La Chine et les États-Unis sur un pied d'égalité, et plus encore

2017-12-09 05:38XUQINDUO
今日中国·法文版 2017年12期

XU QINDUO﹡

La Chine et les États-Unis sur un pied d'égalité, et plus encore

XU QINDUO﹡

Le 9 novembre 2017, Xi Jinping et Donald Trump lors d'une conférence de presse au Grand Palais du Peuple

Il y a huit ans, en 2009, quand le président Barack Obama s’était rendu à Beijing pour sa première visite en Chine, les médias des États-Unis comme CNN avaient couvert ce déplacement en se focalisant sur cette question : « la Chine allait-elle développer un sens accru de sa responsabilité mondiale à mesure qu’elle prendrait de l’importance ? ».

La présentatrice d’un talk-show de CNN avait bousculé son invité chinois sur des sujets épineux tels que les droits de l’homme et la responsabilité mondiale. Tandis que son pays était passé au crible,questionné et parfois cloué au pilori, l’invité chinois était visiblement mal à l’aise et sur la défensive. Il dut rappeler à la présentatrice : « Nous savons que les États-Unis sont confrontés à une série de questions brûlantes, mais je suis sûr que si la Chine et les États-Unis savaient s’encourager, se respecter et construire une confiance mutuelle, alors ils pourraient travailler plus étroitement ensemble, main dans la main, pour relever les défis du monde. » La visite avait eu lieu un an après la crise financière qui avait durement frappé les capitaux occidentaux, y compris Washington D.C.

Plus tard, commentant les avoirs de la Chine sur les bons du trésor américain, le même invité chinois réfuta plus franchement les propos de la présentatrice :« Je crois que les nations devraient être un peu plus respectueuses dans la façon dont elles traitent leur pays créancier au lieu de tenir un interrogatoire au vitriol. C’est le moins que nous puissions demander,il me semble. »

Le commentateur avait mis le doigt sur quelque chose d’essentiel manquant à la relation entre la Chine et les États-Unis : le respect mutuel et l’égalité.

Le 8 novembre 2017, le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan accompagnent le président américain Donald Trump et son épouse Melania lors d'une visite à la Cité interdite à Beijing.

Quiconque s’intéresse de près aux relations sinoaméricaines remarquera sans doute l’inégalité entre les deux pays. Les sujets de discussion se concentrent souvent sur les droits de l’homme, Taiwan, le Tibet,le Xinjiang et sur le travail, comme s’il s’agissait des seules questions significatives dans leurs relations bilatérales. Ces sujets ont en commun d’avoir toujours été les favoris de Washington D.C. Plus simplement dit : Washington a presque toujours fixé l'agenda de ce qui devait être discuté dans les réunions avec ses homologues chinois.

Cette pratique est principalement due au fait que les États-Unis exercent une influence mondiale considérable et que la diplomatie de la Chine suit le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un autre pays. Sinon, ne vaudrait-il pas la peine de discuter des conditions de vie des Indiens américains ? Ou de la fréquence des épisodes de fusillades liés aux armes aux États-Unis ?

La Chine donne la priorité à sa relation avec les États-Unis, et les relations entre les deux pays ont connu une belle évolution. Les États-Unis pourraient blâmer la Chine pour son déficit commercial, mais la Chine est son troisième plus grand marché à l’exportation et celui dont la croissance est la plus rapide.Les échanges humains se sont tellement multipliés que toutes les quinze minutes, un avion atterrit ou décolle entre les deux pays.

Le désir de la partie chinoise de renforcer sa relation avec les États-Unis est claire comme du cristal.

Afin de construire une dynamique suivant la réussite de la réunion bilatérale entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Donald Trump à Mar-a-lago, en Floride au mois d’avril dernier, la partie chinoise a déroulé le tapis rouge et a parlé d’« une visite d’État + » pour M. Trump.

La partie chinoise a également réservé au président Trump un traitement privilégié avec un dîner à la Cité interdite et à l’Opéra de Pékin, ce qui est sans précédent dans l’accueil d’un chef d’État étranger.

En plus, les deux pays ont signé des accords d’une valeur de plus de 250 milliards de dollars dans divers domaines couvrant l’énergie, l’agriculture, l’investissement, etc. Il s’agit du plus grand accord jamais passé entre deux pays.

Le désir de la partie chinoise de renforcer sa relation avec les États-Unis est claire comme du cristal. Le président Trump a su être pragmatique et habile dans la construction d’un rapport personnel fort avec le président Xi. En réponse à la bonne volonté chinoise,il a préparé un clip vidéo avec sa petite-fille Arabella chantant des airs chinois. La petite fille a instantanément conquis le cœur des Chinois.

Il y a une alchimie, comme le dit Trump, entre les deux dirigeants des économies les plus grandes du monde et sans doute les deux pays les plus puissants.

Un autre fait par lequel Trump s’est démarqué de ses prédécesseurs a été l’absence de discussion concernant les droits de l’homme et d’autres différences entre les deux pays.

Les changements se sont aussi reflétés dans les médias américains. Au lieu de se focaliser sur les droits de l'homme comme en 2009, la couverture médiatique américaine touchait davantage ce qu’il fallait en attendre et les réalisations concrètes sur le terrain.

Il y a une alchimie,comme le dit Trump,entre les deux dirigeants des économies les plus grandes du monde et sans doute les deux pays les plus puissants.

Respect mutuel

L’une des clés du succès de Trump en Chine a été le rapport d’égalité bien mis en avant dans cette visite.Un reportage de CNN a relaté : « Contrairement aux étapes précédentes au Japon et en Corée du Sud où Trump s’est enorgueilli de la force militaire américaine et a expliqué aux dirigeants du pays combien d’armes ils devaient acheter, ce qui lui a valu d’exubérantes louanges en retour, le voyage en Chine a davantage été une réunion d’égal à égal. »

« Plus que des égaux », voilà en grande partie une description factuelle de la situation actuelle entre la Chine et les États-Unis. Alors que les États-Unis demeurent le pays le plus puissant au monde, la Chine est la plus grande nation en termes de commerce de produits et le plus grand partenaire commercial de plus de cent pays et régions.

À l’inverse de Washington qui s’enfonce dans la dette, Beijing se targue d’abriter la plus importante réserve de devises étrangères. Tandis que les États-Unis jouent le rôle le plus important au sein des institutions financières établies, telles que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, la Chine a fait des efforts pour établir de nouvelles institutions comme la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures avec l’initiative des nouvelles Routes de la soie.

De manière remarquable, au cours des quarante dernières années, la Chine a connu une vraie réussite concernant la croissance économique et la réduction de la pauvreté.La réussite du modèle chinois révèle que, parmi beaucoup d’autres exemples, le système politique chinois et l’idéologie chinoise ont très bien fonctionné.

En se montrant un respect mutuel et en conduisant une politique étrangère sur la base de la parité, une relation saine sera plus facile à construire et à maintenir, comme le montre la visite, empreinte d’un grand respect réciproque, du président Trump.

Le président Xi a remarqué que la Chine et les États-Unis pourraient coexister pacifiquement s'ils respectaient leurs systèmes politiques respectifs.

En parlant de la Chine, le chef de cabinet de la Maison Blanche, le général John Kelly, a déclaré dans une interview télévisée que le déficit commercial avec la Chine « ne devait pas faire d’eux un ennemi »,qu’« ils avaient un système de gouvernement qui, apparemment, fonctionnait pour le peuple chinois » et qu’il croyait en une coopération avec la Chine.

Kelly a fait preuve de courage en acceptant les différences politiques et il a fait le choix de la coopération plutôt que de la confrontation avec la Chine aux accents de guerre froide, ce qui est bon signe et pourrait bien signaler une nouvelle ère pour les relations sino-américaines caractérisée par l’égalité,le respect et la coopération.

Comme l’a déclaré le président Trump : « il ne peut pas y avoir de sujet plus important que les relations sino-américaines… Nous avons la capacité de résoudre les problèmes du monde pour les nombreuses années à venir. Si la Chine et les États-Unis pouvaient se donner la main, au lieu de s’opposer, il n’y aurait aucune limite à ce qu’ils pourraient accomplir en prenant des mesures contre les crises et les problèmes à travers le monde.

La construction d’une relation qui est fondée sur l’égalité ou la parité servira de base à une coopération sino-américaine plus forte et plus intense dans divers domaines.

Le 8 novembre, le vice-premier ministre chinois Wang Yang et le secrétaire américain du Commerce Wilbur Ross assistent à la signature des accords commerciaux lors de la visite de Donald Trump en Chine.

﹡XU QINDUO : membre principal du Pangoal Institute.