Un artisan construisant une cloison étanche.
Inscrite en 2010 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente
Développée dans la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine, la technique des cloisons étanches des jonques chinoises permet la construction de navires de haute mer à cloisons étanches. Si un ou deux caissons sont accidentellement endommagés en cours de navigation, l'eau ne pénétrera pas dans les autres caissons et le navire restera à flot.
Les jonques sont principalement fabriquées en bois de camphre, de pin et de sapin, et assemblées à l'aide d'outils de menuisier traditionnels. Elles sont construites en appliquant les techniques de base que sont l'assemblage de planches feuillées et le calfatage des joints entre les planches à l'aide d'étoupe, de chaux et d'huile de tung.
La construction est dirigée par un maître artisan qui supervise un grand nombre d'artisans travaillant en étroite coordination.
L'expérience et les méthodes de travail relatives à la technique des cloisons étanches se transmettent oralement du maître aux apprentis. Toutefois, le besoin de jonques chinoises connaît un déclin, et aujourd'hui seuls trois maîtres peuvent prétendre avoir une parfaite maîtrise de cette technique. Les coûts de construction qui y sont associés ont aussi augmenté suite à une pénurie de matières premières. De ce fait, la transmission de ce patrimoine régresse et les maîtres artisans sont forcés de rechercher un emploi alternatif.
Impression mobile en bois.
Inscrite en 2010 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente
Une des plus vieilles techniques d'imprimerie au monde, l'imprimerie à caractères mobiles en bois, est conservée dans le district de Rui'an, dans la province du Zhejiang, à l'est de la Chine, où elle est utilisée dans la compilation et l'impression de la généalogie des clans.
Les hommes apprennent à tracer et à graver les caractères chinois qui sont ensuite disposés sur une plaque d'impression et imprimés. Cela exige de nombreuses connaissances historiques et une maîtrise de la grammaire du vieux chinois. Puis les femmes entreprennent les travaux de découpage du papier et de reliure jusqu'à ce que les généalogies imprimées soient terminées.
Les caractères mobiles peu- vent être réutilisés à maintes reprises après le démontage de la plaque d'impression. Tout au long de l'année, les artisans transportent les jeux de caractères en bois et le matériel d'imprimerie jusque dans les salles des ancêtres au sein des communautés locales.
Les techniques de l'imprimerie à caractères mobiles en bois se transmettent à l'oral dans les familles. Toutefois, la formation exigeante, le faible revenu généré, la vulgarisation des techniques d'impression numérique et le manque d'enthousiasme à dresser les généalogies ont contribué à une diminution rapide du nombre d'artisans.
À présent, il ne reste que onze personnes de plus de 50 ans qui maîtrisent l'ensemble des techniques. Si elle n'est pas sauvegardée, cette pratique traditionnelle disparaîtra bientôt.
Le séga tambour de l'île Rodrigues.
Inscrit en 2017 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité
Le séga tambour de Rodrigues est l'interprétation dynamique et rythmique d'une musique, de chants et de danses, qui puisent leur origine dans les communautés d'esclaves.
Le séga tambour est interprété sur toute l'île Rodrigues, dans les foyers et dans la rue, dans le cadre de cérémonies. Les principaux détenteurs sont la communauté de l'île Rodrigues, ainsi que la diaspora rodriguaise de l'Île Maurice et des autres régions du monde. Cet art est ouvert à tous, indépendamment de l'âge, du genre et du statut des individus.
Par ses origines liées à la rébellion et à la résistance, le séga tambour facilite la résolution des conflits, favorise la socialisation et consolide les liens. Le gouvernement le reconnaît comme symbole de l'histoire de la communauté rodriguaise. La sauvegarde du séga tambour est le fruit des efforts de nombreux groupes nés depuis les années 1970. Il existe désormais une ONG dédiée à cette forme de musique.
Les centres communautaires accueillent des compétitions et des répétitions. Les aînés transmettent aux jeunes les connaissances et les savoir-faire relatifs à sa pratique par le biais de l'imitation et de l'observation. Les jeunes acquièrent les savoir-faire en matière de fabrication des instruments par l'apprentissage auprès d'artisans expérimentés. CA