement du RMB par rapport à la plupart des monnaies, à l’exception du dollar, la Chine demeure le cœur de l’industrie mondiale. Les robots remplaceront probablement les ouvriers dans les usines, mais il y a fort à parier que la Chine se tiendra à l’avant-garde de l’automatisation plutôt que d’en être la victime.
Vers la mi-2016, de nombreux dirigeants du milieu commercial occidental devront répondre à cette question devant leur conseil d’administration : où va la Chine ? Confrontée à une croissance moindre, poursuivra-t-elle sa réforme comme ce fut le cas en 1992 ? La Chine doit ouvrir son marché des devises pour réaliser la réforme concernant les comptes de capitaux, mais cela favorisera la fuite des capitaux parce que les personnes et les entreprises chercheront à diversifier leurs portefeuilles.
Economy & Nation Weekly N° 3, 14 février 2016
Ces dernières années, l’e-finance a stimulé l’innovation financière, promu le développement de la finance participative, créé de nouveaux secteurs économiques et provoqué un certain nombre de miracles.
Cependant, faute d’une réglementation et d’un contrôle suffisants, de nombreux problèmes sont apparus dans ce secteur. En 2015, dix départements ministériels, parmi lesquels la Banque centrale, ont publié leur avis sur l’e-finance, ce qui a permis de mettre en place des règles de contrôle et d’assurance des activités d’e-finance et des transactions non bancaires. En 2016, une réglementation des emprunts en ligne et du financement participatif sont attendus. Tout cela signifie que l’e-finance est finalement en voie de normalisation.
La création d’une Association chinoise de l’e-finance, parrainée par la Banque centrale, vient d’être adoptée par le Conseil des Affaires d’État. La plate-forme de services d’e-finance développée par le groupe de travail de l’association est en phase de test.
La normalisation sera le mot clé de l’e-finance en 2016.
L’e-finance fait face à un défi immense, puisque ce système qui combine Internet, la finance et les algorithmes d’analyse de données, doit s’inscrire dans le système de licence financière, répondre aux contrôles séparés entre les instances centrales et locales, s’adapter à l’intégration des systèmes financiers anciens et nouveaux, ainsi qu’à la nécessité d’un contrôle des transactions.
Oriental Outlook N° 4, 10 février 2016
Derrière l’écran de télévision, une intense bataille s’agite et bouleverse les modèles commerciaux établis, un exemple de la modernisation de l’économie chinoise.
Certains professionnels restent confiants dans la capacité de rebond de la télévision traditionnelle. Les consommateurs pourraient bien revenir du téléphone mobile et de la tablette tactile au bon vieux poste de télé. De nouvelles offres sont créées qui conduisent les téléspectateurs à rallumer leurs télévisions.
La diffusion OTT (pour over-the-top TV, c’est à dire la diffusion de programmes par le réseau internet mais sans contrôle par les fournisseurs d’accès) par exemple apporte la révolution dans les salons. Cette nouvelle technologie de diffusion veut offrir aux abonnés des services nouveaux, comme par exemple la vidéo et l’information interactive par Internet, qu’il soit traditionnel ou mobile, avec la télévision comme terminal de réception.
Grâce à Internet, la télévision est devenue multi-fonctionnelle. La télévision propose de nouveaux usages. Regarder la télévision n’est plus une attitude passive.
South Reviews N° 4, 10 février 2016
Quelle sera notre vie en 2016 d’un point de vue économique ? Faut-il planifier l’année avec optimisme ou plutôt revoir ses attentes à la baisse ? Pour répondre à ces questions, le mieux est de connaître la situation économique du pays.
En 2015, l’économie chinoise a suivi une politique de préservation des acquis qui s’est déclinée en une lutte contre la spéculation à la baisse sur les cours de bourse et la prévention de la fuite des capitaux. Sur le plan macroéconomique, cela était nécessaire à la stabilité du RMB et à la solidité du système bancaire. Sur le plan microéconomique, cela dépendra de la fluctuation des prix des biens individuels, en particulier de l’immobilier, et de l’état d’esprit de la classe moyenne.
Le logement est le point qui détermine la position économique d’un individu dans la société.
Pour les propriétaires immobiliers, des prix élevés de l’immobilier garantissent la valeur de leurs biens ; mais pour les personnes désireuses d’accéder à la propriété, les prix élevés constituent un obstacle.
Il faut assurer la valeur des biens immobiliers individuels, mais il est extrêmement important de préserver la liquidité individuelle surtout au moment du ralentissement de la croissance économique.
Xinmin Weekly N° 6, 5 février 2016
Les Shanghaiens sont connus pour leur sens aigu de la nouveauté, propre à une ville où se rencontrent et se croisent de longue date les cultures de différentes régions du pays et des influences occidentales.
D’après Shen Siming, président de l’Association pour la restauration de Shanghai, la cuisine et la gastronomie shanghaiennes se sont épanouies grâce à deux périodes d’afflux de migrants, d’abord lors de la signature du traité inégal qui a suivi la Guerre de l’opium et a conduit à l’ouverture de cinq ports chinois, puis à partir de la réforme et de l’ouverture initiée par Deng Xiaoping en 1978.
À partir des années 1990, avec l’arrivée de gastronomes de plus en plus nombreux préférant la cuisine locale, des restaurants se sont mis à promouvoir la « cuisine shanghaienne. »
« Il n’existe pas de description exhaustive de la cuisine shanghaienne de ces 30 dernières années, explique Ren Defeng, directeur général du restaurant Laofandian de Shanghai, héritier de la 4egénération de la cuisine locale. Malgré une certaine intégration, la cuisine locale conserve ses caractéristiques propres et elle mérite d’être transmise de génération en génération. »
Aux yeux de Ren Defeng, la cuisine locale est la base de la cuisine shanghaienne. « La cuisine locale insiste sur la culture traditionnelle de Shanghai en dépit de l’influence des cultures étrangères. »
Sanlian Life Weekly N° 5 1erfévrier 2016
Pendant plus de deux mois, une vingtaine de journalistes ont mené l’enquête dans des lieux, chinois et étrangers, parmi les plus fameux pour la gastronomie. Une quête qui les a emmenés à la découverte des plats les plus populaires pendant la fête du Printemps à Beijing, Tianjin, Wuhan, Shanghai, puis vers les provinces de l’Anhui, du Yunnan, du Sichuan, du Guizhou et du Guangdong, mais aussi à Singapour, en Malaisie, ainsi qu’à Hong Kong, à Macao et à Taiwan.
La nourriture, indissociable de valeurs telles que la famille, la culture et la nation, est l’un des points qui définissent le statut d’une personne. Dans les communautés chinoises traditionnelles, cette fête est l’occasion de renouer non seulement avec la gastronomie traditionnelle, mais aussi avec des scènes de la vie quotidienne. Au village Juancun, près de Taipei, on confectionne des pains farcis cuits à la vapeur, un peu comme cela se fait à Tianjin, mais les proportions de viande grasse et maigre varient selon les saisons. Dans les restaurants de Singapour, le gras de viande confit dans le sucre est, « comme au pays », l’un des plats favoris des anciens migrants venus de Chaozhou. Dans certains restaurants, on retrouve l’époque des Qing en admirant les spécialités qui s’étalent, côtelettes de cerf, pieds de porc, ailerons de requin et coquillages.
Les goûts ont beaucoup évolué par rapport à ceux de nos ancêtres. La mondialisation des échanges, le déplacement et la fusion des peuples, le développement économique et le mélange culturel sont des facteurs qui ont fait évoluer la gastronomie.
La gastronomie est globalisée, les innovations culinaires et l’intégration des marchés font que nous partageons les mêmes goûts, et pourtant, jusqu’à aujourd’hui, les gens du Nord et du Sud se distinguent par des préférences divergentes. Un mystère que notre recherche voudrait éclaircir.