MANON DENIS
Jinmen, point de départ de la Route de la Soie du Sud à Sanhechang, dans la ville de Chengdu, le 25 novembre 2018
Je m’appelle Manon, j’ai 21 ans cette année,et je suis Française. J’ai une famille assez nombreuse : mon père, ma mère, mes deux grandes sœurs qui ont désormais leur propre maison, ma jumelle et moi. Je suis actuellement étudiante à l’Université du Sichuan,où j’étudie le chinois.
En 2014, alors étudiante au lycée,mes professeurs organisent un séjour touristique en Chine. Nous avons pu visiter Shanghai, Suzhou et Beijing. Je suis tombée amoureuse de la Chine dès le premier jour. Tout m’attirait irrésistiblement, que ce soit la culture de ce pays, la nourriture, ou même les habitants. Après une dizaine de jours seulement, nous avons dû rentrer en France.
Au lycée, mes connaissances de la culture chinoise et de la Chine ellemême étaient très faibles, même si cela m’avait toujours intéressée.C’est pour cela qu’après avoir obtenu mon baccalauréat, je me suis inscrite à l’université pour une licence qui me permettrait d’apprendre le chinois et l’histoire de ce pays millénaire.
Manon dégustant une fondue sichuanaise.
J’avais la possibilité de partir à l’étranger pour valider ma dernière année de licence, et ce fut naturellement que je choisis de partir à Beijing en septembre 2017.
J’ai tout de suite retrouvé ce qui m’avait plu lors de mon premier voyage. Non seulement cette ville bénéficiait des édifices culturels les
plus importants du pays, comme la Cité interdite, le Palais d’été, et plusieurs musées gigantesques, mais j’ai également apprécié toutes les saveurs de la cuisine pékinoise. Mon plat préféré, évidemment, le canard laqué. J’aime particulièrement le climat de Beijing, en particulier l’hiver. À ce moment de l’année, le temps est très sec, il ne pleut pratiquement jamais, et même s’il fait assez froid, -10 degrés en moyenne,le froid ne me dérange pas. Pour ces raisons, et d’autres encore, je pense sincèrement que Beijing est ma ville préférée.
Je suis rentrée en France en janvier 2018, et j’ai dès lors tout fait pour trouver un moyen de retourner étudier en Chine. Pour ce faire, je me suis inscrite à des cours de chinois,proposés par l’institut Confucius.J’ai, grâce à cette institution, pu bénéficier d’une bourse d’études et d’une inscription dans une université chinoise de mon choix. Je suis donc retournée en Chine en septembre 2018, pour commencer mon année d’étude au sein de l’Université du Sichuan, à Chengdu.
À Chengdu, j’habite dans le dortoir réservé aux étudiants étrangers. De mon point de vue, vivre ici est pour moi très pratique et confortable. Je partage ma chambre avec une étudiante russe, et nous partageons souvent nos impressions sur la vie en Chine, les différences entre la France et la Russie.
Nous aimons particulièrement regarder ensemble des films et des séries chinoises. La dernière en date est Le jardin des météores.
J’ai tous les jours plusieurs cours de chinois :compréhension orale, cours de lecture, compréhension écrite, rédaction… Cependant, je trouve les cours ici très intéressants. Nos professeurs sont tous Chinois, et sont tous familiers avec les difficultés que peuvent rencontrer les étrangers qui apprennent la langue. Les cours sont parfois faciles à assimiler, parfois un peu plus difficiles à suivre. Nous avons souvent des examens, ce qui nous oblige à rester assidus dans nos études. Cela nous permet également d’avoir un compte rendu de nos progrès en chinois, ce qui est d’autant plus encourageant.
Étudier ici comporte également un autre avantage : on rencontre des camarades de tous pays.Rien que dans ma classe, on compte 11 nationalités : il y a des Russes, des Anglais, des Australiens,des Italiens, des Allemands... Je suis chaque jour au contact de cultures différentes de la mienne,d’un point de vue culinaire ou autre, et c’est très enrichissant.
Cela va sans dire, la Chine et la France ont de nombreuses disparités de culture. Par exemple,je me suis rendue compte en arrivant ici que les Français mangeaient très peu épicé. La province du Sichuan possédant l’une des palettes culinaires les plus riches du monde, je devais m’adapter à une cuisine extrêmement épicée et pimentée. La fondue chinoise du Sichuan par exemple, avec son bouillon rouge et les piments qui flottent à la surface, est très savoureuse mais extrêmement pimentée. Il y a pourtant un dicton que mes amis chinois m’ont appris, “越吃越想吃”, qui souligne que plus on y goûte, plus on a envie d’y goûter.En Chine tout est très pratique, régulé à la minute près, et cela rend la vie quotidienne très agréable.
Le commerce en ligne est également très développé en Chine, comme le site Taobao, où j’achète souvent des livres et des vêtements, articles qui sont relativement chers en France. Même si je mange la plupart du temps à la cantine, il arrive parfois que je sois trop occupée ou trop fatiguée pour sortir manger. J’ai alors accès sur le web à tous les restaurants autour de chez moi, capables de livrer à domicile. En France, ce genre d’application commence seulement à se développer, et comme souvent, reste encore assez cher.
Chengdu est également une ville remplie de culture, avec, à l’instar de Beijing, un nombre important de lieux culturels. On compte dans la ville de nombreux monastères, et j’aime particulièrement visiter ces lieux, qui apportent à la fois une tranquillité d’esprit et un aperçu intéressant de la religion bouddhiste. Il y a également de nombreux marchands qui vendent de la street food, et c’est un excellent moyen de découvrir les spécialités locales.
Les billets de train très bon marché me permettent également de voyager régulièrement : presque tous les weekends, j’ai la chance de partir découvrir la province du Sichuan et celles alentour,car elles regorgent d’endroits magnifiques. Pour en citer quelques-uns, Xi’an dans la province du Shaanxi, Bipenggou, ou encore les monts Siguniang. Heureusement pour moi, la Chine regorge de lieux magnifiques à voir, et j’essaierai d’en visiter un maximum lors de mon expatriation.
Je ne suis toujours pas certaine de mon avenir,dans la mesure où je ne sais pas réellement ce que je veux faire plus tard. J’ai cependant un point commun avec les habitants de Chengdu : j’adore manger et cuisiner, en particulier les desserts. J’ai également entendu dire que les Chinois aimaient la pâtisserie française, mais à Chengdu, il y en a très peu. Peut-être qu’un jour, j’ouvrirai ma propre pâtisserie à Chengdu.
En définitive, je mesure la chance que j’ai d’être venue étudier ici, à Chengdu. J’ai rencontré de nombreux amis chinois et étrangers, et être à leur contact chaque jour est une richesse incroyable.Même si ma famille me manque beaucoup, ils sont également heureux pour moi car ils ont conscience d’une chose importante : je suis très heureuse à Chengdu !