Dans les temps anciens, la Chine était culturellement recluse. De grandes f i gures, ayant atteint une compréhension profonde du monde, ont souvent choisi de vivre seules, comme des ermites, plutôt que d'évoluer parmi les autres. Les youxia, ou chevaliers errants, en font partie. Comme le conseillait Chen Wangting, fondateur du taiji quan de style Chen : « Pratiquez le taiji quan pendant votre temps libre, et effectuez des travaux agricoles durant la saison consacrée ». De toute évidence, les véritables chevaliers errants et les maîtres du wushu appréciaient la solitude. Le kungfu était une façon de répondre aux besoins de leur vie culturelle.
Les valeurs propres aux maîtres du kungfu étaient de valoriser la justice, d'aider leur prochain au péril de leur vie, de chérir la fraternité et la loyauté, et de ne jamais rompre une promesse.
La chose la plus importante pour un chevalier errant est de servir le peuple et la nation. Leur intégrité était ce qui faisait d'eux des youxia. Cependant, le chemin menant au royaume spirituel de ces braves guerriers était le kung-fu.
La Chine possède un grand nombre de romans héroïques antiques. Le plus célèbre est Au bord de l'eau, classique chinois attribué à Shi Nai'an (1296-1370). Dans les temps modernes, 600 à 700 romans contant les aventures de chevaliers errants ont été publiés. Les romans contemporains écrits par Jin Yong, Liang Yusheng et Gu Long sont très populaires dans le monde chinois.
Il s'agit d'univers soigneusement élaborés par leurs auteurs, qui font appel aux compétences militaires extraordinaires des chevaliers errants, représentant le pouvoir de l'idéalisme. Il y a souvent une signification plus grande que la vie. Ces héros guerriers sont guidés par un désir ardent de réalisation personnelle, et sont tout autant voués à leur lutte face à l'injustice sociale. Les romans wuxia peuvent être considérés comme des « contes de fées pour adultes ». CA