Par FAN GUOXIAO
En 2023, plusieurs institutions financières internationales ont revu à la hausse les prévisions de croissance économique chinoise, et de nombreux médias ont exprimé leur optimisme quant à la résilience et à la reprise de l’économie chinoise. Sur son site web, l’hebdomadaire financier américainBarron’srelève qu’avec l’ajustement des mesures sanitaires en Chine, la deuxième économie mondiale déploie tous ses efforts pour se redresser. Un article récemment publié dans le journal françaisLa Tribuneindique que l’innovation et la recherche scientifique de la Chine dans les domaines de la santé, de la robotique, de la 5G et de l’intelligence artificielle,combinées à un fort esprit d’entreprise, sont autant de facteurs puissants soutenant la croissance économique du pays. Un autre article publié à l’influent quotidien brésilienO Estado de S. Pauloaffirm que le vent favorable en provenance de Chine se fait déjà sentir sur le marché brésilien.
Le présent article regroupe des analyses et témoignages récents d’experts étrangers à l’affût des actualités économiques ou liées à la vie économique en Chine. Ils ont tous exprimé leur confiance dans l’économie du pays et leurs attentes à l’égard de sa reprise.
Michael Zakkour, auteur du bestseller au classement Forbes China’s Super Consumers et chroniqueur économique américain
En 2021, la valeur de l’économie numérique chinoise a atteint 45 500 milliards de yuans, soit 39,8 % de son PIB. D’ici un certain temps, le développement de l’économie numérique chinoise favorisera l’émergence et l’essor de nouvelles technologies, industries, activités économiques et de nouveaux modèles commerciaux. En outre, je pense que la Chine continuera d’occuper une position de premier plan dans l’intelligence artificielle, le métavers et la chaîne d’approvisionnement numérique
Tout en développant sa propre économie numérique, la Chine attache depuis toujours une attention particulière au développement et à l’amélioration du système mondial de gouvernance numérique. La Route de la Soie numérique, un nouveau moteur de l’initiative « la Ceinture et la Route », qui vise à renforcer l’interconnexion entre différents pays, insuffl un nouvel élan à la croissance économique des pays concernés. La numérisation entraîne une nouvelle vague d’innovation dans le secteur des services et offre d’énormes opportunités pour la croissance économique mondiale
À mon avis, la Chine possède plusieurs atouts dans le développement de l’économie numérique. Primo, son plus grand groupe de consommateurs numériques au monde, qui constitue un immense marché potentiel. Secundo, son économie numérique est profondément intégrée dans son économie réelle, donnant naissance à des grappes de l’industrie numérique compétitives à l’échelle internationale, et favorisant le développement galopant du commerce électronique, de la technologie financière et du paiement mobile, entre autres. Tertio, son investissement massif dans la recherche et le développement des technologies de pointe, telles que l’intelligence artificielle et la 5G, indiquant la direction à suivre pour l’économie numérique chinoise. En bref, l’innovation est devenue un trait distinctif de la Chine.
Christophe Gelloz, directeur de l’usine Michelin de Shenyang, qui a accordé cette interview à CGTN Français
Michelin a commencé en Chine en 1988. À ce moment-là, le groupe n’avait qu’un bureau à Hong Kong. Ce n’est qu’en 1995 que Michelin s’est décidé à construire une usine à Shenyang en Chine. L’usine de Shenyang est la plus grosse usine Michelin en Chine avec 3 300 employés et fabrique des pneus pour le marché chinois. Dans les quatre dernières années, pour avoir plus de capacité, nous avons construit les nouveaux bâtiments et installé de nouvelles machines pour passer d’une production de 10 millions à 16 millions de pneumatiques par an. Shenyang a une histoire industrielle très forte en Chine depuis de nombreuses années et donc Michelin en ayant cette usine à Shenyang bénéficie d’une main-d’œuvre compétente avec de bonnes formations.
Chez Michelin, il y a environ 70 usines dans le monde et celle de Shenyang est l’une des plus grosses du groupe. Depuis quelques années, le groupe développe deux axes. Le premier, c’est le digital où nous utilisons toutes ces technologies pour améliorer notre efficacit et également améliorer l’expérience de nos employés dans leur travail quotidien. En Chine, il y a beaucoup de compétences sur le digital. On peut trouver tout ce qu’il faut pour pouvoir développer cette industrie 4.0 que la Chine promeut également au niveau national. Le deuxième, c’est la transition vers une usine verte. En fait depuis deux ans, nous avons couvert tous les toits de l’usine de panneaux photovoltaïques pour pouvoir générer de l’énergie solaire. En Chine, il y a réellement une volonté d’avoir un développement avec des produits de qualité et qui respectent l’environnement. Michelin est complètement aligné sur ces stratégies.
Michelin vend des pneus et est très lié aux transports. Nous avons toujours réussi à rebondir rapidement. Lorsque nous regardons ce qui s’est passé ces dernières semaines, nous pouvons voir que les consommateurs retrouvent un niveau de confiance plus élevé. Maintenant que les restrictions sanitaires ont été allégées, les gens vont beaucoup plus bouger et voyager dans le pays, ce qui nous fait avoir une confiance totale dans le rebond rapide de l’économie chinoise, c’est une chose très positive pour l’usine Michelin.
Jeon Byung-seo, directeur de l’Institut coréen d’économie et de finance chinoise
En 2023, tandis que les économies américaine et européenne sont en récession, la Chine devrait être la première des principales économies du monde à réaliser une reprise, et connaîtra le deuxième taux de croissance le plus élevé juste derrière l’Inde. Parallèlement, elle devrait être la seule grande économie au monde dont le taux de croissance de 2023 dépassera celui de 2022. De ce fait, un grand nombre d’investisseurs internationaux jettent leur dévolu dessus.
L’afflu de fonds étrangers vers le marché chinois peut s’expliquer par trois raisons. Premièrement, la politique optimisée de prévention des épidémies de la Chine a grandement renforcé la confiance du monde en économie chinoise. Deuxièmement, la concurrence avec les États-Unis dans le domaine des hautes technologies pousse la Chine à investir plus massivement en vue d’une autonomie stratégique. Et troisièmement, il y a une véritable ruée vers le « China chic » dans le pays, notamment de la part des jeunes générations, ce qui contribuera à l’accroissement de la demande intérieure des produits fabriqués en Chine.
La coopération entre la Chine et la République de Corée est fructueuse. La technologie, l’investissement et l’expérience en matière de développement de la République de Corée ont joué un rôle important au cours du développement de la Chine et de son parcours pour devenir une puissance économique. Et le fait que la République de Corée a pu poursuivre son développement et devenir un pays développé est inséparable d’avec le marché chinois. De plus, les deux pays ont de très belles perspectives de coopération dans les domaines des véhicules à énergies nouvelles, ceux à hydrogène en particulier, de la biomédecine, de l’agriculture biologique, de l’économie d’énergie, de la protection de l’environnement et des nouveaux matériaux, notamment les matériaux composites à propriétés spécifiques et de hautes performances.
Kiyoyuki Seguchi, directeur de recherche au Canon Institute for Global Studies, au Japon
Au cours des trois dernières années, la consommation intérieure de la Chine a été affectée par sa politique sanitaire contre l’épidémie. Au fur et à mesure de ses ajustements, la restauration, le tourisme et le transport des biens et des personnes libéreront un potentiel de consommation considérable, ce qui aura un impact positif sur l’emploi. Je pense que l’économie chinoise réalisera cette année une croissance rapide, centrée sur la consommation.
Bien que sa période de croissance à deux chiffres soit révolue, dans la décennie à venir, on ne trouvera pas au monde un autre marché aussi grand que la Chine, doté d’une forte demande en produits de haute qualité et en expansion continue. Par conséquent, la Chine reste le marché le plus attractif au monde, et cette réalité n’a pas changé.
Les dirigeants des multinationales de premier rang dans leur grande majorité abondent dans ce sens. Qu’elles siègent au Japon, aux États-Unis ou en Europe, leur propension à investir en Chine reste inchangée. Avec les restrictions sanitaires, leurs PDG voyaient des inconvénients en se rendant en Chine, de même que de nombreuses entreprises étrangères ont reporté leurs projets d’investissement massif. Mais après les ajustements de la politique sanitaire chinoise, les dirigeants d’entreprises étrangères sont de nouveau libres de venir en Chine, et les projets suspendus pourraient être mis en place cette année.
José Renato Peneluppi Jr., membre effectif du conseil d’administration de l’Association du Barreau brésilien et expert du Center for China and Globalization
En 2010, je suis parti du Brésil pour faire un master à l’Université des Sciences et Technologies du Centre de la Chine. Cela fait maintenant 12 ans que je suis ici. J’ai fait le choix de rester en Chine pour trouver un emploi et plus tard, créer une entreprise. Je ressens profondément que la Chine s’ouvre de plus en plus, et j’ai également été témoin du fait que l’économie chinoise avait franchi un nouveau palier dans sa montée en puissance. De plus en plus d’étrangers autour de moi sont attirés par les opportunités de développement en Chine, et choisissent d’y créer des entreprises et de s’y installer.
D’après moi, le modèle de développement économique réussi de la Chine inspire grandement le reste du monde, qui peut en tirer profit.Alors qu’il se consolide continûment, de plus en plus de pays dans le monde se rendent compte qu’il n’y a pas de panacée universelle pour le développement économique et que l’ajustement des politiques concernées doit être en phase avec la situation du pays.
La Chine poursuit une ouverture de haut niveau et ne cesse de mettre en place des mesures propices au renforcement de la coopération mutuellement bénéfique avec le reste du monde, raison pour laquelle les investisseurs étrangers ont toujours foi dans le marché chinois parmi tant d’autres marchés émergents. En tant qu’étranger qui monte son entreprise en Chine, je mise sur le marché chinois.
Depuis ces dernières années, grâce aux efforts conjoints des gouvernements chinois et brésilien, les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays sont toujours plus intenses, et leur coopération économique progresse à pas de géant. Selon moi, les échanges économiques bilatéraux surfent sur la vague de la réforme et du développement chinois, et leur forte complémentarité commerciale y joue un rôle central.
Avec le recul de mes années en Chine, j’ai le sentiment qu’il y a encore une grande marge d’amélioration dans la coopération sino-brésilienne. Je brûle d’envie de voir une union des deux peuples qui transcenderait la distance géographique et culturelle, grâce aux intérêts communs et aux affinité humaines. De même, j’attends des deux gouvernements qu’ils multiplient les opportunités d’échanges entre touristes, étudiants, chercheurs et hommes d’affaires
Wirun Phichaiwongphakdee, directeur du Thailand-China Belt and Road Research Center
En ce début 2023, l’économie mondiale affich une tendance à la reprise. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine a tâché de parvenir à un équilibre entre prévention des épidémies et développement de l’économie, et élargi activement son ouverture, contribuant ainsi à la stabilisation de la chaîne industrielle et de la chaîne d’approvisionnement mondiales. Aujourd’hui, alors que la mondialisation s’accélère, le développement de la Chine est la pierre angulaire de la stabilité dans le monde. Après la pandémie, l’initiative « la Ceinture et la Route » est devenue une clé de la reprise économique mondiale. La Chine s’en tient au véritable multilatéralisme, promeut la coopération de haute qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » et contribue à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
Avant la propagation de la pandémie en 2019, la plus grande partie des visiteurs en Thaïlande venait de Chine. Et le retour des touristes chinois en Thaïlande aidera à la reprise de son tourisme et à sa croissance économique en général. La coopération touristique entre la Chine et la Thaïlande peut, à mon avis, non seulement entraîner des profits mutuels mais aussi souder les liens entre les deux peuples.
L’année dernière a marqué les dix ans de partenariat de coopération stratégique global entre les deux pays. La coopération sino-thaïlandaise, déjà mutuellement bénéfique,embrasse à présent de nouvelles opportunités historiques grâce à la consolidation de ses fondements, à la mise en œuvre du Partenariat économique régional global (RCEP), à l’ouverture du chemin de fer à grande vitesse Chine-Laos et à l’avancement de la construction des nouvelles Routes de la Soie.